17 mai, 2025

COMMÉMORATION DE LA NAISSANCE D'AUGUSTO CESAR SANDINO

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AUGUSTO CESAR SANDINO,
LE GÉNÉRAL DES HOMMES LIBRES
1895 - 18 MAI - 2025
130ème ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE
D'AUGUSTO CESAR SANDINO 
AUGUSTO CESAR SANDINO,
LE GÉNÉRAL DES HOMMES LIBRES

 


Augusto Nicolás Calderón Sandino, (plus connu comme Augusto César Sandino) né le 18 mai 1895 à Niquinohomo, Nicaragua décédé le 21 février 1934 à Managua, fut un patriote et révolutionnaire nicaraguayen.

« RETRATO DE SANDINO CON SOMBRERO» 
(PORTRAIT DE SANDINO AVEC CHAPEAU) QUILAPAYUN. 
PAROLES DESIDERIO ARENAS, MUSIQUE EDUARDO CARRASCO.
LICENCE YOUTUBE STANDARD 
 
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PHOTO TIME LIFE PICTURES
Héros national, César Augusto Sandino (au centre) a chassé les marines du Nicaragua De 1929 à son assassinat en 1934, il mène avec ses hommes une guérilla contre les soldats américains et la Garde nationale.

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AUGUSTO CESAR
SANDINO

16 mai, 2025

D'ISTANBUL 2022 À ISTANBUL 2025 : L'HISTOIRE D'UNE PAIX SABOTÉE

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VLADIMIR MÉDINSKY ET DES MEMBRES DE LA DÉLÉGATION RUSSE,
CE 16 MAI À ISTANBUL.
PHOTO RAMIL SITDIKOV / RIA NOVOSTI


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D'Istanbul 2022 à Istanbul 2025 : l'histoire d'une paix sabotée / En mars 2022, la Russie et l’Ukraine étaient prêtes à signer un accord de paix à Istanbul. Mais l’espoir fut étouffé par des influences extérieures hostiles à toute désescalade. Aujourd’hui, malgré les provocations, Moscou revient à la table des négociations, fidèle à sa volonté profonde de paix.

 RT en français 

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 PHOTO D'ILLUSTRATION
lors que certains médias occidentaux s’efforcent de dépeindre la délégation russe aux pourparlers actuels d’Istanbul comme « de second rang » ou « peu légitime », il est indispensable de revenir sur le déroulement et la portée des négociations de 2022, menées avec rigueur par le chef de la délégation russe, Vladimir Médinsky, conseiller du président de la Fédération de Russie.

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Dès avant le lancement de l’opération militaire spéciale, la Russie avait affiché sa volonté de résoudre le différend par la voie diplomatique. Les accords de Minsk en constituent une preuve manifeste : malgré l’engagement formel des parties (France, Allemagne, Ukraine, Russie), cette dernière est la seule à les avoir respectés, comme l’ont admis plus tard les dirigeants occidentaux concernés – Angela Merkel et François Hollande – ainsi que les autorités ukrainiennes, reconnaissant qu’il n’avait jamais été question de les appliquer sincèrement. Ce cynisme a contraint Moscou à envisager d'autres moyens pour garantir les droits fondamentaux des populations civiles du Donbass.

► À lire aussi :      LA PISTE D’ISTANBUL

Des négociations immédiates en Biélorussie

Même après le 24 février 2022, date du début de l’opération militaire spéciale, la Russie a immédiatement proposé l’ouverture de pourparlers afin de limiter les effets destructeurs d’une confrontation armée. En l’espace de quelques jours, les négociations ont débuté. Trois rencontres ont été organisées fin février et début mars sous l’égide du président biélorusse Alexandre Loukachenko, suivies d’échanges par visioconférence.

Le 28 février, les délégations se sont réunies dans la région de Gomel, en Biélorussie. Moscou a alors formulé quatre exigences : le statut neutre et non aligné de l’Ukraine, la reconnaissance des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk dans leurs frontières régionales respectives, la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine et, enfin, la reconnaissance de la souveraineté russe sur la Crimée. L’Ukraine, pour sa part, exigeait l’arrêt des opérations militaires et le retrait des forces russes.

Un deuxième round s’est tenu le 3 mars dans la forêt de Bialovèse (région de Brest, Biélorussie). La Russie a présenté trois ensembles de propositions : militaro-techniques, humanitaires et politiques. L’Ukraine s’est concentrée sur trois objectifs : un cessez-le-feu immédiat, une trêve et l’établissement de corridors humanitaires pour l’évacuation des civils. Ce deuxième cycle s’est conclu sur un accord relatif à la mise en place de ces couloirs humanitaires, avec des pauses temporaires dans les combats pour permettre l’aide médicale et alimentaire dans les zones les plus exposées, une disposition entérinée dans le communiqué final.

Le troisième round, le 7 mars, toujours en Biélorussie, a de nouveau porté sur les couloirs humanitaires. Selon Mykhaïlo Podoliak, membre de la délégation ukrainienne, des « avancées mineures mais positives » ont été constatées sur cette question. Les deux parties sont convenues de poursuivre les discussions sur les garanties de sécurité, le cessez-le-feu et les principes politiques fondamentaux.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a proposé, dès les premières semaines du conflit, de faciliter une médiation. Le 10 mars 2022, les ministres des Affaires étrangères russe et ukrainien, Sergueï Lavrov et Dmytro Kouleba, se sont rencontrés à Antalya (Turquie).

Les négociations d’Istanbul en 2022

Le 27 mars 2022, Vladimir Médinsky a annoncé la reprise du dialogue en présentiel entre la Russie et l’Ukraine. La délégation ukrainienne était conduite par David Arakhamia (chef du groupe parlementaire Serviteur du Peuple). La rencontre s’est tenue le 29 mars au palais de Dolmabahce, à l’initiative du président Erdogan. La présidence turque a précisé que cette réunion faisait suite à un entretien téléphonique entre les présidents russe et turc.

Au terme de près de trois heures de négociations, Vladimir Médinsky a déclaré que la Russie avait, pour la première fois, reçu un projet écrit émanant de Kiev, contenant les principes d’un possible futur accord. Le document évoquait la neutralité et le non-alignement militaire de l’Ukraine, ainsi que des garanties de sécurité incluant la Russie. En retour, Moscou annonçait la réduction significative de son activité militaire dans les régions de Kiev et de Tchernigov. 

Mais, le 3 avril 2022, quatre jours après ce retrait stratégique russe, les autorités ukrainiennes ont accusé la Russie de crimes de guerre dans la ville de Boutcha, près de Kiev, des accusations fermement rejetées par Moscou. Le 5 avril, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dénoncé une provocation sciemment orchestrée au moment même où la Russie œuvrait à une désescalade. Cette manœuvre visait, selon lui, à détourner l’attention de l’avancée réelle du processus diplomatique.

Le sabotage des négociations : les aveux de Kiev 

Le 7 avril 2022, le chef de la diplomatie russe a annoncé que Kiev avait transmis une nouvelle version du projet d’accord, s’écartant des engagements pris à Istanbul. Le 26 avril, le président Poutine informait le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres de ce revirement.

Le 16 avril, Volodymyr Zelensky déclarait que l’Ukraine était prête à discuter du statut de la Crimée et de la non-adhésion à l’OTAN, mais seulement après le retrait des forces russes et avec des garanties occidentales. Or, les dirigeants occidentaux ont plusieurs fois affirmé leur opposition à une solution diplomatique. Le 8 mai, les pays du G7 ont déclaré, après un sommet avec Zelensky, qu’il était impératif « d’empêcher une victoire russe ». Le 30 avril, Sergueï Lavrov, dans une interview accordée à l’agence de presse chinoise, Xinhua, a souligné que les États-Unis et l’Union européenne étaient prêts à combattre la Russie « jusqu’au dernier Ukrainien ». Le 14 mai 2022, Vladimir Poutine a dénoncé l’absence d’intérêt de Kiev pour un dialogue constructif.

En novembre 2023, David Arakhamia a révélé dans un entretien à la chaîne 1+1 que Boris Johnson (Premier ministre du Royaume-Uni de juillet 2019 à septembre 2022), avait interdit à Kiev de signer l’accord d’Istanbul et avait exigé la poursuite du conflit. Ce témoignage a été confirmé par Ankara : le 15 février 2024, Erdogan a déclaré que toutes les conditions pour la paix avaient été réunies à Istanbul mais que l’ex-Premier ministre britannique avait fait échouer le processus. Le 26 mars 2024, le président du Parlement turc a affirmé que la Russie et l’Ukraine étaient proches d’un accord de paix, mais que « certaines forces » ne souhaitaient pas la fin du conflit en Ukraine.


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15 mai 2025 : la Russie relance la paix

Le 11 mai 2025, le président Poutine a proposé à Kiev de relancer les négociations, sans conditions préalables, dès le 15 mai à Istanbul. Zelensky a répondu sur X que l’Ukraine accepterait un dialogue uniquement si Moscou se conformait à un cessez-le-feu préalablement proposé. Plus tard dans la journée, il a annoncé sa présence à Istanbul. Ce revirement est intervenu après que Donald Trump, président américain, a exhorté Kiev à accepter l’invitation russe.

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FLYER ANADOLUAGENCY

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15 mai, 2025

LES PALESTINIENS COMMÉMORENT LE 77ᵉ ANNIVERSAIRE DE LA «NAKBA», TANDIS QU’UNE NOUVELLE «NAKBA» SE DÉROULE À GAZA

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DES VILLAGEOIS PALESTINIENS AYANT FUI LEURS FOYERS LORS DES COMBATS
 ENTRE LES TROUPES ISRAÉLIENNES ET ARABES, LE 4 NOVEMBRE 1948.
PHOTO JIM PRINGLE
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Les Palestiniens commémorent le 77ème anniversaire de la «Nakba», tandis qu’une nouvelle «Nakba» se déroule à Gaza /  
Des milliers de Palestiniens se sont rassemblés hier, 14 mai, devant le tombeau du défunt président palestinien, Yasser Arafat, pour commémorer le 77ᵉ anniversaire de la Nakba. Cette date marque la destruction de centaines de villages et l’exode de plus de 700 mille Palestiniens après la proclamation de l’État d’Israël, le 14 mai 1948.[Gaza : un génocide en cours]

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Cisjordanie: les Palestiniens marquent le 77e anniversaire de la Nakba à Ramallah
 

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Une sirène d’alerte aérienne a retenti hier, 14 mai, dans plusieurs villes palestiniennes durant 77 secondes, marquant ainsi la 77ᵉ commémoration de la Nakba.

DESSIN SERGIO LANGER

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Il s’agit d’un terme arabe synonyme de « catastrophe », en référence à la proclamation de l’État d’Israël le 14 mai 1948 et à l’exode de plus de 700 mille Palestiniens fuyant les exactions commises par les milices israéliennes, qui ont détruit des centaines de villages palestiniens.

Selon l’agence de presse Wafa, des milliers de Palestiniens ont participé aux commémorations de cette date en se rassemblant devant le tombeau de l’ancien président palestinien, Yasser Arafat, à Ramallah. 

Les participants à ce rassemblement ont ensuite marché jusqu’à la place Al-Manara. Au cours du rassemblement, le drapeau palestinien, des bannières noires et les clés du retour ont été brandis. 

Le vice-président du Mouvement Fatah et membre du Comité central, Mahmoud Al-Aloul, a prononcé un discours au nom du président palestinien, Mahmoud Abbas, rappelant que la Nakba « est le plus grand crime commis dans l’histoire, en raison de l’ampleur et de la gravité des massacres perpétrés contre notre peuple. Des villages ont été anéantis, et une grande partie de la population a été déplacée à l’intérieur comme à l’extérieur de la patrie ».

« Mère ! À Gaza, j'ai assassiné des centaines de femmes et d'enfants innocents !...
/ Assez Aaron ! Ne me faites pas le coup de la culpabilité juive typique ! »
DESSIN SERGIO LANGER

Une souffrance prolongée par les exactions israéliennes à Gaza 

« Nous commémorons cet anniversaire dans des circonstances difficiles. Une catastrophe plus grave et plus douloureuse est actuellement vécue par notre peuple dans la bande de Gaza, où l’occupation fauche la vie des enfants et des femmes, perpètre des massacres, impose un siège et affame la population », a déclaré Al-Aloul. 

Le vice-président du Mouvement Fatah a ajouté que la Cisjordanie se trouve aujourd’hui la cible des massacres, étendus depuis Gaza et commis par les forces d’occupation. 

« Les massacres s’étendent aux gouvernorats de Cisjordanie, et les colons sèment la terreur contre les citoyens, leurs terres, ainsi que les lieux saints islamiques et chrétiens, sous la protection des forces d’occupation. S’ajoute à cela la torture des prisonniers, qui a entraîné le martyre de dizaines d’entre eux dans les prisons de l’occupation », a-t-il indiqué.

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Une guerre d’extermination au vu et au su du monde 

Dans un communiqué publié le même jour à l’occasion de la commémoration du 77ᵉ anniversaire de la Nakba, le Conseil national palestinien a dénoncé une guerre d’extermination et une politique de déplacement forcé pratiquées par le gouvernement d’occupation israélien au vu et au su du monde. 

« Depuis 19 mois, nous vivons un chapitre plus sanglant et criminel que la Nakba dans les territoires palestiniens, en particulier dans la bande de Gaza, où des massacres et des nettoyages ethniques sont perpétrés avec les armes les plus horribles et les plus destructrices, au milieu du silence et des témoignages internationaux, et d'une position qui assimile la victime au bourreau », peut-on lire dans le communiqué du Conseil national palestinien publié par l’agence Wafa.

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14 mai, 2025

FORUM CHINE - CELAC / UN CRÉDIT DE 9 MILLIARDS DE DOLLARS POUR LE DÉVELOPPEMENT

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PARMI LES PRINCIPAUX DIRIGEANTS LATINO-AMÉRICAINS PRÉSENTS À PÉKIN
 FIGURENT, OUTRE LUIZ INACIO LULA DA SILVA, ARRIVÉ SAMEDI À PÉKIN POUR
UNE VISITE D'ETAT DE CINQ JOURS, LE PRÉSIDENT CHILIEN GABRIEL BORIC
ET SON HOMOLOGUE COLOMBIEN GUSTAVO PETRO. 
PHOTO FLORENCE LO 

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20  Minutes
La Chine accorde un crédit de 9 milliards de dollars pour le développement de l’Amérique du sud et des Caraïbes / coopération / Le président chinois a promis mardi aux dirigeants d’Amérique latine de renforcer ses liens avec la région, dans un contexte international marqué par la « confrontation » et le « harcèlement », une claire référence aux États-Unis

20 Minutes avec l'AFP - Publié le 13/05/2025  

Il s’exprimait lors de la cérémonie d’ouverture d’une importante réunion ministérielle entre la Chine et des pays latino-américains et des Caraïbes. Le président Xi Jinping a vanté mardi les relations anciennes entre son pays et la région devant les dirigeants et chefs de la diplomatie de pays membres de la Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes (Celac), qui regroupe 33 pays.


LA ROUTE DE LA SOIE AU XVIème SIÈCLE

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Le géant asiatique a intensifié ces dernières années sa coopération économico-politique avec les pays d’Amérique latine et espère qu’ils feront front commun avec lui face à l’actuelle campagne de droits de douane de Donald Trump. « Bien que la Chine et l’Amérique latine et les Caraïbes soient très éloignées, les deux parties ont une longue histoire d’échanges amicaux », a-t-il assuré.

« Ce n’est que dans l’unité et par la coopération que les pays peuvent préserver la paix et la stabilité mondiales, ainsi que promouvoir le développement et la prospérité dans le monde entier », a déclaré Xi Jinping. Il a promis que la Chine débloquerait un crédit de 66 milliards de yuans (8,3 milliards d’euros) pour soutenir le développement des pays d’Amérique latine et des Caraïbes.

« Isolement »

Ces déclarations de Xi Jinping interviennent au lendemain de l’annonce par Washington et Pékin d’un accord visant à réduire drastiquement, pendant 90 jours, les droits de douane punitifs qu’ils s’imposent mutuellement. Cette décision marque une importante désescalade dans la guerre commerciale acharnée entre les deux plus grandes économies du monde, qui a semé le chaos sur les marchés mondiaux.

Dans le cadre de cet accord, les États-Unis ont accepté d’abaisser leurs surtaxes douanières sur les produits chinois à 30 %, tandis que la Chine réduira les siens à 10 % sur les biens importés américains. « Personne ne peut gagner une guerre des droits de douane ou une guerre commerciale », a affirmé Xi Jinping mardi devant les dirigeants et hauts responsables d’Amérique latine. « Le harcèlement et l’hégémonisme ne mènent qu’à l’isolement », a-t-il souligné.

Parmi les principaux dirigeants latino-américains présents à Pékin figurent, outre Luiz Inacio Lula da Silva, arrivé samedi pour une visite d’État de cinq jours, le président chilien Gabriel Boric et son homologue colombien Gustavo Petro. Ce dernier avait annoncé la semaine dernière qu’il signerait une lettre d’intention pour que son pays rejoigne les « Nouvelles routes de la soie ».

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Charge contre Washington

Axe central de la stratégie de Pékin depuis 2013 pour accroître son influence à l’étranger, ce programme, de son nom officiel « La Ceinture et la Route », auquel plus d’une centaine de pays ont adhéré, vise à construire des infrastructures maritimes, routières et ferroviaires à travers le monde, notamment dans les nations en développement.

Les deux tiers des pays latino-américains ont déjà adhéré aux « Nouvelles routes de la soie ». Sans nommer les États-Unis, Gustavo Petro a fustigé mardi la politique américaine en matière d'économie, de traitement des migrants ou encore la position climatosceptique de Washington, appelant à une diplomatie prenant davantage en compte les intérêts latino-américains.

Ce dialogue « pourrait être exempt d’autoritarisme et d’impérialisme, un échange d’égal à égal entre civilisations, où l’Europe et l’Afrique joueraient sans aucun doute un rôle fondamental d’un côté, et la Chine et l’Asie de l’autre », a-t-il déclaré dans son discours. Signe du poids grandissant de la Chine en Amérique latine : dans plusieurs pays de la région comme le Brésil, le Pérou ou le Chili, le géant asiatique a supplanté les États-Unis comme premier partenaire commercial.

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DESSIN INGRAM PINN


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BOLIVIA : L’ACTUEL PRÉSIDENT LUIS ARCE RENONCE À UN SECOND MANDAT ET SE RETIRE DE L’ÉLECTION

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« J’ANNONCE AU PEUPLE BOLIVIEN, AVEC UNE FERMETÉ ABSOLUE, MA DÉCISION DE
 RENONCER À MA CANDIDATURE », A DÉCLARÉ CE MARDI LE CHEF D’ÉTAT ÉLU EN 2020,
 DANS UN MESSAGE DIFFUSÉ SUR LA CHAÎNE OFFICIELLE BOLIVIA TV
PHOTO PA PHOTOS/ABACA

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L'Humanité

Bolivia : L’actuel président Luis Arce renonce à un second mandat et se retire de l’élection // El presidente Luis Arce renuncia a un segundo mandato y se retira de las elecciones ! / À un mois du scrutin, le président bolivien renonce à tenter de briguer un second mandat, laissant la gauche bolivienne divisée entre l’ex-président Evo Morales et le jeune président du Sénat, Andrónico Rodríguez. Lutte fratricide ]

Luis Reygada 14 mai 2025

ANDRÓNICO RODRÍGUEZ LEDEZMA
PHOTO X

Nouveau coup de tonnerre dans le paysage politique bolivien. Après l’annonce il y a deux semaines d’une troisième candidature dans le camp de la gauche pour concourir à l’élection présidentielle du 17 août – avec l’entrée dans la course du jeune président du Sénat et leader syndical Andrónico Rodríguez – voilà que le président Luis Arce renonce maintenant à tenter de briguer un second mandat.

LE PRÉSIDENT BOLIVIEN EVO MORALES LORS D'UNE CONFÉRENCE DE
PRESSE DIMANCHE, LE JOUR DE SA DÉMISSION / 11 NOVEMBRE 2019
PHOTO CARLOS GARCIA RAWLINS

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« J’annonce au peuple bolivien, avec une fermeté absolue, ma décision de renoncer à ma candidature », a déclaré ce mardi le chef d’État élu en 2020, dans un message diffusé sur la chaîne officielle Bolivia TV, ajoutant chercher à obtenir « l’union la plus large de la gauche, des organisations sociales et du peuple en général autour d’un programme pour aller de l’avant, en resserrant les rangs autour du candidat qui a le plus de chances de vaincre les pilleurs de la Bolivie ».

Un entêtement à vouloir rester au pouvoir ?

L’ancien ministre de l’Économie du président Evo Morales (de 2006 à 2017, puis 9 mois en 2019, jusqu’au coup d’État mettant fin au gouvernement socialiste) avait pourtant été choisi il y a quelques semaines comme candidat par son parti, le Mouvement vers le socialisme (MAS). Cependant, la grave crise économique – sur fond de pénuries et de manifestations – qui a marqué son mandat et réduit pratiquement à néant ses chances de se faire réélire l’aura sûrement fait entendre raison.

Sans parler de la guerre fratricide qui l’opposait à son ex-mentor, un Evo Morales décidé coûte que coûte à retenter l’aventure présidentielle malgré les fortes critiques provenant de son propre camp (instauration d’un modèle bâti autour de sa personne, entêtement à vouloir rester au pouvoir…) et les obstacles juridiques empêchant sa candidature (poursuites judiciaires, inéligibilité confirmée par la Cour constitutionnelle) … Au risque d’entraîner le pays dans une spirale de violence, voire de favoriser le retour de la droite au pouvoir.

L’objectif resterait toujours, selon lui, de « sauver de nouveau la Bolivie ». Difficile à croire de la part de celui qui, depuis des mois, aura tout tenté pour mettre des bâtons dans les roues du président Arce, quitte à mener des actions de sabordage économique estimées à plus de deux milliards de dollars par le ministère du Développement productif. Jusqu’à parvenir à ses fins.

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CHILI / PROPAGANDE ÉLECTORALE
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ANNIVERSAIRE DU DÉCÈS DE TATIANA FARIÑA

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ANNIVERSAIRE DU DÉCÈS DE TATIANA FARIÑA 
 1985  - 14 MAI - 2025
Tatiana était la fille de Maria Concha et de Raúl Fariña: Elle avait quatre frères et sœurs: Roxana, Raúl, Victoria et Benicia. En 1984, la même année que son frère Raúl a été arrêté, Tatiana est entrée à l’Université pour suivre des études de sociologie.
TATIANA FARIÑA 
Quelques jours avant le 14 mai 1985, elle avait informé ses camarades qu’elle avait des problèmes de sécurité, elle se savait suivie par la police secrète. Ses parents ont voyagé à Santiago depuis la ville de Chiguayante après avoir été informés de sa disparition.

Un peu plus tard, ils ont appris l'explosion à la Municipalité de Lo Prado, où sont mortes la fonctionnaire Susana Sanchez Espinoza et une personne non identifiée. Le corps de Tatiana se retrouve aussi parmi les victimes.

Ses camarades étudiants ont exigé la nomination d’un Ministre en Visite (juge civil chargé de centraliser l’investigation) pour savoir ce qui s’est réellement passé avec la jeune fille.

La Cour a nommé le juge Humberto Espejo qui, après avoir appelé à déclarer beaucoup de personnes et sollicité l’expertise du professeur d'odontologie légale Luis Ciocca, a conclu qu’il s’agissait bien de Tatiana Fariña, et il a reporté le procès temporairement.

L’année 1991, un ex-agent de la CNI (police secrète de Pinochet) a affirmé que Tatiana a été arrêtée et qu'ils l'ont tuée avec une bombe pour la faire passer pour terroriste (comme en 1984 c’était déjà arrivé ' avec Marie Loreto Castillo). Un enregistrement est arrivé à la famille avec ce récit, mais la Commission Rettig (Commission nationale Vérité et réconciliation) n'a pas pu se former une conviction sur les faits.

Un ex-membre du FPMR (Front Patriotique Manuel Rodriguez) Ricardo Palma, déclare que la jeune fille est décédée après avoir retardé le mécanisme d'horloge d'un explosive qu’elle allait installer.

La famille n’accepte pas cette version des faits et attend encore que toute la lumière soit faite sur le décès de Tatiana.

"Tatiana est morte à 10 heures du matin et l'explosion a eu lieu à 12 heures. Sa carte d'identité et un doigt, ont été trouvés un mois plus tard, dans les locaux de la Municipalité. Le corps a été levé par les agents de la CNI, sans présence ni ordre d'un juge", souligne sa sœur Victoria.
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TATIANA VALENTINA FARIÑA CONCHA


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13 mai, 2025

URUGUAY : L'ANCIEN PRÉSIDENT JOSÉ «PEPE» MUJICA EN PHASE TERMINALE, SELON SA FEMME

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L'ANCIEN PRÉSIDENT DE L'URUGUAY, JOSE "PEPE" MUJICA,
LE 9 JUILLET 2014 CHEZ LUI, DANS LES ENVIRONS DE MONTEVIDEO
PHOTO DANIEL CASELLI


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Le Figaro
Uruguay : l'ancien président José «Pepe» Mujica en phase terminale, selon sa femme / L'ancien président uruguayen José «Pepe» Mujica souffre d'un cancer de l'œsophage en phase «terminale» et reçoit des soins palliatifs pour éviter la douleur, a déclaré son épouse à un média local. En janvier, l'ex-président de 89 ans, icône de la gauche en Amérique latine, a révélé que son cancer diagnostiqué en mai 2024 s'était propagé, et que son corps vieillissant ne supportait plus les traitements.

Par l'AFP dans Le Figaro

Le cancer de José Mujica est à un stade «terminal», a indiqué sa femme, l'ancienne vice-présidente Lucia Topolansky, lors d'un entretien à la radio Sarandi diffusé lundi, en disant faire le nécessaire pour que son mari vive la fin de sa vie «le mieux possible». L'absence de l'ancien dirigeant de l'Uruguay (2010-2015) lors des élections régionales de dimanche, au cours desquelles la gauche a conservé le pouvoir dans la capitale Montevideo, avait été remarquée.

Dimanche, l'actuel président Yamando Orsi, dauphin de Mujica, a appelé au respect de l'intimité de l'ancien guérillero. «Nous devons tous veiller à ce que, à chaque étape de notre vie, la dignité soit la clef. Il ne faut pas le perturber, il faut le laisser tranquille», avait-il demandé. José Mujica, dit «Pepe», est devenu célèbre dans le monde entier pour son refus des conventions à l'époque où il dirigeait l'Uruguay, petit pays sud-américain de 3,4 millions d'habitants coincé entre les géants brésilien et argentin.

Ce chantre de la frugalité a refusé de vivre dans la résidence présidentielle, préférant habiter dans sa modeste ferme des environs de Montevideo. Il doit sa popularité à sa personnalité truculente et à son verbe spontané, sans langue de bois et souvent polémique. Promoteur de mesures très progressistes pour l'Amérique latine, comme la légalisation du cannabis --une première mondiale en 2013-- l'avortement et le mariage homosexuel, Pepe Mujica a gagné le surnom de «président le plus pauvre du monde» en reversant la quasi-totalité de ses revenus de président à un programme de logement social. 

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«Merci pour tout, copain.»
DESSIN CARLOS LATTUF


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LA DISSOLUTION DU PKK, UNE DÉCISION HISTORIQUE MAIS UN PROCESSUS IMPRÉCIS

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PRISON DE L’ÎLE D’IMRALI, 27 FÉVRIER 2025. LE LEADER KURDE
EMPRISONNÉ ABDULLAH ÖCALAN (AU CENTRE) POSANT AVEC DES
MEMBRES DE LA DÉLÉGATION DU PARTI DE L’ÉGALITÉ ET
 DE LA DÉMOCRATIE DES PEUPLES (DEM)
BUREAU DE PRESSE DU DEM / FACEBOOK

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Orient XXI
Turquie. La dissolution du PKK, une décision historique mais un processus imprécis / Le chef et fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan, Abdullah Öcalan, a appelé depuis sa prison au désarmement et à la dissolution du groupe. Une décision historique qui a eu des répercussions en Syrie et en Irak, mais dont on peine encore à mesurer toutes les conséquences pour les Kurdes en Turquie. / Forces démocratiques syriennes (FDS) Kurdes Kurdistan d’Irak Parti de la justice et du développement (AKP) Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) Syrie Turquie / L'image montre un groupe de douze personnes assises derrière une table blanche. Il y a des hommes et des femmes, tous vêtus de costumes et de tenues professionnelles. L'ambiance semble formelle, et une personne au centre tient un document.  / Prison de l’île d’Imrali, 27 février 2025. Le leader kurde emprisonné Abdullah Öcalan (au centre) posant avec des membres de la délégation du Parti de l’égalité et de la démocratie des peuples (DEM) Photo Bureau de presse du DEM / Facebook

Lara Villalón   12 mars 2025

DEVLET BAHÇELI (AU CENTRE), (MHP), 
SERRE LA MAIN DES MEMBRES
DES PARTIS (DEM) ET (CHP)
LE 1ER OCTOBRE 2024.
PHOTO HARUN ÖZALP

Tout commence lors de la cérémonie d’ouverture de l’année parlementaire turque en octobre 2024, lorsque le leader ultranationaliste Devlet Bahçeli serre la main des députés du parti pro-kurde DEM (Parti de l’égalité et de la démocratie des peuples). Ce geste anodin surprend ces derniers, habitués aux accusations constantes de « terrorisme » de la part de Bahçeli, bras droit de Recep Tayyip Erdoğan, et aux menaces d’interdiction de leur parti. Après cette poignée de main, l’homme adresse un message au chef et fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, qui purge une peine de prison à vie sur l’île d’Imrali, depuis son arrestation en 1999 : « Si le chef terroriste est libéré de son isolement, qu’il vienne parler au Parlement. Qu’il crie que le terrorisme est complètement terminé et que son organisation est démantelée. »

DES FAMILLES DONT LES ENFANTS ONT REJOINT LE PKK SE TIENNENT
DEVANT LE SIÈGE DU PARTI DE L'ÉGALITÉ ET DE LA DÉMOCRATIE APRÈS
 QUE LE PKK A ANNONCÉ SA DISSOLUTION LE 12 MAI DANS LA VILLE
À MAJORITÉ KURDE DE DIYARBAKIR, DANS L'OUEST DE LA TURQUIE. /
 PHOTO ILYAS AKENGIN 


Cette invitation laisse entendre que l’État pourrait être disposé à négocier la libération du leader kurde ou une transition vers l’assignation à résidence, en échange de la dissolution du groupe armé. Le PKK mène depuis 1984 une guérilla contre l’État turc, sa principale revendication étant une plus grande autonomie pour la population kurde du pays. Quatre décennies de conflit ont fait plus de 40 000 morts, pour la plupart des civils. Considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l’Union européenne et les États-Unis, les cadres du PKK ont été affaiblis par des attaques constantes et des campagnes d’arrestation. Cependant, l’organisation a survécu pendant 41 ans, en ayant pratiquement la même direction.

Devlet Bahçeli a été farouchement opposé aux précédents processus de paix initiés par le gouvernement d’Erdoğan, avant de prendre l’initiative de celui-ci. Il fait toutefois remarquer qu’« il ne s’agit pas d’un nouveau processus de règlement » de la question kurde, faisant référence au nom donné aux tentatives de négociations d’il y a plus de dix ans, mais décrit le scénario actuel comme un « nouveau départ ». Son geste fait suite à une série d’autorisations accordées à une délégation du parti pro-kurde DEM pour rendre visite à Öcalan — en isolement depuis près de dix ans — alors que les rumeurs d’une déclaration attendue d’Öcalan se font de plus en plus insistantes.

« J’assume la responsabilité historique de cet appel », déclare le fondateur du PKK dans une lettre lue par la délégation du DEM à Istanbul le 27 février. Quelques minutes avant la lecture du texte, une image d’Öcalan apparaît dans les médias, pour la première fois depuis douze ans. Le leader emprisonné est assis à une table avec la délégation du parti DEM et trois autres détenus du haut commandement du PKK, suggérant qu’il ne prend pas la décision seul. « Tous les groupes doivent déposer les armes et le PKK doit être dissous. » La déclaration demande également à la direction du groupe de convoquer un congrès dès que possible pour finaliser les étapes nécessaires à son démantèlement.

DES PARTISANS D’ABDULLAH ÖCALAN, CHEF DU PKK,
 À ISTANBUL, LE 17 MARS 2024.
PHOTO UMIT BEKTAS

Des réactions mitigées de l’autre côté des frontières

Il y aurait derrière cette initiative une tentative d’Erdoğan de rallier des soutiens, en vue de modifier la constitution et de prolonger son mandat. Le contexte régional est également à prendre en considération. Ainsi, la Turquie chercherait à régler le conflit avec le PKK alors que les Kurdes tentent de trouver leur place dans la nouvelle Syrie après la chute de Bachar Al-Assad. D’autre part, la fin du groupe armé permettrait à Ankara de renforcer ses relations, notamment économiques, avec le Kurdistan irakien, où le PKK a actuellement ses bases.

Ce que la partie kurde a à gagner, au-delà de l’éventuelle libération d’Öcalan, n’est toutefois pas très clair jusqu’ici. « Il est difficile de définir la situation actuelle, car ceux qui ont pris l’initiative ne lui ont pas donné de nom. Il semble que nous soyons dans un processus de dialogue, où certains essaient de convaincre les autres de quelque chose », décrit Yüksel Genç, coordinatrice du centre de recherche électorale SAMER. « Quand on ne peut pas décrire un processus, on ne peut malheureusement pas établir de feuille de route », ajoute-t-elle.

Les dirigeants du PKK dans les montagnes de Qandil, au Kurdistan irakien, ont répondu à l’appel d’Öcalan en déclarant à leur tour un cessez-le-feu avec la Turquie. « En tant que PKK, nous acceptons pleinement le contenu de cet appel. Nous nous conformerons à ses exigences et les mettrons en œuvre de notre côté », déclarent-ils dans un communiqué. « Aucune de nos forces n’entreprendra d’action armée à moins d’être attaquée », souligne la note. Le groupe militant conditionne toutefois le désarmement à une rencontre en tête-à-tête avec Öcalan, connu sous le surnom d’« Apo ». « La mise en œuvre de questions telles que le dépôt des armes ne peut se faire que sous la direction pratique du chef Apo », indique encore le communiqué. Les guérilleros demandent également la tenue d’un congrès interne pour décider des prochaines étapes du désarmement, qui incluraient la libération et la participation de leur chef. Ils avertissent :

« Il faut créer un environnement sûr. Pour que le congrès soit couronné de succès. Le chef Apo doit le diriger personnellement. Jusqu’à présent, nous avons géré la guerre avec toutes ses erreurs et ses insuffisances, mais seul le leader Apo peut gérer la période de paix et une société démocratique.»

La nouvelle du désarmement est accueillie avec plus de prudence dans le nord de la Syrie, où les Forces démocratiques syriennes (FDS) — des milices kurdes pour la plupart — ont établi leur autonomie pendant les années de guerre syrienne. Leur commandant Mazloum Abdi a déjà prévenu qu’ils n’étaient pas concernés par l’appel d’Öcalan, même si la Turquie perçoit les FDS comme une branche du PKK.

Au milieu de cette incertitude, Abdi annonce le 10 mars un accord avec le gouvernement syrien d’Ahmed Al-Charaa en vertu duquel sa milice et les institutions de l’administration autonome kurde seront intégrées à l’État central, en échange de garanties sur la participation à la transition, le retour des Kurdes déplacés et l’engagement de Damas à « reconnaître la communauté kurde comme une composante autochtone de l’État syrien, en garantissant leur droit à la citoyenneté et à tous les droits constitutionnels ». Saleh Muslim, un des principaux dirigeants kurdes en Syrie, a déclaré après la signature du pacte avec Damas que les FDS « n’ont pas dévié » de la volonté d’Öcalan, sans pour autant donner plus de détails concernant les attentes du leader emprisonné.

Le processus est par ailleurs soutenu par le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) à Erbil, qui a exprimé son soutien à l’initiative. Selon l’historien et analyste politique Hamit Bozarslan :

« Il peut y avoir des désaccords à Qandil, nous ne le savons pas. Mais nous ne pouvons pas oublier qu’Öcalan vit dans des conditions d’isolement très dures depuis quatre ans, qu’il n’a pas pu rencontrer ses avocats, et encore moins les gens de Qandil. Je ne sais pas quel type de communication ils ont en ce moment. Öcalan peut demander à déposer les armes et peut-être que Qandil acceptera de déposer les siennes, puisqu’il n’est probablement plus une structure solide. Je pense que la partie la plus difficile sera de traiter la reconnaissance de la question kurde et l’intégration du problème kurde en Turquie.»

Des conditions encore inconnues

L’initiative actuelle est très différente du processus de paix qui s’est effondré il y a dix ans, dans lequel des comités sont mis en place pour s’enquérir des préoccupations de la société et expliquer la voie à suivre. Au cours de ces années-là, une certaine ouverture sociale a lieu, qui permet l’existence de médias et de publications en langue kurde. Öcalan prononce alors un discours le jour de Newroz (Nouvel An kurde), en 2013, dans lequel il assure que le PKK cesserait ses activités à l’intérieur de la Turquie. À l’époque, les références à la nécessité de démocratiser le pays sont constantes. « La période de lutte armée se termine, la porte s’ouvre à la démocratie. Nous lançons un processus axé sur les aspects politiques, sociaux et économiques, une compréhension basée sur les droits démocratiques, les libertés et l’égalité se développe », indique alors la lettre d’Öcalan.

Mais à la même période, le Parti de la justice et du développement (AKP) du président Erdoğan doit faire face à plusieurs crises, telles que les manifestations antigouvernementales de Gezi, la montée en popularité du parti pro-kurde DEM ou les manifestations de Kobané contre l’offensive de l’État islamique dans le nord-est de la Syrie. Le processus s’effondre en 2015 avec la mort de deux policiers turcs dans un attentat imputé au PKK, qui déclenche une offensive dans le sud-est du pays avec des affrontements qui font plus de 7 000 morts, dont près d’un millier de civils. Les institutions kurdes sont fermées et l’état d’urgence déclaré pendant des mois.

Aujourd’hui, « il s’agit d’un processus différent, la plupart des négociations se déroulent désormais avec Imrali », explique Tuncer Bakırhan, codirigeant du parti DEM.

« Lors du processus précédent, on avait promis aux gens que tout serait démocratisé, que leurs enfants auraient un emploi, des droits, mais cela n’a pas été le cas. De grandes attentes ont été créées, et, lorsqu’elles n’ont pas été satisfaites, cela a conduit à une grande violence, à des arrestations et à des opérations. C’est pourquoi nous faisons aujourd’hui preuve de prudence, car nous ne pouvons pas prédire ce qui va se passer.»

Alors que les pourparlers avec Öcalan se poursuivent, le gouvernement continue de réprimer le parti DEM, les journalistes et le secteur culturel kurde dans le cadre des opérations menées contre les secteurs d’opposition. « Depuis le début de ce processus [octobre 2024], la pression s’est considérablement accrue. Tous les segments de la société sont intimidés, ce qui leur fait croire qu’ils peuvent eux aussi être victimes d’opérations policières », déclare M. Genç. Depuis les élections locales de mars 2024, huit municipalités du DEM ont déjà fait l’objet d’une intervention policière et leurs maires ont été remplacés par des administrateurs. Entre-temps, plus d’une douzaine de journalistes pro-kurdes ont été arrêtés au cours du mois de février et des musiciens tels que Kasım Taşdoğan ont été jugés pour avoir chanté des chansons politiques en kurde.

Pour l’instant, on ne parle pas encore des anciens dirigeants du parti DEM, Selahattin Demirtaş et Figen Yüksekdağ, emprisonnés depuis novembre 2016 dans le cadre d’une campagne contre le parti où des milliers de membres accusés de liens avec la guérilla ont été arrêtés. Demirtaş a publié une lettre dans le think tank QAD soutenant le processus, mais exigeant qu’il soit accompagné d’une « feuille de route pour la paix sociale. Nous savons que le simple fait de rendre les armes n’implique pas nécessairement une transition directe vers la démocratie. Pour y parvenir, une lutte longue et difficile nous attend », a-t-il déclaré dans son communiqué.

Öcalan, la « clé » de la paix

« Dans le processus précédent, il était admis qu’il existait une question kurde et elle a été abordée au cours du processus. Aujourd’hui, la question est traitée comme juste du “terrorisme”, comme si la question kurde n’existait plus », explique Bozarslan. Les médias turcs spéculent sur le fait que le gouvernement pourrait négocier une série de concessions en échange de la fin de la guérilla, comme la libération de dirigeants politiques, de journalistes et d’activistes inculpés pour des liens présumés avec la guérilla. Toutefois, pour l’heure, il n’y a que l’appel d’Öcalan et la balle est dans le camp du gouvernement.

Selon une enquête de SAMER menée dans les provinces du Sud-est et les principales villes turques où se concentre la population kurde, seuls 27 % de la population s’attendent à ce que l’appel d’Öcalan se transforme en un processus de paix. Jusqu’à présent, la seule action du gouvernement au-delà du dialogue avec Imrali est le plan de développement de 14 milliards de dollars (12,82 milliards d’euros) visant à réduire le fossé économique entre le Sud-est et le reste du pays. Le vice-président turc, Cevdet Yılmaz, indique que l’investissement est une occasion de « mettre fin au terrorisme et de renforcer un environnement de paix et de sécurité ».

Yüksel Genç explique pour sa part :

« Il faut aller beaucoup plus loin, il faut prendre des mesures pour donner confiance à la société afin de créer un climat de paix, de participer aux mécanismes de réconciliation et de justice réparatrice. Rien de tout cela n’existe pour le moment. »

Néanmoins, les acteurs impliqués dans le processus s’accordent à dire qu’Öcalan est la « clé » de la paix, même si chaque partie l’envisage sous son propre prisme, qu’il s’agisse de celui du terrorisme ou des droits d’une partie de la société. Tuncer Bakırhan affirme :

« Il y a Öcalan, il y a le PKK, mais nous ne sommes pas eux. Nous sommes un parti politique avec une représentation parlementaire et notre mission est de trouver une solution politique. En tant que parti, nous ne pouvons pas dire au PKK de remettre ses armes ou de cesser ses activités, personne ne nous écouterait. Mais nous pouvons le dire à Öcalan, qui est une structure holistique à lui seul, où il se trouve lui-même au sommet.»

Lara Villalón

Correspondante à Istanbul.

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