DESSIN GILMAR |
La justice pourrait examiner la partialité de l’ex-magistrat à l’origine des procédures contre l’ancien chef de l’État progressiste Lula da Silva.
DESSIN GILMAR FRAGA |
« Vous ne pouvez pas combattre le crime en commettant vous-même un crime », a déclaré, mardi, Gilmar Mendes, juge au Tribunal suprême fédéral. Dans la ligne de mire du magistrat, son ancien « collègue » Sergio Moro, devenu ministre de la Justice (janvier 2019-avril 2020) de l’actuel président Bolsonaro, et qui avait accédé à la célébrité internationale lors de l’éclatement de l’opération « Lava Jato », laquelle avait abouti à l’incarcération de l’ancien chef de l’État progressiste Lula da Silva. Les délibérations pour établir si Sergio Moro pouvait être reconnu coupable de partialité, entraînant de fait la nullité de l’ensemble de la procédure ayant condamné Lula pour « corruption », ont cependant été reportées sine die.
La presse internationale le comparaît à Eliot Ness...
Pour mémoire, en annulant, lundi 8 mars, l’ensemble des condamnations qui pesaient sur Lula, le juge de la Cour suprême Edson Fachin lui avait déjà rendu l’ensemble de ses droits politiques, ouvrant la voie à un duel Lula-Jair Bolsonaro pour 2022. Une mise en cause explicite de Sergio Moro scellerait la chute d’un juge aux ordres d’une droite et d’une extrême droite alliées dans la revanche, déterminées à liquider tous les acquis sociaux de l’ère Lula, mais qui s’était taillé un costume d’incorruptible, que la presse internationale comparaît à Eliot Ness, l’agent du Trésor américain qui fit tomber Al Capone. « C’est une victoire partielle qui mérite d’être fêtée, mais ce n’est pas d’un simple coup de plume du pouvoir judiciaire que la démocratie sera rétablie. Une lutte immense et féroce nous attend ! » souligne Beatriz Oliveira da Silva, professeur de droit à l’université fédérale Santa Maria. Lula, lui, se lance déjà dans la bataille. « Les souffrances endurées par le peuple brésilien (sous Bolsonaro) sont infiniment plus graves que les crimes commis contre moi ! » a-t-il lancé, mercredi, lors d’une conférence de presse, en affirmant sa confiance dans la manifestation de « la vérité ».
PHOTO FABRICE COFFRINI / AFP |
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