08 juillet, 2023

CHILI: UNE AFFAIRE DE SOUPÇON DE CORRUPTION MET EN DIFFICULTÉ LA COALITION DU PRÉSIDENT GABRIEL BORIC

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PHOTO D'ARCHIVE D'UN MEETING DE CAMPAGNE DE GABRIEL BORIC
À ANTOFAGASTA,  À PLUS DE 1000 KM AU NORD DE LA CAPITALE,
LE 14 DÉCEMBRE 2021, ENTRE LES DEUX TOURS DU SCRUTIN PRÉSIDENTIEL.
PHOTO GLENN ARCOS


Au Chili, un possible scandale de corruption éclabousse en ce moment la coalition présidentielle de Gabriel Boric. L’un des principaux partis qui la compose est désormais dans le viseur de la justice et une enquête a été ouverte pour trafic d’influence, détournement de fonds publics et fraude fiscale.

RFI

il y a trois semaines, un quotidien régional publiait une enquête mettant en lumière des transferts d’argent, près de 500 000 euros, entre le ministère régional du Logement d’Antofagasta, dans le Nord du pays, et une fondation qui travaille dans des bidonvilles de cette même région, rapporte notre correspondante à Santiago, Naïla Derroisné.

Problème, celui qui est à la tête de ce ministère régional ainsi que le président de la fondation en question Democracia Viva, sont tous les deux encartés au même parti : Révolution Démocratique, pilier de la coalition présidentielle. Daniel Andrade et Carlos Contreras - qui ont été exclus du RD- sont aussi des proches de Catalina Pérez, une députée de cette circonscription du Nord, également membre de Révolution Démocratique. Le premier était un ex-fiancé et le second son ancien chef de cabinet. Cette dernière, qui nie avoir été informée de ces transferts d'argent, a démissionné de son poste de vice-présidente de la Chambre de députés.

La justice a donc décidé d’enquêter sur ces transferts d’argent et se penche désormais sur d’autres fondations liées à des partis du Frente Amplio, l’alliance du président Boric. Et, à la demande du président Boric, une commission d'enquête « pour la probité et la transparence » a été créée pour améliorer la probitré de la vie publique. Elle a 45 jours pour rendre ses conclusions. Selon sa présidente María Jaraquemada, directrice de l'ONG Chile Transparente (membre de Transparency International), a récemment déclaré sur la chaîne CNN que l'affaire de Democracia Viva pourrait bien être un cas de corruption. 

CAPTURE D'ÉCRAN

Un coup dur pour cette jeune génération de responsables politiques qui a toujours prôné l’exemplarité et attaquait violemment la droite lorsque celle-ci était au pouvoir et soupçonnée de corruption. D'ailleurs Gabriel Boric n’a pas hésité à montrer sa fermeté en assurant qu’il ne défendrait pas les coupables, si tant est qu’il y en ait, et même s’ils font partie de sa coalition.

Une affaire qui embarrasse le gouvernement qui depuis le début peine à maintenir l’équilibre dans ses rangs, tandis que le président chilien est extrêmement bas dans les sondages, et donne du grain à moudre à l’opposition actuelle qui s’en sert comme d’un argument contre la réforme fiscale que Boric souhaite mettre en place pour prélever davantage d’impôts.

 

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