28 octobre, 2024

BOLIVIE : EVO MORALES VICTIME D’UNE TENTATIVE D’ASSASSINAT ?

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L’ANCIEN PRÉSIDENT DE LA BOLIVIE, EVO MORALES,
 LE 22 OCTOBRE 2021 À MEXICO CITY, MEXIQUE.
PHOTO LUIS BARRON
Bolivie : Evo Morales victime d’une tentative d’assassinat ? / L’ancien chef d’État dénonce avoir souffert un attentat perpétré par des « agents d’élite de l’État », tandis que ses partisans pointent directement la responsabilité de son rival pour la candidature du parti au pouvoir à la prochaine présidentielle, l’actuel président Luis Arce.

par Luis Reygada

4min

Vidéo à l’appui, l’ancien président bolivien a affirmé avoir été visé dimanche par près d’une vingtaine de coups de feu tirés sur son véhicule tandis qu’il se rendait à son émission hebdomadaire sur la radio Kawsachun Coca, à Cochabamba, son fief du centre du pays. Alors que le pays s’enlise dans un conflit fratricide qui l’oppose à l’actuel chef de l’État Luis Arce, Morales a dénoncé sur X (ex-Twitter) un attentat perpétré par « des agents d’élite de l’État ». Le convoi qui l’aurait attaqué aurait utilisé des camionnettes semblables à celles utilisées par la police locale.

Dans un communiqué, la branche pro-Morales du parti MAS-IPSP a directement tenu pour responsable le président Arce ainsi que ses ministres du Gouvernement et de la Défense de la « tentative de magnicide » laquelle prouverait la dérive « fasciste » du pouvoir. « Si Luis Arce n’a pas donné l’ordre de nous tuer, il devrait immédiatement (les) révoquer et (les) poursuivre », a posté Evo Morales ce lundi.

De son côté, le président (et ancien ministre de l’Économie de Morales) Luis Arce a condamné l’attaque sur X, tout en annonçant avoir ordonné « une enquête immédiate et approfondie » pour clarifier les faits dénoncés par son ancien camarade. Pour sa part, le vice-ministre en charge de la Sécurité, Roberto Ríos, a dit que les autorités envisagent aussi la possibilité qu’il s’agisse d’un « auto-attentat ».

Des soutiens de toutes parts

L’ex-président Morales a lui affiché les déclarations de soutien reçues par plusieurs personnalités du continent, des présidents cubain et colombien Miguel Díaz-Canel et Gustavo Petro à l’association des Mères de la place de Mai, en passant par les ex-présidents d’Argentine et d’Équateur Cristina Kirchner et Rafael Correa, le leader communiste chilien Daniel Jadue, le Groupe de Puebla ou encore le Forum de São Paulo.

Dans la vidéo diffusée par Morales sur son compte Facebook, on peut voir trois trous dans le pare-brise d’une camionnette dont il occupe le siège passager, tandis que son chauffeur paraît avoir été blessé à la tête. Après l’attaque, les véhicules utilisés par les supposés agresseurs auraient été abandonnés dans une caserne de l’armée, où un groupe de partisans d’Evo les auraient identifiés. « Nous ne savons pas s’il s’agit de militaires ou de policiers mais la seule chose qu’ils veulent vraiment, c’est assassiner Evo Morales », a déclaré à l’AFP Anyelo Céspedes, un député proche de l’ancien président.

« Luis Arce, tu as franchi la ligne rouge. Nous en appelons à une mobilisation. Si c’est possible, nous allons nous emparer des aéroports », a déclaré en conférence de presse Vicente Choque, le dirigeant du syndicat CSUTCB, qui avait été l’un des meneurs des actions de protestation en janvier contre la décision de justice disqualifiant Evo Morales pour l’élection présidentielle d’août 2025.

Persécution judiciaire orchestrée par le gouvernement de Luis Arce ?

Visé par une enquête pour « viol, trafic et traite d’êtres humains », Evo Morales se dit victime d’une persécution judiciaire orchestrée par le gouvernement de Luis Arce, son rival pour la candidature du parti au pouvoir à la prochaine présidentielle.

Les partisans pro-Morales du MAS-IPSP bloquent les principales routes depuis le 14 octobre pour protester contre la situation économique que traverse le pays et la disqualification de sa candidature. Des affrontements avec les forces sécuritaires auraient fait 14 blessés parmi les policiers quand 44 civils auraient été arrêtés, selon le gouvernement. Au total, plus de 20 barrages ont été signalés, la plupart dans l’État de Cochabamba, fief de Morales. Selon les autorités, plus de 1 700 policiers et 113 véhicules ont été déployés vendredi pour débloquer les routes.

L’attentat s’est produit le lendemain du changement de commandement militaire ordonné par le président Arce.

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27 octobre, 2024

LE CHILI SE REND AUX URNES POUR DES MUNICIPALES ET RÉGIONALES, PREMIER VOTE DEPUIS LES CONSTITUANTES

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UNE FEMME VOTE DANS LES URNES LORS DES ÉLECTIONS
MUNICIPALES AU STADE NATIONAL DU CHILI,
LE 26 OCTOBRE 2024.
PHOTO SOFIA YANJARI

Le Chili se rend aux urnes pour des municipales et régionales, premier vote depuis les constituantes / Au Chili, 15 millions de personnes sont appelées aux urnes pour des élections municipales et régionales les samedi 26 et dimanche 27 octobre. C’est la première fois que le pays vote depuis la fin du long processus constitutionnel qui avait été lancé pour sortir de la crise sociale en 2019, mais qui s’est soldé par deux échecs, avec le rejet d’abord d’un premier texte écrit par la gauche, puis d’un second rédigé par l’extrême droite. L’élection de ce week-end pourrait donc être celle qui apportera davantage de clarté quant aux orientations politiques de la société chilienne.

Avec notre correspondante à Santiago, Naïla Derroisné

Pour Pamela Figueroa, politologue et professeure à l’Université de Santiago, ce scrutin devrait lancer un nouveau cycle politique : « Après l’échec des deux processus constitutionnels, et avec beaucoup de nouveaux partis, je pense qu’on va avoir un aperçu de ce que va être le nouveau panorama politique pour les prochaines années au Chili. »


URNES ÉLECTORALES ÉLECTIONS 2024
 LES MEMBRES SCELLENT ET STOCKENT LES URNES LE PREMIER JOUR
 DES ÉLECTIONS. / EL SERVEL RAPPORTE QUE CE SAMEDI 7.250.054
PERSONNES ONT VOTÉ, CE QUI ÉQUIVAUT À 46,86% DES INSCRITS.
LE MODÈLE DE VOTE ACTUEL, APPLIQUÉ POUR LA PREMIÈRE FOIS LORS
D’ÉLECTIONS RÉGULIÈRES, EST DIFFÉRENT DE CELUI QUI EXISTAIT AVANT 2012,
DANS LEQUEL L’INSCRIPTION ÉLECTORALE ÉTAIT VOLONTAIRE. AUJOURD’HUI,
L’INSCRIPTION AU REGISTRE EST AUTOMATIQUE ET INCONTOURNABLE.

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Avec en plus le vote qui est obligatoire, tous les chiliens en âge vont devoir se rendre aux urnes, sous peine de sanction. Cela n’était pas arrivé depuis plus de 10 ans pour une élection de ce type, et cela rend l’issue du scrutin plutôt incertaine. Car une partie de la population qui traditionnellement ne votait pas va devoir le faire ce week-end.

« L’une des conséquences c’est qu’on aura probablement une quantité importante de votes nuls et de votes blancs, poursuit la politologue. Aussi, les électeurs vont peut-être se tourner cette fois-ci vers des candidatures de nouveaux partis, ou des indépendants, en opposition aux partis plus traditionnels. »

Selon Pamela, cela pourrait alors favoriser de jeunes formations, notamment à l’extrême droite. Mais de manière générale, cette élection ne soulève pas les foules : seulement 1 % des Chiliens font confiance aux partis politiques. Ceux-ci sont, pour certains, empêtrés dans des scandales de corruption, mais dont la majorité n’a surtout pas su répondre aux demandes de la population, principalement sur le plan social.


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« EN ATTENDANT LES ÉLECTIONS LOCALES »

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18 octobre, 2024

CHILI / 5 ANS DÉJÀ

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PHOTO GARY GO
Santiago le vendredi 18 octobre 2024 / Un rêve inachevé / 5 ans déjà / C’est un rêve qui a commencé avec les lycéens de Santiago. Ils disaient non à la hausse de 30 pesos du ticket de métro et sautaient le tourniquet en signe de protestation. La répression contre les jeunes a été brutale dès les premiers jours. Le mouvement s’est étendu. Le lundi 14 octobre il était généralisé à tout Santiago. Les lycéens ne se contentaient pas de sauter le tourniquet, ils manifestaient aussi.  CHILI / PROPAGANDE ÉLECTORALE 
ÉLECTIONS RÉGIONALES ET MUNICIPALES
LE 26 ET 27 OCTOBRE 2024
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Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera 

PIERRE CAPPANERA
PHOTO FACEBOOK

L’opinion publique avait de la sympathie pour ces jeunes du secondaire qui manifestaient par procuration pour leurs parents qui ne le pouvaient pas. Rapidement le slogan « ce n’est pas 30 pesos, ce sont 30 ans ! » résumait très bien la situation. 30 ans de libéralisme outrancier, de privatisation, d’inégalités sociales toujours plus profondes, de corruption au plus haut niveau… Les demandes sociales s'exprimaient et se réunissaient : retraites, école, santé, salaires...

PHOTO GARY GO

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Le 18 octobre une manifestation rassemblait plusieurs centaines de milliers de personnes. Le mouvement s’étendait en province. Le pouvoir répliquait par la répression policière, les provocations et sabotages. Le soir du 18 mars, 9 stations de métro étaient incendiées et le gouvernement déclarait l’état d’exception et instaurait le couvre-feu. 5 ans plus tard, on n’a toujours pas trouvé les incendiaires. L’incendie du Reichstag, ça vous rappelle quelque chose ?

PHOTO GARY GO
La réponse populaire a été massive. Le 25 octobre, dans tout le Chili, des millions de personnes manifestaient calmement, dans la bonne humeur, la sympathie. Je me rappelle que les jeunes dans cette manif étaient très attentifs aux anciens comme moi, et me demandaient si j’avais besoin de quelque chose, d’un masque contre les lacrymos, d’eau, etc… Ce fut la plus grande manifestation que Santiago ait connu au cours de son histoire. 1,5 millions de manifestants dans la capitale malgré le couvre-feu et l’État d’urgence.

PHOTO GARY GO

Dans les semaines qui ont suivi, on a vu manifester ensemble les supporters des clubs de foot qui d’habitude ont des échanges plus musclés. Les femmes, les femmes partout, revendiquant leurs droits, tous leurs droits, chantant en chorégraphie « el violador eres tu ! ». Chant qui a fait le tour du monde en quelques jours. On a vu des milliers de « cabildos », dans les quartiers, pour discuter de ce qu’il fallait changer, élaborer, transformer. J’ai vu dans des cabildos des personnes émues jusqu’aux larmes. Elles appartenaient à la génération qui avait connu la dictature et qui de nouveau retrouvaient leur vrai pays.  Un pays d’échanges et de sourires, de luttes et d’espoir.

CHILI / PROPAGANDE ÉLECTORALE 
ÉLECTIONS RÉGIONALES ET MUNICIPALES
LE 26 ET 27 OCTOBRE 2024

JAVIER VEGA ORTIZ
CAPTURE D'ÉCRAN
Bien sûr, comme d’habitude, au Chili comme dans le monde entier, la droite ne retiendra que les scènes de violence, d’affrontements ou d’incendie. Mais l’explosion sociale a d’abord été le réveil de tout un pays. « Chile despertó » (« Le Chili s'est réveillé »). L’octobre chilien a été porteur d’un grand rêve d’un autre Chili. Ce rêve inachevé reste à construire.

CHILI / PROPAGANDE ÉLECTORALE 
ÉLECTIONS RÉGIONALES ET MUNICIPALES
LE 26 ET 27 OCTOBRE 2024

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16 octobre, 2024

CHILI / ENJEUX DES ÉLECTIONS LOCALES DES 26 ET 27 OCTOBRE 2024


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« EN ATTENDANT LES ÉLECTIONS LOCALES »
Enjeux des élections locales des 26 et 27 octobre 2024 / Santiago mercredi 16 octobre 2024 / Elles arrivent 5 ans après l’explosion sociale d’octobre 2019, deux ans et demi après la prise de fonction de Gabriel Boric en mars 2022. Ce seront des élections de mi-mandat, les prochaines présidentielles et législatives auront lieu en novembre 2025. Ces élections montreront si le gouvernement Boric depuis 2022 réussit à mobiliser autour de sa politique. 
 CHILI / PROPAGANDE ÉLECTORALE 
ÉLECTIONS RÉGIONALES ET MUNICIPALES
LE 26 ET 27 OCTOBRE 2024
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Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera 

PIERRE CAPPANERA
PHOTO FACEBOOK

Que s’est-il passé depuis octobre 2019 ? Que sont devenus les grandes revendications sur la retraite, l’éducation, la santé, l’école ? Octobre a débouché sur la promesse d’élaboration d’une nouvelle constitution mais par deux fois les propositions faites aux Chiliens ont été repoussées avec de fortes majorités. L’explosion sociale n’a débouché sur aucune avancée sociale majeure. Il faudra attendre la mise en place en mars 2022 du gouvernement de Boric pour que des avancées réelles voient le jour.

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Gabriel Boric a été élu au second tour contre le candidat d’extrême-droite Kast. Le premier tour avait mis Kast en tête. Le total des voix de droite et d’extrême-droite dépassaient les 50%. Avec une énorme mobilisation, le second tour a mis Kast en échec. Sursaut antifasciste. Les élections législatives et sénatoriales (qui ont toujours lieu en même temps que le premier tour des présidentielles) ne donnaient pas une majorité de gauche au gouvernement. 

Le président et son gouvernement ont donc pris leurs fonctions avec une absence de majorité dans les deux chambres et la constitution de Pinochet qui les bride un maximum. D’autre part les résultats du référendum de septembre 2022 repoussant la proposition de Constitution progressiste ont tétanisé la gauche et le mouvement social. Celui-ci est devenu atone et a mis du temps à se relever de cet échec. 

Qu’a pu réaliser le gouvernement dans ces conditions ? Une forte augmentation du salaire minimum qui est passé mensuellement de moins de 300 euros à 500 euros. Un développement de l’assurance sociale d’Etat (FONASA) qui est choisi par 80% des Chiliens. La gratuité des soins dans le réseau de santé public pour les titulaires de ce fonds FONASA. Une augmentation de la retraite minimum. La fin du système des prêts bancaires qui avaient remplacé les bourses universitaires en 2005, système qui touche et endette près d’une famille sur 5. La mise en place des 40 heures étalée sur cinq ans, la durée moyenne du travail était comprise entre 45 et 50 heures. Le développement des droits des femmes. A noter que les titulaires des ministères du Travail et de l’Education sont communistes.

Ces élections sont aussi un test avec le changement de corps électoral. L’inscription sur les listes électorales était automatique mais le vote facultatif. Le vote est désormais obligatoire. Il y avait 6,5 millions d’électeurs aux dernières élections locales en 2020. On en attend 13 millions les 26 et 27 octobre. Le double. Les nouveaux votants sont ceux qui ne votaient jamais. Ce système électoral a déjà été utilisé pour les deux référendums constitutionnels. Dans un cas la constitution progressiste a été repoussée, dans l’autre c’est la proposition de l’extrême-droite qui est restée à terre. 

Les élections vont avoir lieu en pleine explosion d’un gigantesque scandale qui frappe en plein cœur la droite. Celui-ci a éclaté en novembre 2023. Il révèle le mode de fonctionnement d’une classe économique et politique et met à jour un système de réseaux qui permet à « l’élite » de gouverner le pays par-dessus les lois à son profit personnel. Le Chili qui passait pour le pays propre de l’Amérique Latine est trahie par sa propre bourgeoisie. Les conséquences de ce scandale - on n’en est qu’au début des révélations - va toucher beaucoup de monde à droite, à commencer par son mentor, Andrés Chadwick, fidèle partisan de Pinochet, Guzman et Piñera, son cousin. 

La droite fait le gros dos et ne parle que d’insécurité et d'immigration. Elle a même tenté, sans succès, de destituer de leurs postes le président de la République et la ministre de l’intérieur comme incompétents face à la gravité de la criminalité. 

L’élection se fera sur deux jours pour faire face au doublement des électeurs et aussi parce qu’il y a quatre élections différentes en même temps. L’élection des maires au scrutin uninominal à un tour. L’élection des gouverneurs de régions au scrutin majoritaire à deux tours. Les élections des conseillers municipaux et des conseillers régionaux sur liste à la proportionnelle.

La gauche affiche un certain optimisme mais n’est en fait sûre de rien. Les inconnues sont trop nombreuses. Elle part unie avec la démocratie-chrétienne pour les candidatures des maires et des gouverneurs de régions. Pour les élections des conseillers municipaux et régionaux, chaque parti présente ses propres listes.

Le PC est le parti de gauche qui présente le plus de candidats, plus que le PS ou que le Frente Amplio, le parti du président. Ceci témoigne de son enracinement dans tout le pays et de son développement ces cinq dernières années.

11 octobre, 2024

CHILI / LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS REJETTE LES ACCUSATIONS CONTRE LA MINISTRE DE L'INTÉRIEUR

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LA MINISTRE DE L'INTÉRIEUR DU CHILI, CAROLINA TOHÁ, EN NOVEMBRE 2022
 PHOTO CRISTIAN SOTO QUIROZ
LOGO RHC
Chili : La Chambre des députés rejette les accusations contre la ministre de l'Intérieur / 
La Havane, 11 octobre, (RHC)- La Chambre des députés du Chili a rejeté jeudi une accusation constitutionnelle contre la ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Carolina Tohá, lancée par le parti républicain d'extrême droite. [
L'enfumage politique est une spécialité de droite]

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LE 26 ET 27 OCTOBRE 2024
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Édité par Reynaldo Henquen

l'accusation portée contre Tohá visait la crise sécuritaire à laquelle le Chili est confronté depuis plusieurs mois et, de même, une prétendue omission dans l'adoption de mesures efficaces de contrôle de la migration.

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Carolina Tohá, l'un des visages les plus visibles du gouvernement de Gabriel Boric, a répondu que les informations fournies par l'accusation sont pleines d'inexactitudes, de distorsions et de généralisations, tant juridiques que factuelles, qui rendent l'accusation irrecevable.

"Il est clair que les accusateurs ne respectent pas un présupposé de base pour l'imputation de la responsabilité constitutionnelle : l'identification des faits qui constituent une infraction au système juridique", a-t-elle souligné.  Source : Prensa Latina


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JOSÉ TOHÁ ET SA FILLE CAROLINA
PHOTO TITO VÁSQUEZ


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06 octobre, 2024

CHILI / DESTITUTION DE BORIC ?

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GROUPE PARLEMENTAIRE CHILIEN DE DROITE RENOVACIÓN NACIONAL
LORS DE L'ANNONCE DE L'ACCUSATION CONSTITUTIONNELLE  CONTRE
 LE PRÉSIDENT GABRIEL BORIC
CHILI, le dimanche 6 octobre 2024 / Destitution de Boric ? / Face à la crise morale et politique ouverte par la mise à jour des réseaux de corruption de la droite, que trouve celle-ci pour contre-attaquer ? Débattre au Parlement d’une motion de destitution (Acusación Constitucional) du président de la République, Gabriel Boric, et de sa ministre de l’Intérieur parce qu’ils auraient failli sur le plan sécuritaire.

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ÉLECTIONS RÉGIONALES ET MUNICIPALES
LE 26 ET 27 OCTOBRE 2024
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Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera 

PIERRE CAPPANERA
PHOTO FACEBOOK

En dehors du fait que les chiffres disent le contraire, l’insécurité est en recul, ces motions de destitution n’ont aucune chance d’aboutir, elles divisent même au sein de la droite, c’est du pur populisme pour parler d’un autre sujet que celui qui est dans toutes les têtes au Chili. 

ANDREA MANTEGNA, MARTYRE DE SAINT SÉBASTIEN,  À GAUCHE,
 LOUVRE, À DROITE KUNSTHISTORISCHES MUSEUM, VIENNE


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Les affaires liées au « Caso Audio » et au « Caso Whatsapp » (cf notes des 19 et 27 septembre) sont comme des poupées russes. Dès qu’on met le doigt sur un problème, on débouche un autre problème. 

Après avoir mis en évidence que l’Université San Sebastián était un lieu de financement de l'UDI, principal parti de droite, et d’enrichissement personnel des dirigeants politiques de l'UDI, on découvre que la municipalité de La Florida (commune de plus de 400.000 habitants du sud de Santiago) jouait le même rôle à moindre échelle. Le maire UDI avait embauché plusieurs des personnalités déjà rémunérées par l’Université San Sebastián. En plus cette commune avait passé un contrat secret avec le président de l’Université San Sebastián, Andrés Chadwick. Etc, etc... Chaque jour apporte une pierre supplémentaire à l’édifice.

L’ancien ministre de l’Intérieur de Sebastián Piñera, Andrés Chadwick, va être entendu par la justice. Il devait être entendu comme simple témoin, désormais il le sera en tant qu’ « imputado » (qui correspond au statut de témoin assisté en France). Pour le moment il ne devrait être entendu que sur une intervention spécifique qu’il avait réalisée au profit d’une société financière et immobilière. Il n’est pas impossible qu’au moment où il comparaitra, la justice décide de le mettre en examen. 

Ce serait un véritable tremblement de terre à droite. C’est pourquoi celle-ci s’efforce de gagner du temps, au moins jusqu’aux élections locales (municipales et régionales) des 26 et 27 octobre. Alors la droite parle de destitution du président, de destitution de la ministre de l’Intérieur … 

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L’Université de Saint-Sébastien « s’autorégule »   
ILLUSTRATION RESUMEN.CL



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05 octobre, 2024

CHILI : LA VICTOIRE DU « NON »

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CHILI : LA VICTOIRE DU « NON »

1988 - 5 OCTOBRE - 2024
36ème ANNIVERSAIRE DU TRIOMPHE DU « NON» 
Le référendum chilien du 5 octobre 1988 fut organisé dans le cadre de l'application des dispositions transitoires (articles 27 à 29) de la constitution chilienne de 1980 pour décider de la prorogation au pouvoir jusqu'en 1997 du général Augusto Pinochet, exerçant la fonction de chef de l'État chilien suite au coup d'État militaire mené le 11 septembre 1973 contre le gouvernement du président Salvador Allende.

FLYER PCCH


Le résultat fut négatif à 55,99 % des voix, contre 44,01 % de soutien au chef de la dictature militaire chilienne.  La victoire du « No » débouche sur une transition démocratique avec l'élection d'un Congrès et d'un nouveau président de la république qui entra en fonction le 11 mars 1990.

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LE 26 ET 27 OCTOBRE 2024
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« C'EST FACILE D'AVOIR L'AIR PARFAIT,
QUAND T'AS JAMAIS RIEN FAIT…»

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04 octobre, 2024

BOLIVIE, / OUVERTURE D’UNE ENQUÊTE CONTRE L’ANCIEN PRÉSIDENT EVO MORALES POUR LE VIOL D’UNE MINEURE PENDANT SON MANDAT

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EVO MORALES À COCHABAMBA, EN BOLIVIA,
LE 26 SEPTEMBRE 2024.
PHOTO PATRICIA PINTO
INTERNATIONAL / BOLIVIE / 
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LE MONDE
En Bolivie, ouverture d’une enquête contre l’ancien président Evo Morales pour le viol d’une mineure pendant son mandat / 
Selon le ministère de la justice, l’adolescente d’une quinzaine d’années a donné naissance à une fille après ce viol survenu il y a huit ans. / Une enquête a été ouverte contre l’ex-président Evo Morales, soupçonné d’avoir violé une mineure durant son mandat il y a huit ans, et avec laquelle il aurait eu une fille. [ 
Lutte fratricide et/ou stratégie du « lawfare » ?]

PROPAGANDE ÉLECTORALE CHILI
ÉLECTIONS RÉGIONALES ET MUNICIPALES 2024

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Le Monde avec l'AFP

Temps de Lecture 1 min.

LUIS ARCE, PRÉSIDENT DE LA BOLIVIE,
AUX CÔTÉS DE ANCIEN PRÉSIDENT
DE CE PAYS, EVO MORALES.
 PHOTO ARCHIVES | EFE

« Nous avons pris connaissance, avec indignation, de délits graves qui restent impunis : je me réfère tout particulièrement à une fille, une fille violée à l’âge de 15, 16 ans », a déclaré, jeudi 3 octobre, le ministre de la justice, César Siles, à la presse. « À la suite de ce viol, [la mère] a donné naissance à une fille et le père, reconnu dans l’acte de naissance, [est] M. Evo Morales Ayma », a ajouté le ministre.

Mercredi, une juge de Santa Cruz avait annulé un mandat d’arrêt visant M. Morales. Ce mandat, selon des extraits qui ont fuité dans la presse, affirmait que l’ex-président, 64 ans, avait eu une relation en 2016 avec une adolescente de 15 ans, avec qui il a eu une fille. Le ministère de la justice n’avait toutefois pas détaillé les faits reprochés. La procureure Sandra Gutierrez, qui avait émis cet arrêt, avait déclaré à la presse mercredi avoir été révoquée.

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Sans mentionner explicitement l’affaire, M. Morales a réagi sur X : « Cela ne me surprend pas et ne me préoccupe pas. Tous les gouvernements néolibéraux, y compris l’actuel, m’ont menacé, persécuté, emprisonné et ont tenté de me tuer. »

► À lire aussi :         BOLIVIE : LA LUTTE ENTRE PARTISANS D'EVO MORALES ET DE LUIS ARCE FRACTURE LE MAS

Cinq procédures judiciaires

M. Morales a gouverné le pays entre 2006 et 2019 et a ensuite favorisé le triomphe électoral de Luis Arce, qui avait été son ministre de l’économie. Aujourd’hui en conflit, les deux leaders se disputent la direction du parti de gauche, au pouvoir, et la candidature de cette formation à la présidentielle d’août 2025.

M. Morales veut se présenter bien que la justice le lui ait interdit et tente, avec l’appui d’une aile de son parti, de faire céder les tribunaux.

Son ancien ministre de l’intérieur, Carlos Romero, a affirmé cette semaine que le gouvernement avait lancé pas moins de cinq procédures judiciaires à l’encontre de M. Morales, et que celui-ci vivait sous la protection d’agriculteurs dans son fief du Chapare, dans le centre du pays.

Le Monde avec AFP


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01 octobre, 2024

NICARAGUA / DÉCÈS D'HUMBERTO ORTEGA, ANCIEN CHEF DE L’ARMÉE SANDINISTE

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HUMBERTO ORTEGA, LORS D’UNE CONFÉRENCE DE PRESSE,
À MANAGUA, LE 20 DÉCEMBRE 1994.
PHOTO PEDRO UGARTE

DISPARITIONS / NICARAGUA / 
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LE MONDE
L’ex-guérillero sandiniste Humberto Ortega, frère du président nicaraguayen, est mort / 
Compagnon de lutte de Daniel Ortega devenu chef de l’armée après la victoire des sandinistes, il avait eu par la suite des relations tumultueuses avec son frère, devenu l’homme fort du Nicaragua. Il est mort le 30 septembre, à 77 ans.

Par Angeline Montoya

Temps de Lecture 3 min.

HUMBERTO ORTEGA, DEBOUT SOUS UN
 PORTRAIT DE CÉSAR AUGUSTO SANDINO,
DANS UNE IMAGE D'ARCHIVE.
 PHOTO WILLIAM GENTILE

il avait formé, avec son frère Daniel Ortega, pendant plus de dix ans, un puissant binôme à la tête du Nicaragua. Mais c’est alors qu’il se trouvait assigné à résidence depuis quatre mois que l’ancien général Humberto Ortega est mort, lundi 30 septembre, à Managua, à l’âge de 77 ans, d’un arrêt cardiaque.

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

La veille, la direction de l’hôpital militaire où il était hospitalisé depuis le 11 juin avait publié un communiqué informant d’une « brusque détérioration de son état avec un choc cardiogénique ». « Nous rappelons l’apport stratégique du général Ortega en tant que militant sandiniste depuis son adolescence, son courage lors d’actions militaires (…), ses écrits, plateformes, théories insurrectionnelles et historiques », a déclaré le gouvernement dans un communiqué.

DANIEL ORTEGA ET HUMBERTO ORTEGA, LORS
D'UNE APPARITION AU NICARAGUA, EN 1984.
PHOTO VINCENT FOURNIER

Le texte ne faisait pourtant nullement mention du fait que Humberto Ortega se trouvait en détention à domicile depuis le 19 mai, après un entretien qu’il avait donné au média en ligne Infobae. Il avait alors critiqué la « dictature » mise en place par son frère et avait assuré que ce dernier n’avait aucun successeur, pas même au sein de sa propre famille. Des déclarations qui avaient provoqué l’ire de la vice-présidente, Rosario Murillo, épouse de Daniel Ortega, qui compte bien sur leur fils, Laureano, pour assurer la suite du régime après la mort de son mari.

Formation militaire à Cuba

La réponse ne s’était pas fait attendre. La maison de Humberto Ortega avait été encerclée, ses employés arrêtés, son ordinateur et son téléphone saisis. Souffrant de graves problèmes coronariens, il n’avait cependant pas été tout de suite hospitalisé, malgré les demandes de ses proches. Ce n’est que trois semaines plus tard, après un infarctus, qu’il avait été transféré à l’hôpital militaire. Quelques jours plus tôt, son frère l’avait qualifié de « traître ».

Humberto Ortega est né le 10 janvier 1947 à Juigalpa, au sein d’une famille de gauche opposée à la dictature de la famille Somoza (1936-1979). Avec ses frères Daniel et Camilo – tué en 1978 lors d’un affrontement avec l’armée –, il commence très tôt à militer au sein de la Jeunesse patriotique nicaraguayenne, puis du Front sandiniste de libération nationale (FSLN).

En 1967, il est fait prisonnier une première fois après une tentative d’attaque contre le convoi du dictateur Anastasio Somoza Debayle. Rapidement libéré, il entre dans la clandestinité et part se former militairement à Cuba. Mais en 1969, au Costa Rica, il est gravement blessé alors qu’il tente de faire libérer le guérillero Carlos Fonseca. Il perd la mobilité de ses mains et est de nouveau emprisonné.

Sa libération survient en 1970 après le détournement d’un avion costaricain dans lequel se trouvaient quatre employés américains de l’entreprise bananière United Fruit Company, par un commando au sein duquel figurait notamment celle qui deviendra son épouse, Ligia Trejos Leiva, avec qui il aura trois enfants. De retour à Cuba, Humberto Ortega subit plusieurs opérations chirurgicales, mais ne retrouvera jamais le plein usage de ses mains, et renoncera à la lutte armée.

LES MINISTRES NICARAGUAYENS DE LA PRÉSIDENCE DE L'ÉPOQUE,
ANTONIO LACAYO (À GAUCHE), ET LE GÉNÉRAL DE LA DÉFENSE,
HUMBERTO ORTEGA, AUX CÔTÉS DE LA PRÉSIDENTE VIOLETA CHAMORRO,
LORS D'UN ÉVÉNEMENT À MANAGUA LE 2 SEPTEMBRE 1991
PHOTO - / AFP/ARCHIVOS

Fortune à l’origine douteuse

Daniel et Humberto ont été les principaux idéologues de la tendance « tercériste » (ou « troisième tendance ») du FSLN, qui prônait une action militaire et des alliances tactiques avec tous les opposants à la dictature des Somoza, y compris les élites bourgeoises. Cette stratégie aboutit, le 19 juillet 1979, à l’entrée triomphale du FSLN à Managua et à la chute du somocisme.

Un gouvernement provisoire, dirigé par Daniel Ortega, est mis en place. Humberto devient le commandant en chef de l’Armée populaire sandiniste. Les deux frères se partagent ainsi le pouvoir. Et lorsque Daniel gagne la présidentielle en 1984, il nomme Humberto au poste de ministre de la défense. Là, ce dernier impose le « service militaire patriotique » obligatoire. Lorsque, en 1990, Daniel Ortega perd la présidentielle, remportée par Violeta Barrios de Chamorro (droite), celle-ci maintient Humberto au poste de ministre, ce que Daniel ne lui pardonnera pas.

Humberto Ortega se retire de la vie politique en 1995. Dès lors, il consacre sa vie à l’écriture d’ouvrages ou de mémoires, et à faire fructifier sa fortune personnelle, dont les origines sont douteuses : d’aucuns l’accusent d’avoir bénéficié de la « piñata sandiniste », la redistribution parmi les membres de la direction du parti des biens de l’État qui avaient été confisqués lors du triomphe de la révolution.

Sa relation avec Daniel, revenu au pouvoir en 2007, restera chaotique. Après la sanglante répression des manifestations de mécontentement de 2018, qui a fait 355 morts, Humberto suggère à son frère d’avancer les élections. Daniel Ortega le traite alors de « pion de l’empire », en référence aux États-Unis. Les critiques de Humberto à l’encontre du régime iront croissant.

Selon le quotidien espagnol El Pais, qui cite une source proche de l’ancien général, Humberto Ortega, qui se sentait très malade, aurait donné l’entretien à Infobae en mai comme une façon de « s’immoler à l’approche de la mort », « sa dernière grande contribution à la recherche d’une issue au Nicaragua».


Humberto Ortega en quelques dates

  • 1947 Naissance à Juigalpa (département de Chontales)
  • 1969 Blessé au Costa Rica et fait prisonnier
  • 1985-1995 Ministre de la défense
  • 19 mai 2024 Assigné à résidence par son frère Daniel Ortega
  • 30 septembre 2024 Mort à Managua


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