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Selon la Chine, des cerises importées du Chili portent des traces de Covid-19. Cette affaire s'inscrit dans un cadre de tensions géopolitiques.
Les
exportateurs chiliens vendent en temps normal 500 conteneurs de cerises
par jour en Chine. Mais depuis cette nouvelle, ils sont restés des
jours entiers sans écouler un seul chargement. "On n'a toujours pas
récupéré les niveaux de ventes d'avant", regrette Ronald Bown, le
président de l'association chilienne des exportateurs de fruits.
Nous vendons 300 conteneurs seulement par jour, et à des prix très
différents de d'habitude : pas plus de 30% du prix réel des fruits.
C'est
d'autant plus préoccupant, vu de Santiago, que 90% des cerises
chiliennes exportées le sont vers la Chine. Mais le Chili assure que le
virus n'a pas été détecté sur ses fruits. Ronald Bown affirme : "Nous
n'avons reçu aucune information des douanes chinoises disant qu'ils
auraient trouvé la moindre trace de Covid-19 dans leurs terminaux
portuaires." Et il rappelle que, pour l'instant en tout cas, le risque
de contagion par des fruits n'est pas prouvé scientifiquement.
Le Chili, victime collatérale ?
En
fait, les Chiliens font peut-être les frais des tensions entre la Chine
et l'Australie. Le pays-continent est l'autre pays qui exporte des
cerises vers la Chine. Or, les incidents diplomatiques se sont
multipliés entre Canberra et Pékin ces derniers mois, notamment parce
que l'Australie a été parmi les premiers à demander une enquête
indépendante sur l'origine de l'épidémie de Covid-19.
Elle
a aussi banni Huawei du développement de la 5G en Australie. Cette
histoire de cerises ferait donc partie d'une série de représailles
diplomatiques. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que la Chine
vise les exportations australiennes. Début janvier, les médias officiels
chinois parlaient aussi d'une "baisse" (réelle ou supposée) de la
qualité des cerises australiennes en termes de goût.