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PHOTO DAVID MERCADO / REUTERS
L'[ancienne présidente putschiste] de Bolivie, Jeanine Añez, visée par un mandat d'arrêt pour «sédition » et « terrorisme », a été arrêtée samedi 13 mars dans le cadre de l'enquête sur un présumé coup d'État contre Evo Morales, a annoncé le ministre de l'Intérieur bolivien.l'ancien chef de l'État
CAPTURE D'ÉCRAN |
L'ancienne [ putschiste ] conservatrice, à la tête du pays de novembre 2019 à novembre 2020, avait elle-même diffusé vendredi sur Twitter une photo du mandat d'arrêt émis par le parquet, accompagnée du commentaire : « La persécution politique a commencé ».
Avant elle, deux anciens membres du gouvernement avaient été arrêtés dans la ville de Trinidad (nord-est), les ex-ministres de l'Energie et de la Justice, Rodrigo Guzman et Alvaro Coimbra, selon des images retransmises par des télévisions locales.
Plainte visant des ministres
L'enquête ouverte par le parquet fait suite à une plainte déposée en décembre par une ancienne députée du parti d'Evo Morales, Lidia Patty. L'ancienne parlementaire du Mouvement vers le socialisme (MAS) accuse Jeanine Añez, d'anciens ministres, responsables militaires et policiers d'avoir renversé en novembre 2019, Evo Morales. Elle a déposé plainte pour « sédition », « terrorisme » et « conspiration ».
Le mandat d'arrêt concerne plusieurs autres ministres du gouvernement par intérim : Yerko Nuñez, à la Présidence, Arturo Murillo, à l'Intérieur, et Luis Fernando López, à la Défense. Ces deux derniers ont quitté le pays en novembre. Il cible aussi les anciens commandants militaires, William Kaliman et Sergio Orellana, ainsi que l'ex-chef de la police Yuri Calderon.
Deuxième vice-présidente du Sénat, Añez se autoproclamait présidente par intérim la Bible à la main
PHOTO FEDERICO RIOS |
À l'issue de l'élection présidentielle d'octobre 2019, au cours de laquelle Evo Morales briguait un quatrième mandat, et de la confusion qui avait entouré les résultats le donnant vainqueur, l'opposition avait crié à la fraude. Une explosion de violence dans tout le pays avait suivi ces élections, finalement annulées. Sur fond de manifestations qui avaient fait 35 morts, police et armée avaient retiré leur soutien à Evo Morales. Ce dernier a finalement démissionné avant de prendre le chemin de l'exil au Mexique puis en Argentine.
Pendant la crise politique qui éclate, c’est son titre de deuxième vice-présidente du Sénat bolivien qui sert de tremplin à cette avocate de formation, devenue sénatrice en 2010 sous les couleurs du petit parti de droite Unité Démocratique.
C’est alors en pleine confusion que Jeanine Añez se proclame chef de l’État par intérim. Bible à la main, elle revêt l’écharpe présidentielle, puis le Tribunal constitutionnel le valide. Mais de son exil, Evo Morales dénonce un « coup d’État ».
Dès le début de son intérim, Jeanine Añez promet de nouvelles élections. Elle annonce sa candidature, puis finalement se rétracte sur fond de sondage défavorables.
Lors du scrutin de novembre 2020, le socialiste Luis Arce l’emporte dès le premier tour. Jeanine Añez reconnait alors la victoire du nouveau président. Le 7 mars dernier, elle échoue à se faire élire lors d’un scrutin local et elle vient donc d’être arrêtée dans sa ville de Trinidad, dans le nord-ouest de la Bolivie.
Quant à Evo Morales, l'ancien président est revenu dans son pays après la victoire de son dauphin Luis Arce. Des enquêteurs de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) sont actuellement en Bolivie pour enquêter sur les violences de fin 2019.
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EVO MORALES ET LUIS ARCE PHOTO MARIELISA VARGAS |