23 avril, 2021

L’AMÉRIQUE LATINE PROMULGUE SON PREMIER TRAITÉ ENVIRONNEMENTAL

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ILLUSTRATION AMNESTY INTERNATIONAL

L’accord d’Escazu, adopté par vingt-quatre pays et ratifié pour l’instant par douze d’entre eux, doit notamment garantir les droits des défenseurs de l’environnement, dans une région marquée par de nombreuses menaces et assassinats.
 
Le premier traité environnemental d’Amérique latine et des Caraïbes, protégeant notamment les droits des défenseurs de l’environnement, a été promulgué jeudi 22 avril, ratifié par douze pays. 

Cet accord d’Escazu garantit la protection de l’environnement et de la santé des personnes, principalement des peuples indigènes, favorise la participation du public, l’accès à l’information et à la justice en matière d’environnement. Il est le premier à introduire des dispositions spécifiques pour protéger les droits des défenseurs de l’environnement, cibles de nombreux assassinats en Amérique latine.

« En 2019, 210 défenseurs de l’environnement ont été tués dans le monde, dont deux tiers dans notre région», a déclaré Alicia Barcena, secrétaire générale de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Cepalc), l’agence régionale des Nations unies qui a promu cet accord adopté en 2018 à Escazu, au sud-ouest de San José, au Costa Rica.

« Espoir » et « Inspiration »

Des communautés indigènes, des agriculteurs et activistes ont dénoncé à maintes reprises les menaces qu’ils ont subies pour s’être opposés aux intérêts de compagnies minières, forestières, agro-industrielles, et aux éoliennes, hydroélectriques ou gazières. Le traité permet en outre aux personnes et aux communautés d’être informées et entendues dans les processus décisionnels qui affectent leurs vies et leurs territoires.

Dans un message enregistré, le secrétaire général des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, déclare que l’entrée en vigueur de cet accord « nous donne de l’espoir et de l’inspiration et ouvre la voie à une réglementation durable et résiliente » pour enrayer le changement climatique, l’effondrement de la biodiversité et la pollution de l’environnement.

La haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a estimé que « face aux dommages environnementaux et aux injustices, les instruments juridiques comme l’accord d’Escazu sont fondamentaux pour tenir les Etats responsables et défendre les droits et la santé des personnes et de la planète ».

Après l’adoption de l’accord par 24 pays de la région, dont le Brésil, douze d’entre eux l’ont ratifié (Antigua-et-Barbuda, Argentine, Bolivie, Equateur, Guyana, Mexique, Nicaragua, Panama, Saint-Kitts-et-Nevis, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Sainte-Lucie et Uruguay) et scellent son entrée en vigueur sur leur territoire.