L’addiction à l’alcool pourrait bientôt appartenir au passé grâce à des chercheurs de l’Université du Chili, à Santiago. Dans ce pays où 18% de la population consomme de l'alcool en quantité excessive, selon la dernière Enquête nationale de santé, des médecins s’apprêtent à tester un vaccin contre l’alcoolisme. Une première au niveau mondial.
Le principe, expliqué par le journal chilien La Tercera, consiste à bloquer le processus de dégradation de l’alcool par les enzymes du foie, ce qui rend alors le buveur intolérant à toute boisson alcoolisée et lui fait ressentir les symptômes bien connus de la gueule de bois dès les premiers verres. Les vertiges, maux de tête, nausées et autres symptômes constitueraient alors la planche de salut des alcoolo-dépendants. «Avec ce vaccin, l’envie de boire sera très faible à cause des réactions qu’il va engendrer», a déclaré à la radio Cooperativa le docteur Juan Asenjo, l’un des chercheurs responsables du projet.
L’inspiration des scientifiques chiliens est venue de la découverte d’une mutation génétique présente chez 20% de la population asiatique, qui empêche le foie de dégrader l’alcool et rend les sujets intolérants à celui-ci. Les chercheurs sont parvenus à isoler ce gène particulier et à l’incorporer dans un virus rendu inoffensif, afin de pouvoir l’administrer au futur patient par injection. Le virus contenant le gène se loge ensuite dans le foie et bloque l’enzyme chargée d’éliminer naturellement l’alcool, ce qui provoquera les mêmes symptômes désagréables que ceux qui suivent une soirée trop arrosée (comme le montre ce schéma explicatif en espagnol).