12 février, 2008

17 PROCHES DE PINOCHET AUX ASSISES DE PARIS EN MAI

JEAN-YVES CLAUDET
Dix-sept Chiliens, en majorité des militaires, seront jugés par contumace du 19 au 23 mai à la cour d'assises de Paris dans un dossier visant la disparition de quatre ressortissants français ou franco-chiliens entre 1973 et 1975, a-t-on appris lundi au parquet général.

Ils répondront de "séquestrations arbitraires accompagnées ou suivies de tortures et d'actes de barbarie" dans cette audience qui sera l'une des premières
ETIENNE PESLE au monde concernant la dictature Pinochet. Les accusés pourront se faire représenter par leurs avocats.

Augusto Pinochet, au pouvoir de 1973 à 1990, a été poursuivi dans cette affaire où un mandat d'arrêt international était délivré contre lui. Il est mort en décembre 2006 sans jamais avoir été jugé. Parmi les suspects qui seront jugés à Paris et sont visés par des mandats d'arrêt, figurent le général Manuel Contreras, ex-chef de la Dina (police secrète du régime militaire chilien), et Paul Schaeffer, chilien), et Paul Schaeffer,
ex-criminel nazi fondateur avec d'autres de la colonie "Dignidad", dans le sud-est du pays, centre de torture et de séquestration sous la dictature.

DR. GEORGES KLEIN
Le dossier porte sur la disparition, le jour du coup d'Etat militaire du 11 septembre 1973, de Georges Klein, conseiller au cabinet du président Salvador Allende, du père Etienne Pesle le 19 septembre 1973 et de deux membres du Mouvement de la gauche révolutionnaire (Mir), Alphonse Chanfreau, le 30 juillet 1974, et Jean-Yves Claudet-Fernandez, le 1er novembre 1975.



ALPHONSE CHANFREAU
La procédure, ouverte en France après l'arrestation d'Augusto Pinochet à Londres en octobre 1998, a montré que Georges Klein et Etienne Pesle avaient été conduits dans des locaux militaires le 11 septembre 1973. Alphonse Chanfreau aurait été séquestré et torturé à la colonie "Dignidad".

Jean-Yves Claudet-Fernandez aurait été enlevé à Buenos Aires, sans doute dans le cadre du "plan Condor", vaste opération d'assassinats d'opposants mise au point par plusieurs dictatures d'Amérique latine, dont le Chili.

Le dossier comprend des documents, notamment une circulaire du département d'Etat aux ambassades du 23 août 1976 qui montre selon l'enquête l'implication des Etats-Unis dans "Condor".

Dans un communiqué, les avocats des familles des victimes se réjouissent du procès. "Les audiences permettront entre autres de faire entendre plusieurs témoins historiques. En dépit de la mort d'Augusto Pinochet, ce procès n'en sera pas moins celui, posthume, du dictateur, mais également le seul de l'ensemble du système de répression mis en place", écrivent Mes Claude Katz, Sophie Thonon, William Bourdon et Benjamin Serfati.