[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
Les faits
PHOTO ALEX IBAÑEZ Avant l’élection au Chili d’une Assemblée constituante le mois prochain, les évêques du pays ont tenu à apporter une contribution, afin de rappeler des « principes essentiels » au bon fonctionnement de la société.
PHOTO ALEX IBAÑEZ |
Les évêques chiliens ne veulent pas rester à l’écart du processus de refondation politique de leur pays. Alors que les électeurs seront convoqués les 15 et 16 mai prochains pour élire une Assemblée constituante, l’épiscopat a publié mi-avril une longue contribution dans le processus de « participation citoyenne » lancé par le gouvernement.
Selon la Conférence épiscopale chilienne, son apport est un « document qui rassemble les principaux enseignements du magistère de l’Église catholique en matière sociale ». L’objectif est ainsi d’offrir en vue des élections des « éléments de discernement », tant à destination des électeurs que de ceux qui ressortiront vainqueurs de l’élection.
Encycliques sociales
« L’Église offre dans son enseignement social le trésor de sagesse et d’humanité qu’elle a reçu de Jésus-Christ, et l’offre aux croyants et aux non-croyants avec la conviction que ces enseignements éclairent de la lumière de Dieu les problèmes sociaux », justifient les évêques.
Pour élaborer son texte, l’épiscopat chilien s’est principalement basé sur les encycliques sociales, de Rerum novarum (1891) de Léon XIII à Fratelli Tutti (2020) du pape François, ainsi que sur le Compendium de la doctrine sociale de l’Église, publié en 2004. «D’autres interventions du magistère au niveau local » ont également été mises à contribution dans la rédaction du document.
Sortie du silence des évêques
Celui-ci est articulé autour de « principes et valeurs », à commencer par la « dignité de la personne humaine». « Ce n’est qu’en respectant cette dignité humaine qu’une société juste peut être réalisée », affirment ainsi les évêques, ce qui implique que « personne ne doit manquer des conditions minimales pour développer une vie vraiment humaine ».
Suivent ensuite d’autres valeurs comme le « bien commun » - défini comme la « dimension communautaire du bien moral, [qui] implique des exigences et des responsabilités pour tous les membres de la société » - ou encore la « solidarité », la « destination universelle des biens » ainsi que le «travail ».
UNE DU QUOTIDIEN « EL MERCURIO » DU DIMANCHE 4 AVRIL 2021 |
8 Chiliens sur 10 veulent changer de Constitution
À cette occasion, Mgr Juan Ignacio González, pasteur du diocèse de San Bernardo, annonçait la publication prochaine de la « participation citoyenne » des évêques, expliquant qu’il s’agirait d’un rappel de « principes essentiels ». « J’espère que l’Assemblée constitutionnelle sera un véritable espace de débat et de dialogue, et ne reproduit pas les styles de confrontation et de menace qui ont marqué la dernière fois », a de son côté espéré Mgr Héctor Vargas, évêque de Temuco.
Le processus de révision constitutionnelle du Chili a été lancé par le président du pays à la suite du large mouvement social de la fin 2019-début 2020. Visant à remplacer la Constitution en vigueur depuis 1980 - et donc adoptée sous le régime d’Augusto Pinochet - ce projet a été approuvé en octobre dernier par un référendum, marquant le souhait de près de huit Chiliens sur dix de changer de loi fondamentale.
[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
LE MILLIARDAIRE CONSERVATEUR SEBASTIAN PIÑERA S'AUTOCONGRATULE PHOTO ALEX IBAÑEZ |
SUR LE MÊME SUJET :
- UNE PROPOSITION ÉNERGIQUE POUR GUÉRIR «L'ÂME DU CHILI»
- CHILI: LA STATUE DU GÉNÉRAL BAQUEDANO, SYMBOLE DES DIVISIONS POLITIQUES
- UNE VICTOIRE DE MARINE LE PEN EN 2022 INQUIÈTE LE PAPE FRANÇOIS
- CHILI, FIN DE VIE : LE VATICAN CONTRE L’EUTHANASIE
- L’ÉGLISE CHILIENNE SOUHAITE QUE L’ACCÈS À L’EAU SOIT GARANTI PAR LA CONSTITUTION