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Mexico, 8 juin 2021. La victoire personnelle du président Andrés Manuel López Obrador (AMLO) aux élections intermédiaires de dimanche dernier est évidente, mais pas au niveau espéré, prévient aujourd’hui le quotidien national La Jornada.
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Dans une analyse des résultats des élections, où les principales récompenses étaient la mainmise sur la Chambre des députés et 15 gouvernements d´États, le quotidien note que l’ampleur du triomphe de López Obrador en 2018 a fait croire à ses sympathisants en une victoire écrasante inévitable lors du scrutin de dimanche dernier.
Mais avec les informations maintenant disponibles, il est clair que le parti Morena (de Lopez Obrador) n’a pas obtenu le vote qu’il espérait et dont il avait besoin, même s’il a gagné la plupart des élections étatiques.
Il a perdu à Mexico, son principal bastion depuis 1988, au moins 9 des 16 mairies (Xochimilco est en suspens) et 12 districts du Congrès local.
Bien qu’au sein de la Chambre des députés Morena reste, sans aucun doute, la principale force politique, il n’a pas obtenu la majorité qualifiée (celle des 2/3) qu’il avait fixé comme objectifs à ses électeurs durant la campagne, et dont il a besoin pour poursuivre ses réformes.
UNE DE «MILENIO» DU 4 JUIN 2021 |
Mexique, 8 juin (Prensa Latina) Le gouvernement des États-Unis a financé des opposants à l’administration du président Andrés Manuel López Obrador à hauteur de 591,5 millions de dollars, a révélé la semaine dernière le quotidien mexicain Milenio.
Le journal indique dans sa version numérique que tout cet argent a été envoyé uniquement depuis le début du mandat de Andres Manuel López Obrador (1er décembre 2018) par l’intermédiaire de l’Agence pour le développement international (Usaid) et de la Fondation nationale pour la démocratie (NED), comme il ressort des documents auxquels il a eu accès.
Ce chiffre équivaut à plus du double du budget total du Ministère de l’Intérieur mexicain de cette année, soit 101,5 % des 5 milliards 853 millions de pesos (292 millions de dollars) budgétisés par l’institution pour 2021.
Le quotidien précise que ces ressources envoyées par Washington se terminent par trois types de projets : ceux menés par des institutions mexicaines, par des organisations nord-américaines actives au Mexique et par des entités publiques des trois niveaux de gouvernement.
C’est-à-dire Mexicanos contra la Corrupción (Mexicains contre la corruption), de l’homme d’affaires Claudio X, entre autres organisations d’opposition; la CIA (Agence Centrale de Renseignement) et la DEA (Agence anti-drogue) des États-Unis; et les opposants à Lopez Obrador au sein des mécanismes des gouvernements fédéral, étatiques ou municipaux.
Selon le quotidien, l’argument avancé par l’ambassade, qui distribue cet argent, est qu’il est prétendument destiné à aider à renforcer la société civile, à améliorer les initiatives publiques comme le Système national anticorruption, à veiller au respect des droits de l’Homme, à lutter contre le trafic de stupéfiants, rechercher les personnes disparues, entre autres actions.
Entre 2019 et 2020, les deux agences (l’Usaid et la NED) ont affecté 527,8 millions de dollars au Mexique. Rien qu’en 2021, l’Usaid a consacré 63,7 millions de dollars à la prétendue aide au Mexique.
Malgré les plaintes du gouvernement de López Obrador et l’existence d’une lettre diplomatique au Département d’État nord-américain pour qu’il clarifie le financement de l’opposition politique, vendredi dernier, le président Joe Biden a annoncé une augmentation de 10% du budget à l’Usaid pour que les États-Unis récupèrent le leadership mondial.
Sur le budget de l’année prochaine, le nouveua président démocrate prévoit de consacrer 116,5 millions de dollars aux actions au Mexique. peo/agp/Lma
Morena a également perdu beaucoup des villes les plus importantes du pays, à l’exception de Tijuana et Acapulco, note La Jornada.
L’opposition partisane, presque réduite à l’insignifiance par le tsunami de 2018, a été renforcée ce 6 juin par la droite des affaires.
Malgré les mésaventures qu’elle a subies dans plusieurs États, elle émerge avec suffisamment de force pour opposer son veto aux initiatives gouvernementales et conduire publiquement (et non par l’intermédiaire de ses intellectuels, des chambres patronales ou de la presse écrite) la véritable opposition conservatrice à la Quatrième Transformation (programme de gouvernement de Lopez Obrador pour restructurer le pays).
Ce qui est en revanche remarquable, c’est qu’en dépit de la pandémie, de la crise économique, de l’insécurité et du mécontentement des classes moyennes, la Quatrième Transformation n’a connu que des défaites percutantes dans la capitale de la République.
Le fait montre jusqu’où l’approbation indubitable de López Obrador dans l’opinion publique a servi de barrière pour que ces malaises ne se manifestent pas plus largement dans les urnes.
Curieusement, et malgré le repositionnement de leurs mouvements sur l’échiquier politique national, les dirigeants des grands partis d’opposition (PRI, PAN et PRD) ne s’en sont pas très bien sortis, et cela aura des conséquences au niveau nationale. peo/mgt/Lma/gdc
PHOTO ROBERTO GARCÍA ORTIZ |
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