08 novembre, 2020

EN BOLIVIE, ARCE INVESTI NOUVEAU PRÉSIDENT

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PHOTO DAVID MERCADO

La Paz - Luis Arce est officiellement investi dimanche nouveau président de la Bolivie, au moment où son mentor, l'ancien chef de l'Etat Evo Morales, s'apprête à rentrer dans le pays andin.

Par Antoine Malo

PHOTO EUROPA PRESS

Luis Arce, l'ancien ministre de l'Économie d'Evo Morales au profil plus techno que son mentor, va être investi chef de l'État dimanche. Il va devoir redresser et réconcilier un pays que la crise électorale de l'année passée a déchiré. L'économiste de 57 ans, élu largement dès le premier tour le 18 octobre avec 55% des voix, aura la rude tâche de réconcilier un pays polarisé par la crise post-électorale qui a secoué le pays pendant un an, et de remettre sur les rails une économie fortement fragilisée par la pandémie de coronavirus.

Le socialisme est de retour en Bolivie. Après une crise post-électorale en 2019, qui a conduit au départ de l'ancien chef de l'État Evo Morales, et une année de gouvernance chaotique par une coalition de forces de droite, Luis Arce va aujourd'hui être investi chef de l'État. Déjouant les pronostics des sondages, le leader du MAS (Mouvement vers le socialisme) de 57 ans l'a emporté au premier tour de la présidentielle du 18 octobre, avec plus de 55 % des suffrages. Ce score confortable devrait permettre à l'ancien ministre de l'Économie de Morales d'asseoir son autorité.

Une partie de ses adversaires refuse de désarmer

PHOTO MAS
Pas inutile dans un pays que les violences de l'année passée (36 morts) ont fracturé. Le profil techno et moins militant d'Arce pourrait aussi aider à réconcilier les milieux d'affaires et sa base électorale, notamment les Indigènes, communauté dont il n'est pas issu. Ce ne sera pas de trop pour relever l'économie du pays, plombée par cette année de crise conjuguée à une gestion désastreuse de la pandémie.

Reste qu'une partie de ses adversaires, qui n'accepte pas les résultats du 18 octobre, refuse de désarmer. Le riche État de Santa Cruz, bastion de la droite, a ainsi été paralysé par une grève jeudi et vendredi. Arce devra aussi composer avec la présence encombrante d'Evo Morales qui, après un an d'exil, pourrait revenir au pays dès demain. L'ancien chef de l'État a pourtant promis qu'il abandonnait la politique pour se consacrer à des activités syndicales et à la pisciculture.