24 février, 2021

LE VÉNÉZUÉLA DONNE SOIXANTE-DOUZE HEURES À L’AMBASSADRICE DE L’UNION EUROPÉENNE POUR QUITTER LE PAYS

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PHOTO ARIANA CUBILLOS / AP
Cette décision survient quarante-huit heures après que l’UE a sanctionné 19 hauts fonctionnaires du régime de Nicolas Maduro pour leur rôle dans des actes portant atteinte à l’État de droit au Vénézuéla.

Le Monde avec l'AFP

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L’ambassadrice de l’Union européenne au Vénézuéla, Isabel Brilhante Pedrosa, reçoit une lettre « persona non grata » du ministre des affaires étrangères vénézuélien, Jorge Arreaza, dans son bureau de Caracas, mercredi 24 février 2021.

L’ambassadrice de l’Union européenne au Vénézuéla, Isabel Brilhante Pedrosa, reçoit une lettre « persona non grata » du ministre des affaires étrangères vénézuélien, Jorge Arreaza, dans son bureau de Caracas, mercredi 24 février 2021.

La réponse à la nouvelle salve de sanctions de l’Union européenne (UE) n’a pas tardé. Mercredi 24 février, le Vénézuéla a décidé l’expulsion de l’ambassadrice de l’UE à Caracas, a annoncé le ministre des affaires étrangères, Jorge Arreaza.

« Aujourd’hui, sur décision du président Nicolas Maduro nous avons remis en mains propres à Mme Isabel Brilhante (…) une déclaration de persona non grata », a déclaré M. Arreaza à la presse, après une réunion avec la diplomate. « Il lui a été donné un délai de soixante-douze heures pour quitter le territoire vénézuélien », a-t-il ajouté.

Sanctions européennes

L’UE a sanctionné lundi 19 hauts fonctionnaires du régime de Nicolas Maduro pour leur rôle dans des actes et décisions portant, selon elle, atteinte à la démocratie et à l’Etat de droit au Vénézuéla. La décision, validée par les ministres des affaires étrangères des Vingt-Sept, porte à 55 le nombre total de responsables et hauts fonctionnaires du gouvernement vénézuéliens sanctionnés par l’UE (interdiction de voyager et gel des avoirs sur le territoire de l’Union).

L’UE a notamment sanctionné Omar José Prieto, gouverneur de l’Etat de Zulia, le commandant des forces armées, Remigio Ceballos Ichaso, trois responsables du Conseil électoral, dont sa présidente, Indira Maria Alfonzo Izaguirre, ainsi que deux députés.

L’UE avait annoncé en janvier être prête à adopter des mesures restrictives ciblées supplémentaires, compte tenu de la détérioration de la situation au Venezuela à la suite des élections législatives de décembre 2020. A l’issue de ce scrutin, boycotté par les principaux partis de l’opposition et dont les résultats n’ont pas été reconnus par les Etats-Unis, l’Union européenne et plusieurs pays d’Amérique latine, le parti du président Maduro et ses alliés ont remporté 256 des 277 sièges de l’Assemblée nationale.

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Un précédent

M. Arreaza a dénoncé des sanctions « illégales ». «Espérons que l’Union européenne réfléchisse, espérons que nous puissions reconstruire des ponts d’entente, de dialogue, espérons qu’ils apprennent à [nous] respecter », a-t-il ajouté.

Le 29 juillet, après une précédente batterie de sanctions européennes, Nicolas Maduro avait déjà déclaré persona non grata Mme Brilhante Pedrosa, de nationalité portugaise, et lui avait donné soixante-douze heures pour quitter le pays. Toutefois, à l’expiration du délai, le gouvernement avait fait marche arrière, tout en demandant à l’UE « des gestes » en échange.

L’Union européenne a d’ores et déjà demandé au gouvernement du Vénézuéla de « revenir sur cette décision qui va accentuer l’isolement du Vénézuéla », a déclaré Nabila Massrali, porte-parole du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. «Le Vénézuéla ne surmontera la crise actuelle que par la négociation et le dialogue. L’UE est prête à faciliter cela, mais une telle décision ne va pas aider », a insisté Mme Massrali.

En 2017, le Vénézuéla était devenu le premier pays d’Amérique latine à être sanctionné par l’UE.

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SIMON BOLIVAR, BÂILLONNÉE PAR
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