05 juin, 2024

ÉLECTIONS MUNICIPALES AU CHILI


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ÉLECTIONS MUNICIPALES AU CHILI / Les élections municipales auront lieu le 27 octobre 2024. Les électeurs auront deux bulletins de vote. Un pour les conseillers municipaux et un autre pour les maires. Ce ne sont pas les conseillers municipaux qui élisent le maire mais les électeurs directement. Ce sont donc deux scrutins différents qui auront lieu le même jour. Les maires sont élus au scrutin uninominal à 1 tour (celui qui a le plus de voix est élu). Les conseillers municipaux sont élus à la proportionnelle. Le même jour auront aussi lieu les élections des gouverneurs des 16 régions et celles des conseillers régionaux. 

Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera 

La gauche et le centre gauche ont formé une grande alliance appelée « Contigo Chile Mejor » pour faire élire un maximum de maires et contrer le danger fasciste. Cette coalition regroupe principalement le PC du Chili, le Frente Amplio (le parti du président Boric), le Parti Socialiste, le PPD (centre-gauche) et la Démocratie-Chrétienne.

Il y a en tout 346 communes au Chili. L’accord porte sur la désignation du candidat commun comme maire dans près de 300 communes. Dans une cinquantaine de cas où les discussions n’ont pas abouti, il y aura des primaires. Celles-ci auront lieu dans les communes et régions concernées ce dimanche 9 juin. L’ensemble des maires sortant qui appartiennent à un des partis de la coalition ont été désignés candidat de « Contigo Chile Mejor ».

Pour les conseillers municipaux, comme pour les conseillers régionaux, les discussions ont été plus simples : comme le scrutin est à la proportionnelle, chaque parti de la coalition présentera ses candidats de façon indépendante.

Concernant l’élection des gouverneurs, Il y a eu accord dans 14 régions sur 16. Les primaires n’auront lieu à gauche que dans deux régions. Le mode d’élection des gouverneurs est différent. Si un candidat arrive en tête avec plus de 40% des voix, il est déclaré élu. Il n’y a de second tour que lorsque aucun candidat n’a obtenu 40% des voix au premier tour.

 DANIEL JADUE ÉCOUTANT LA LECTURE DE LA DÉTENTION PRÉVENTIVE
ORDONNÉE PAR LE TRIBUNAL — JUDICIAIRE / CNN

Le Parti communiste a 6 maires sortants. Il espère garder tous ses maires et augmenter sa représentation. C’est dans ce contexte qu’a lieu la mise en examen et l’incarcération de Daniel Jadue, juste une semaine avant les primaires du 9 juin. Elle donne évidemment lieu à une campagne anticommuniste sur le thème « tous les mêmes ». La droite essaie de faire oublier que des dizaines de ses élus sont poursuivis pour malversation, conflits d’intérêts, enrichissement personnel...

Une nouveauté pour toutes ces élections locales : le corps électoral a changé. Le vote est devenu obligatoire. L’inscription sur les listes est elle automatique pour tous les citoyens de plus de 18 ans. Ceci entraînera mécaniquement une augmentation de 5 millions du nombre de votants. Ce sera une grande première. Et surtout une très grande inconnue pour tous les partis.

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« Saviez-vous que 3 maires de l'UDI sur 4 sont accusés de vol ?»
 Brigade Chacon

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04 juin, 2024

CHILI : LE MAIRE COMMUNISTE DANIEL JADUE EMPRISONNÉ POUR AVOIR PERMIS AUX HABITANTS D’ACHETER DES MÉDICAMENTS À PRIX COÛTANT

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« ILS ME JUGENT POUR NOTRE GESTION RÉVOLUTIONNAIRE.
JE N’AI PAS UN SOU EN POCHE, MAIS ON M’IMPOSE LA PIRE
MESURE CONSERVATOIRE », A RÉAGI DANIEL JADUE,
 LE MAIRE COMMUNISTE DE RECOLETA.
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L'HUMANITÉ

Chili : le maire communiste Daniel Jadue emprisonné pour avoir permis aux habitants d’acheter des médicaments à prix coûtant / Le maire communiste de Recoleta Daniel Jadue avait mis en place un système facilitant l’accès aux soins à ses administrés et inauguré la première pharmacie municipale, un modèle rapidement imité dans tout le pays. Une juge vient de l’envoyer en détention provisoire pour corruption. Ses soutiens dénoncent une persécution politique à l’encontre d’un maire qui se bat pour construire un autre modèle de société.

 par Luis Reygada

6 min

« Ils me jugent pour notre gestion révolutionnaire. Je n’ai pas un sou en poche, mais on m’impose la pire mesure conservatoire », a réagi Daniel Jadue, le maire communiste de Recoleta.

LA JUGE PAULINA MOYA, À LA TÊTE DU 3ème TRIBUNAL PÉNAL
 DE SANTIAGO, A DÉCIDÉ D’ENVOYER LUNDI 3 JUIN,  LE MAIRE 
DE LA MUNICIPALITÉ DE RECOLETA DANIEL JADUE EN PRISON. 
FOTOMONTAJE  AGENCIA UNO

« Sa liberté représente un danger pour la sécurité de la société ». Après quatre jours de procédure, la juge Paulina Moya, à la tête du troisième tribunal pénal de la ville de Santiago, a décidé d’envoyer lundi 3 juin, le maire de la municipalité de Recoleta (Santiago du Chili) Daniel Jadue en prison.

Le délit commis par cette éminente figure du parti communiste chilien (PCCh), ancien candidat à l’élection présidentielle ? Faire du droit à la santé une réalité, en facilitant l’accès à ses administrés à des médicaments à un coût jusqu’à 70 % inférieur à celui du marché ! À prix coûtant, pour être plus précis, dans un pays où la sécurité sociale n’existe pas et où trois groupes – déjà condamnés par le passé pour entente illicite sur les prix – contrôlent la quasi-totalité des pharmacies réparties sur le territoire.

En deux ans, 150 communes suivirent l’exemple de Daniel Jadue

Ce qui leur permettait de faire de très confortables bénéfices aux dépens des malades, jusqu’à ce que, en 2015, le maire communiste Daniel Jadue trouve une parade permettant de rendre un fier service à ses administrés. « Au Chili, les mairies peuvent acheter des médicaments pour leur centre de santé mais n’ont pas le droit d’en faire commerce. La loi définit un acte commercial quand il y a une marge entre le prix d’achat et le prix de revente d’un produit. En revendant les médicaments au même prix que nous les achetons, nous ne faisons pas de marge, donc nous ne faisons pas de commerce », expliquait-il quelques années plus tard à un correspondant de l’Humanité.

Soutenu par le gouvernement de l’époque (second mandat de la socialiste Michelle Bachelet), Daniel Jadue inaugurait ainsi la première pharmacie municipale du pays dans sa commune située dans le secteur nord de la capitale ; il était alors largement applaudi pour son « projet sans précédent ».

En deux ans, près de cent cinquante communes suivirent son exemple et installèrent une pharmacie populaire et celle de Recoleta rejoignit une coopérative regroupant la plupart des pharmacies populaires du pays.

Accusé de concurrence déloyale par les géants de la distribution

Critiqué par la droite, accusé de concurrence déloyale par les géants de la distribution, ses adversaires ont finalement réussi à l’envoyer en prison (préventive). Alors qu’aucune preuve solide ne paraît le compromettre, le procureur avance cinq chefs d’accusation qui lui seraient imputables alors qu’il dirigeait l’Association chilienne des municipalités dotées de pharmacies populaires (Achifarp) : corruption, administration déloyale, fraude fiscale, escroquerie et délits de banqueroute. « Ils me jugent pour notre gestion révolutionnaire. Je n’ai pas un sou en poche, mais on m’impose la pire mesure conservatoire. Nous ferons appel de cette mesure disproportionnée ! », a réagi l’intéressé sur X.

CAPTURE D'ÉCRAN

« Cette affaire est très clairement un cas de persécution politique, il s’agit d’un nouvel exemple de « lawfare » (à savoir l’instrumentalisation de la justice pour éliminer des concurrents politiques, NDLR) comme nombre d’autres qui sévissent dans notre région », a de son côté dénoncé un communiqué du comité international de soutien à l’élu Chilien, tout en pointant du doigt la complicité de certains médias locaux.

« La criminalisation des leaders sociaux et populaires détruit la politique ; nous pensons que l’objectif est de paralyser ce Daniel Jadue représente : un projet populaire qui a considérablement amélioré la vie de milliers de familles, au point de devenir une référence nationale et internationale en termes de gouvernance locale », ajoute le document.

ANJULI TOSTES, LA JEUNE PARTENAIRE DE DANIEL JADUE
QUI L'A ACCOMPAGNÉ LORS DE LA FORMALISATION
PHOTO AGENCIA UNO

Une « décision absurde »

De son côté, le Parti communiste chilien a déclaré dans un communiqué qu’il soutenait le maire de Recoleta. À la veille de la décision du tribunal, le président du PCCh, l'ancien député Lautaro CarmonaLautaro Carmona, avait déclaré que la détention provisoire du maire pourrait « avoir un impact très important sur la qualité de la coexistence politique ». Ce qui n’a pas manqué de provoquer des remous au sein de la coalition gouvernementale, dirigée par le socialiste Gabriel Boric mais composée de plusieurs communistes.

Après l’annonce de la décision de justice, Carmona s’est toutefois dit confiant quant à la résolution de l’affaire en faveur de Jadue devant la Cour d’appel.

Sur les réseaux sociaux, les messages de soutien au maire communiste se multiplient. « Cette (mesure de) détention provisoire est injuste. Un maire comme Daniel Jadue, qui s’est engagé à fournir des médicaments moins chers et de meilleurs soins aux habitants de sa commune, ne peut pas être un danger pour la société. J’espère que cette décision absurde sera annulée par la Cour d’appel » a exprimé sur X le sénateur de la région de Coquimbo Daniel Nuñez (PCCh).

CAPTURE D'ÉCRAN

Dans un communiqué publié ce mardi 4 juin, le parti communiste français a exprimé sa solidarité avec l’élu chilien et a exigé sa libération immédiate face à une situation d’« acharnement judiciaire sans précédent » au Chili contre un élu municipal. « Ce qui lui est reproché est d’avoir eu une gestion sociale de la municipalité de Recoleta », explique le PCF, non sans rappeler qu’« en quatorze ans de mandat, Jadue a été la cible d’une soixantaine de procédures, enquêtes, expertises, jugements, appels… Daniel Jadue a gagné tous ses procès ».

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LA STRATÉGIE DU « LAWFARE »
L'INSTRUMENTALISATION DE LA JUSTICE 


COMMÉMORATION DU 112ème ANNIVERSAIRE DU PCCh

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Cent-douzième anniversaire de la fondation
a du Parti communiste chilien (PCCh)
1912 - 4 juin - 2024

« CANCIÓN AL PARTIDO »
 COMPOSITEUR EDUARDO YAÑEZ BETANCOURT , 
INTERPRÉTÉE PAR LE GROUPE « APARCOA » 
Le Parti ouvrier socialiste (POSfut fondé le 4 juin 1912 à Iquique ville de nord du Chili, par l'ouvrier typographe Luis Emilio Recabarren Serrano (LER) et une trentaine de mineurs. Il s'est transformé en adhérant à la IIIème Internationale (Komintern) en Parti communiste du Chili (PCCh) lors du IIIème congrès du POS en 1922, Ier du PCCh.

POCHETTE VINYLE 33T 
«LA FRAGUA
»
Pour écouter, cliquez ici ! ]
« La Fragua»  Quilapayun 1973.
PAROLES ET MUSIQUES SERGIO ORTEGA

DIRECTEUR MUSICAL EDUARDO MOUBARAK

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«112 ans avec le peuple /
Engagés envers le Chili,
 nous continuerons à construire l’avenir ! »
FLYER PCCH


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    DANIEL JADUE DOIT ÊTRE LIBÉRÉ !

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    «Liberté pour Daniel Jadue»
    FLYER EL CIUDADANO

    Aujourd’hui, la justice chilienne a fait un pas de plus sur le chemin du harcèlement judiciaire contre Daniel Jadue, maire communiste de Recoleta, décidant son placement en prison préventive, sous le prétexte qu’il serait dangereux ! Daniel Jadue a immédiatement annoncé faire appel de cette décision inique. Mais, ce soir, il dormira en prison.

    Communiqué du PCF 

    La veille de sa mise en examen, le 28 mai 2024, plus d’un millier de personnalités de tout bord politique avaient exprimé dans une tribune collective au Chili leur solidarité avec Daniel Jadue qu’elles considèrent innocent. 

    ► À lire aussi :       AUTOBIOGRAPHIE DANIEL JADUE

    Ce qui lui est reproché au fond est d’avoir eu une gestion sociale de la municipalité de Recoleta, dont il est maire depuis 2012. En quatorze ans de mandat, il a été la cible d’une soixantaine de procédures, enquêtes, expertises, jugements, appels… Un acharnement judiciaire sans précédent contre un élu municipal au Chili. Daniel Jadue a gagné tous ses procès.

    ► À lire aussi :       CHILI / DANIEL JADUE EN PRISON !

    Daniel Jadue a créé en 2015 la première pharmacie populaire du pays. Il en existe aujourd’hui dans les deux tiers des communes du Chili. Ces pharmacies municipales vendent les médicaments à des prix bien plus bas que les monopoles privés qui dominent la distribution de ces biens essentiels. Le gestion de Daniel Jadue est la preuve de l’efficacité du communisme municipal. C’est la raison pour laquelle elle est attaquée avec tant de force. 

    Le PCF, qui a toujours été présent aux côtés des démocrates chiliens dans les pires moments de la dictature, renouvelle sa solidarité avec le Parti communiste chilien, ses élu·es et militant·es. Il exige la libération immédiate de Daniel Jadue et appelle tous les démocrates à lui manifester leur solidarité.

    Parti Communiste Français,

    3 juin 2024

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    LA STRATÉGIE DU « LAWFARE »
    L'INSTRUMENTALISATION DE LA JUSTICE 

    03 juin, 2024

    CHILI / DANIEL JADUE EN PRISON !

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    «La justice chilienne a agi de manière
    disproportionnée, Jadue est innocent»
    CHILI / DANIEL JADUE EN PRISON !

    DANIEL JADUE EN PRISON ! : le 29 mai, comme prévu depuis de longues semaines, Daniel Jadue a été mis en examen pour corruption, gestion malhonnête, etc.. Aujourd’hui la justice fait un pas de plus : elle décide que Daniel Jadue doit être mis en prison préventive parce qu’il serait dangereux ! C'est une surprise. Personne n'imaginait que le harcèlement judiciaire contre Daniel Jadue irait jusqu'à l'incarcération.

    Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera

    la veille de sa mise en examen, le 28 mai 2024, plus d’un millier de personnalités avait exprimé leur solidarité avec Daniel Jadue qu’elles considèrent innocent. Ce qui lui est reproché au fond est d’avoir eu une gestion sociale de la municipalité dont il est toujours le maire.

    CHILI / DANIEL JADUE EN PRISON !

    Daniel Jadue est le créateur des pharmacies populaires, pharmacies communales qui permettent de bénéficier de médicaments entre 5 et 10 fois moins chers que dans le secteur privé des pharmacies dominé par trois grands monopoles. Aujourd’hui les deux tiers des communes du Chili ont créé des pharmacies populaires sur le modèle de Recoleta, la commune dont Daniel Jadue est le maire.

    Bien entendu Daniel Jadue va immédiatement faire appel de cette décision inique.

    Il est nécessaire qu’en France tous les élus progressistes expriment aussi leur solidarité avec Daniel Jadue. Il faut sortir Daniel Jadue de prison !

    ► À lire aussi :       DANIEL JADUE DOIT ÊTRE LIBÉRÉ !


    MIL GUITARRAS POR DANIEL JADUE


    .../...

    Mise à jour du 4 juin 2024.

    Incarcération de Daniel Jadue

    Daniel Jadue est maire de la commune de Recoleta, une commune du grand Santiago, depuis 14 ans. Il devait terminer son ultime mandat en octobre, au moment des prochaines élections municipales. Cette incarcération injuste a pour but aussi de jeter l'opprobre sur tous les élus et candidats communistes à ces élections.

    Daniel Jadue subit un acharnement judiciaire sans précédent. Pendant ses années de mandat, il a dû faire face à une soixantaine de procédures à son égard. Il a gagné tous ses procès. Depuis des années, la police judiciaire et la justice ont eu tout le temps du monde d’examiner les comptes de Daniel Jadue. Ça leur était d’autant plus facile que Daniel Jadue a remis spontanément tous ses comptes à la justice. Mais depuis le temps, on n’a pas pu prouver que Daniel Jadue se soit enrichi d’un seul peso.

    Cette exigence d’incarcération a surpris. Il était tout à fait possible par exemple de retirer son passeport à Daniel Jadue et/ou de décréter une incarcération à domicile. Mais non, contre toute attente, la justice a décidé la plus extrême des possibilités : la détention préventive en prison. 

    FLYER PEDRO TAPIA

    Dès ce soir, à Santiago est organisé dans la rue un concert de solidarité avec Daniel Jadue. Ce mouvement de solidarité va monter en puissance au Chili et dans le monde.

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    LA STRATÉGIE DU « LAWFARE »
    L'INSTRUMENTALISATION DE LA JUSTICE 

    02 juin, 2024

    LE CHILI « SE JOINT » À L’AFRIQUE DU SUD DANS SA REQUÊTE CONTRE ISRAËL À LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE

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    LE CHILI « SE JOINT » À L’AFRIQUE DU SUD DANS SA REQUÊTE CONTRE ISRAËL À LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE 

     
    Le Chili « se joint » à l’Afrique du Sud dans sa requête contre Israël à la Cour internationale de justice / Ce samedi, le Chili annonce, par le biais de son président, qu’il « se joint » à l’Afrique du Sud dans sa requête contre Israël à la Cour internationale de justice.
    Le président chilien, Gabriel Boric, a annoncé samedi que son pays allait se joindre à l’Afrique du Sud, dans la requête visant à ordonner l’arrêt de l’offensive israélienne à Gaza, devant la Cour internationale de justice (CIJ).

    ► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

    « J’ai décidé que le Chili allait soutenir et se joindre à la requête présentée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice de La Haye, dans le cadre de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide », a déclaré M. Boric dans un message au Congrès de son pays.

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    DES FLAMMES ONT ENVAHI UN CAMP DE DÉPLACÉS À RAFAH, DANS 
     LA BANDE DE GAZA, APRÈS UNE FRAPPE ISRAÉLIENNE CE DIMANCHE.
    PHOTO REUTERS/REUTERS TV

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    01 juin, 2024

    LA PISTE D’ISTANBUL

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    «LA COLOMBE POIGNARDÉE»
    LOUIS MARCOUSSIS, 1927 


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    DIPLOMATIQUE
    La piste d’Istanbul / Mais que font donc les journalistes et commentateurs français, d’ordinaire si friands de « documents secrets » sur la Russie ! Eux qui traquent tout « plan caché » de Moscou visant à dissoudre la cohésion des sociétés démocratiques, toute « taupe » russe tapie dans l’appareil d’État ? Le 28 avril, le quotidien conservateur allemand Die Welt leur servait sur un plateau d’argent un projet confidentiel venu de l’Est, la dernière mouture de l’accord de paix négocié par Kiev et Moscou au début de la guerre. Un texte d’importance donc, dont l’adoption aurait pu éviter deux ans d’affrontements et des centaines de milliers de morts. Les médias hexagonaux n’en ont presque rien fait (1), peut-être soucieux de ne pas creuser une affaire où le camp des va-t-en-guerre occidentaux ne tient pas le meilleur rôle.

    Éditorial, par Benoît Bréville 

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    Éditorial, par Benoît Bréville • Lu par Thibaud Delavigne
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    «LA PISTE D’ISTANBUL»
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    Istanbul, 29 mars 2022. Les délégations russe et ukrainienne se retrouvent pour un nouveau round de négociations, le septième en un mois, dans un contexte militaire mouvant où l’agresseur russe essuie ses premiers revers. Au terme des discussions, chaque camp salue des avancées « significatives » et affiche son optimisme. Kiev ouvre la porte à un statut de neutralité, Moscou à un cessez-le-feu. Pourtant les discussions s’interrompent, pour des raisons qui demeurent débattues. Le document de Die Welt apporte quelques précisions.

    ► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

    D’après la version officielle, la révélation des massacres de Boutcha, dans les premiers jours d’avril, aurait changé la donne, convainquant le président Volodymyr Zelensky qu’il ne pouvait plus négocier avec des « génocidaires ». En réalité, les échanges continuent, en visioconférence, près de quinze jours après la découverte des crimes de guerre, jusqu’au 15 avril. Deux semaines de tractations qui ont transformé les grandes lignes fixées à Istanbul en un texte détaillé, long de dix-sept pages. À sa lecture, on mesure les priorités des deux camps, et l’ampleur des compromis auxquels ils étaient disposés pour faire cesser les combats.

     LE PRÉSIDENT TURC RECEP TAYYIP ERDOGAN S'ADRESSE AUX
    ÉQUIPES DE NÉGOCIATION RUSSES ET UKRAINIENNES LORS
    DES POURPARLERS  DE  PAIX  À ISTANBUL, LE 29 MARS 2022.
    PHOTO AGENCE DE PRESSE XINHUA/GETTY IMAGES

    Plutôt que des conquêtes territoriales, la Russie cherche à obtenir des garanties de sécurité à ses frontières, en posant dès le premier article la « neutralité permanente » de l’Ukraine, qui accepterait de renoncer à toute alliance militaire, d’interdire la présence de troupes étrangères sur son sol, de réduire son arsenal, tout en gardant la possibilité d’adhérer à l’Union européenne. En contrepartie, Moscou se serait engagé à retirer ses troupes des zones occupées depuis le 24 février, à ne plus attaquer l’Ukraine, et aurait consenti pour garantir cet engagement au mécanisme d’assistance réclamé par Kiev : en cas d’agression de l’Ukraine, les membres du Conseil de sécurité des Nations unies seraient engagés à la défendre.

    DAVYD ARAKHAMIIA. CAPTURE D'ÉCRAN :
    ENTRETIEN VIDÉO AVEC NATALIIA MOSEICHUK

    Pourquoi les Ukrainiens ont-ils finalement quitté la table des négociations, alors qu’ils avaient poursuivi les discussions, malgré Boutcha, et que la paix semblait à portée de main ? Depuis deux ans, les indices pointent la responsabilité des États-Unis et du Royaume-Uni, qui, trop confiants dans la déroute de Moscou, auraient fermement rejeté le dispositif de protection imaginé par les négociateurs. « Quand nous sommes revenus d’Istanbul, Boris Johnson est arrivé à Kiev [le 9 avril] et il a dit : “Nous ne signerons rien avec [les Russes], continuons à nous battre” », relatait récemment le chef des négociateurs ukrainiens, M. David Arakhamia (2). Un récit contesté par l’intéressé, mais corroboré par une enquête du Wall Street Journal (3).


    Les médias français, eux, regardent ailleurs.


    Benoît Bréville

    Notes :

    (1) Associé au consortium qui a fait cette révélation, Le Figaro a publié une traduction de l’article de Die Welt, mais sur son site Internet. L’information fut, sinon, succinctement relayée par les sites du Midi Libre, de La Dépêche du Midi et du Parisien.

    (2) Cité dans Olena Roshchina, « Head of Ukraine’s leading party claims Russia proposed “peace” in exchange for neutralityHead of Ukraine’s leading party claims Russia proposed “peace” in exchange for neutrality », Ukrainska Pravda, 24 novembre 2023.

    (3) Yaroslav Trofimov, «  Did Ukraine miss an early chance to negotiate peace with Russia ? », The Wall Street Journal, New York, 5 janvier 2024.

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