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PHOTO FRANCISCO VIGO / EPA
Selon les derniers résultats du premier tour, l’enseignant et syndicaliste recueillerait 16 % des suffrages, devant Hernando de Soto et Keiko Fujimori. Il portera les espoirs de changement lors du second tour, le 6 juin.
INFOGRAPHIE AFP |
Dans un paysage politique éclaté comme jamais, il émerge en tête du premier tour de l’élection présidentielle au Pérou. Instituteur de 51 ans, syndicaliste, Pedro Castillo portera donc les espoirs de changement lors du second tour, le 6 juin. « Aujourd’hui, le peuple péruvien vient d’ouvrir les yeux », s’est-il félicité depuis sa ville natale de Cajamarca.
Catastrophe sanitaire et sociale
Selon les derniers résultats disponibles, il recueillerait 16 % des suffrages, devançant Hernando de Soto (15 %) et Keiko Fujimori (12 %), la fille de l’ancien président. « Il est clair que la marge est étroite », a reconnu le premier, économiste libéral de formation.
Le scrutin s’est déroulé dans le contexte d’une catastrophe sanitaire et sociale provoquée par la pandémie. Le pays a enregistré, la semaine dernière, un record de contaminations et de morts. Depuis le début de la crise, 4 millions de Péruviens ont perdu leur emploi et 5 millions ont chuté dans la pauvreté, qui frappe désormais un tiers des habitants. Ce sera le défi majeur à relever pour le prochain président.
En finir avec la corruption
Il devra aussi s’attaquer à l’héritage « fujimoriste ». Depuis trente ans, et l’imposition d’une nouvelle Constitution après le coup d’État du 5 avril 1992, le pays vit une ère de corruption, de bradage des riches et de « réformes » néolibérales.
La dictature a pris fin avec la chute de Fujimori en 2000, pas la corruption. Les destitutions et mises en examen des présidents se sont succédé ces dernières années. La tâche de Pedro Castillo, s’il est élu président, sera de clore ce chapitre.