DANIEL NOBOA, QUI A ÉTUDIÉ DANS LES MEILLEURES UNIVERSITÉS AMÉRICAINES AVANT D’INTÉGRER L’EMPIRE FAMILIAL, LA NOBOA CORPORATION, EST DEVENU À 35 ANS, LE PLUS JEUNE PRÉSIDENT DE L’HISTOIRE DE L’ÉQUATEUR. PHOTO MARCOS PIN / AFP |
Malgré les espoirs soulevés à gauche par la candidate Luisa Gonzalez, arrivée en tête du premier tour avec 34 % des voix, c’est l’homme d’affaires ultralibéral Daniel Noboa qui a été élu dimanche président de l’Équateur./
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Avec 52,1 % des voix, l’homme d’affaires ultralibéral Daniel Noboa est devenu dimanche, à 35 ans, le plus jeune président de l’histoire de l’Équateur. « Demain, nous commencerons à travailler pour ce nouvel Équateur (…) pour reconstruire un pays qui a été gravement touché par la violence, la corruption et la haine », a déclaré, dans la foulée du scrutin, le nouveau chef d’État qui mise sur la « militarisation des ports et des frontières « la protection » des voies stratégiques d’exportation et de commerce » ou encore le développement de la « vigilance citoyenne ».
Malgré les violences qui ont marqué la campagne – dont l’assassinat d’un candidat en août dernier – le scrutin, annoncé ces derniers jours comme très serré, s’est déroulé sans incident majeur, avec un taux de participation de plus de 82,33 %.
Le bloc libéral l’emporte face à Luisa Gonzalez
La candidate socialiste Luisa Gonzalez a reconnu dimanche soir sa défaite au second tour de l’élection présidentielle en Équateur, félicitant le « vainqueur », son rival Daniel Noboa. « Que le président élu Daniel Noboa reçoive nos félicitations les plus sincères », a déclaré Luisa Gonzalez, qui s’exprimait au soir du scrutin depuis un grand hôtel de Quito. « En démocratie, nous n’avons jamais appelé à brûler une ville et nous n’avons jamais crié à la fraude », a-t-elle ajouté, remerciant chaleureusement ses partisans ainsi que les électeurs ayant voté pour elle.
La candidate, arrivée en tête au premier tour de la présidentielle fin août avec 34 % des voix (contre 23 % pour Daniel Noboa), avait soulevé de grands espoirs à gauche. « Luisa Gonzalez incarne une période de stabilité pour l’Équateur. Elle profite de l’image positive des années Rafael Correa que les habitants n’ont plus jamais connue. À l’époque, une forme de prospérité, de sécurité sociale et sécuritaire existait, ce que souhaite retrouver une partie des Équatoriens », analysait en amont du second tour, dans nos colonnes, Christophe Ventura, directeur de recherche à l’Iris sur l’Amérique latine.
C’est finalement le bloc libéral qui s’est imposé avec le fils du multimillionnaire Alvaro Noboa, cinq fois candidat à la présidentielle en son temps. S’il se dit de « centre gauche », ce néolibéral incarne l’élite politique équatorienne issue du monde de l’entreprise privée et proche de la droite. La passation de pouvoir avec le président conservateur sortant Guillermo Lasso, qui avait choisi d’appeler à des élections anticipées pour éviter sa destitution sur fond d’accusations de corruption, doit avoir lieu autour du 10 décembre. Mais Daniel Noboa se rendra dès mardi à la présidence afin de rencontrer le chef d’État sortant qui l’a « félicité » pour sa victoire. Le nouveau chef de l’État qui ne sera au pouvoir que jusqu’à début 2025 (le terme du mandat de son prédécesseur) aura aussi fort à faire pour obtenir une majorité à l’Assemblée nationale, particulièrement fragmentée, où il ne dispose que de 13 députés, contre 48 pour le parti corréiste, sur un total de 137 sièges.
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