29 août, 2024

UN PUISSANT AVOCAT CHILIEN ARRÊTÉ POUR BLANCHIMENT D’ARGENT ET FRAUDE

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 LES AVOCATS LUIS HERMOSILLA, LEONARDA VILLALOBOS
PHOTOMONTAGE DU SITE D'EXTRÊME-DROITE CHILIENNE «  EX-ANTE  » 

Un puissant avocat chilien arrêté pour blanchiment d’argent et fraude / 28 août 2024, L’un des avocats les plus influents du Chili a été placé en détention mardi en attendant son procès pour blanchiment d’argent et fraude fiscale dans une affaire qui a secoué l’élite politique et entrepreneuriale du pays.

Par Nayara Batschke, The Associated Press

L'AVOCAT LUIS HERMOSILLA
 ALIAS LUIS LE CORROMPU

après cinq jours d’audience, un tribunal de la capitale a accepté la demande du procureur de transférer l’avocat pénaliste Luis Hermosilla en détention provisoire.

Il s’agit du dernier développement d’un scandale de corruption très médiatisé qui a éclaté en novembre dernier lorsque des enregistrements audio divulgués semblaient montrer M. Hermosilla racontant à un ancien client les pots-de-vin qu’il prévoyait de verser aux responsables des deux principaux régulateurs du marché chilien.

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M. Hermosilla a nié toutes les accusations, mais il ne conteste pas l’authenticité de l’enregistrement. Son avocat a déclaré cette semaine qu’il avait été «manipulé» pour discuter des paiements illicites.

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« DANIEL JADUE GRAN SEÑOR »
RUMBA POR LA LIBERTAD
 DE DANIEL JADUE

RUMBA POR LA LIBERTAD DE DANIEL JADUE
TEXTO CANCIONERO POPULAR, MÚSICA AIDA SUNO

L’enquête a impliqué des juges, des politiciens et des hommes d’affaires éminents, choquant un pays régulièrement classé parmi les moins corrompus de la région et menaçant de ternir la réputation de longue date du Chili en tant que chouchou des institutions financières internationales.

Mardi également, le tribunal a inculpé une autre avocate chilienne, María Leonarda Villalobos, et son mari, Luis Angulo, de blanchiment d’argent et de délits fiscaux dans la même affaire. Tous deux nient ces accusations.

Le juge a ordonné la détention de M. Hermosilla et Mme Villalobos en attendant leur procès, évoquant «un soupçon sérieux et fondé que l’accusé pourrait faire obstruction à l’enquête». M. Angulo a été placé en résidence surveillée de nuit.

Luis Hermosilla, Andrés Chadwick et Manuel Guerra : ancien chef du parquet
PHOTOMONTAGE MÉDIA D’INVESTIGATION CIPER CHILE

L’enregistrement audio a été révélé pour la première fois par le média d’investigation Ciper Chile, qui a déclaré qu’il avait été réalisé lors d’une réunion au début de l’année dernière entre M. Hermosilla, Mme Villalobos, alors avocate inconnue, et l’homme d’affaires Daniel Sauer. La société de courtage de ce dernier faisait l’objet d’une enquête pour fraude de la part du régulateur financier du Chili.

La conversation a porté sur le possible versement de pots-de-vin à des fonctionnaires de l’autorité fiscale et du régulateur financier du Chili comme moyen de résoudre les problèmes juridiques de M. Sauer.

«Nous faisons ici quelque chose de stupide qui est un crime», peut-on entendre M. Hermosilla dire à un moment de la conversation qui a duré une heure.

M. Sauer, son frère et son partenaire commercial ont été accusés de fraude plus tôt cette année dans cette affaire. Ils ont nié tout acte répréhensible.

Le scandale a donné lieu à des enquêtes sur l’administration fiscale et la trésorerie chiliennes, qui ont abouti à l’inculpation de deux fonctionnaires pour corruption la semaine dernière pour avoir prétendument reçu des paiements de Mme Villalobos.

L’accusation affirme que M. Hermosilla, Mme Villalobos et son mari, M. Angulo, ont bénéficié de la richesse mal acquise de leur ancien client, en recevant des millions de dollars de sociétés appartenant aux frères Sauer et à leur partenaire commercial.

Les procureurs les accusent également d’avoir échappé à l’impôt sur quelque 900 000 $ US.

Jusqu’à ce que le scandale éclate l’année dernière, M. Hermosilla, 68 ans, était peut-être l’avocat le plus influent du pays, avec plusieurs Chiliens de premier plan parmi ses clients, dont Miguel Crispi, conseiller principal de l’actuel président de gauche Gabriel Boric.

Il a également été conseiller d’Andrés Chadwick, ministre de l’Intérieur sous l’ancien président de droite Sebastián Piñera.

Transparency International, organisation de lutte contre la corruption, classe le Chili au deuxième rang des pays les moins corrompus d’Amérique latine, juste derrière l’Uruguay. Cependant, une série d’affaires de corruption très médiatisées impliquant des hommes d’affaires et des fonctionnaires influents ces dernières années a ébranlé la confiance du public dans l’établissement politique chilien.

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«Le Parrain»
MÈME INTERNET

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RÉSISTER OU SE RENDRE ?

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QUATRIÈME DE COUVERTURE ET COUVERTURE
LULA: BIOGRAPHIE TOME 
1

LOGO LE MONDE
DIPLOMATIQUE
Septembre 2024, page 14, en kiosques / Quand le président «Lula » attendait son arrestation / Résister ou se rendre ? / En 2018, le juge Sergio Moro ordonne la détention de l’ancien président Luiz Inácio Lula da Silva — dit « Lula » — à la suite de sa condamnation dans l’affaire de corruption « Lava Jato ». Accablé, l’entourage du dirigeant est divisé : doit-il se soumettre ou non ? Pour la première fois, un livre retrace cet épisode méconnu d’un calvaire judiciaire dont il sortira blanchi au bout de cinq cent quatre-vingts jours d’emprisonnement. / 

par Fernando Morais  

COUVERTURE LULA:
BIOGRAPHIE TOME
1

Le Monde diplomatique Résister ou se rendre ? 

Jeudi 5 avril 2018, siège du syndicat des métallurgistes de São Bernardo do Campo dans l’État de São Paulo (1).

Au deuxième étage, où l’on amène Lula, la seule décision prise à l’unanimité des personnes présentes est qu’il dormira au siège. Le président du syndicat des métallurgistes de l’ABCD [ensemble de municipalités industrielles faisant partie de la région métropolitaine de São Paulo] Moisés Selerges se charge d’improviser un hébergement pour qu’il puisse y passer la nuit. Dans une pièce d’accès difficile (…) au sous-sol du bâtiment (…) il installe un sommier et un matelas double, un oreiller, des draps rayés et un édredon en coton imprimé aux fleurs vertes et bleues. Le syndicaliste fait également un saut jusqu’à l’appartement du dirigeant, où il rassemble deux vêtements de rechange dans un petit sac en plastique brun. Dans la chambre voisine de celle réservée à l’ex-président, on dispose une petite table avec des sandwichs au jambon et au fromage, des canettes de boisson gazeuse, de la bière et de l’eau.

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« DANIEL JADUE GRAN SEÑOR »
RUMBA POR LA LIBERTAD
 DE DANIEL JADUE

RUMBA POR LA LIBERTAD DE DANIEL JADUE
TEXTO CANCIONERO POPULAR, MÚSICA AIDA SUNO

« Certes, ils défendent Lula avec véhémence, au Brésil et à l’étranger, convaincus que celui-ci est victime d’un lawfare (néologisme juridique qui associe les mots law et warfare — loi et guerre —, pour définir l’utilisation fallacieuse de la loi contre un adversaire afin de détruire sa réputation et de délégitimer ses arguments)   » 

Quant à la décision la plus grave et la plus importante — comment réagir à l’ordre d’arrestation —, le proche entourage de Lula est clairement divisé. Les sénateurs Lindbergh Farias, Gleisi Hoffmann, l’avocat Luiz Eduardo Greenhalgh, compagnons de l’ex-président depuis plus de trente ans, et João Pedro Stédile et Guilherme Boulos (2), respectivement du Mouvement des sans-terre (MST) et du Mouvement des sans-toit (MTST), soutiennent l’idée selon laquelle la sentence du juge Sergio Moro devrait être tout simplement ignorée, renvoyant ainsi le problème aux adversaires. Leur seul mot d’ordre : « résister ». D’après eux, les forces de sécurité ne commettraient jamais la folie de massacrer la foule qui protège le siège du syndicat. Transformée en nouvelle planétaire, l’impasse donnerait, selon l’opinion des partisans de la résistance, l’occasion de dénoncer au monde la persécution de leur camarade entreprise par Moro, le ministère public et la police fédérale. Or, même si cette proposition émane de deux chefs de parti et des dirigeants des deux organisations sociales les plus importantes du pays, les avocats Valeska Teixera Martins et Cristiano Zanin Martins sont étonnés de l’entendre. Certes, ils défendent Lula avec véhémence, au Brésil et à l’étranger, convaincus que celui-ci est victime d’un lawfare (néologisme juridique qui associe les mots law et warfare — loi et guerre —, pour définir l’utilisation fallacieuse de la loi contre un adversaire afin de détruire sa réputation et de délégitimer ses arguments), mais ils savent également que le fait de ne pas se plier à l’ordre d’arrestation conduirait fatalement le juge à le considérer comme un fugitif et à décréter son placement en détention provisoire (…).

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« Je suis un bâtisseur de rêves »

Silencieux comme à son habitude, et sans exprimer son opinion à quiconque, l’expérimenté capitaine Valmir Moraes, chef de l’équipe de sécurité personnelle de Lula depuis les années 2000, écoute les discussions avec inquiétude. Il sait que la police fédérale n’a ni la structure ni la formation pour disperser les foules, et craint qu’une confrontation ne débouche sur un carnage, puisqu’un seul coup de feu tiré avec un HK417 [un fusil d’assaut] suffirait à tuer une demi-douzaine de personnes. Tous les acteurs présents ne le savent peut-être pas, mais la police militaire de São Paulo a également été mise en état d’alerte. Le bâtiment du syndicat et les rues autour se remplissent davantage. Les vingt-quatre heures accordées par Moro filent et personne ne semble connaître l’issue du dilemme : l’ex-président résistera-t-il ? Se rendra-t-il pacifiquement à la police ?

Dans la nuit du vendredi 6 avril, quelques heures après l’expiration du mandat de dépôt du juge Sergio Moro. Ce document exigeait de l’ancien président qu’il se présente « volontairement » au siège de la police fédérale de Curitiba pour purger sa peine de douze ans et un mois dans le pénitencier de cette ville du sud du Brésil, capitale de l’État du Paraná.

La nuit est déjà tombée lorsque l’ex-président tire discrètement son collaborateur Marco Aurélio Santana Ribeiro, dit Marcola, par le bras et le conduit dans une pièce vide. Il verrouille la porte de l’intérieur, éteint la lumière et laisse la pièce plongée dans l’obscurité ; l’assistant ne comprend pas ce qui se passe (…). Lula demande : — Marcola, tu m’accompagnes jusqu’au bout ?

— Oui, président, bien sûr.

— Alors pars d’ici sans attirer l’attention, fais ta valise et achète-toi un billet d’avion pour Curitiba. En arrivant là-bas, va voir nos avocats, Luiz Carlos da Rocha et Manoel Caetano, et attends-moi.

Marcola devient alors, outre Moraes, la seule personne à savoir formellement ce que les avocats et certains politiciens pressentent déjà : bien que n’ayant pas respecté le délai imposé par Moro, Lula se pliera au mandat d’arrêt. En fait, même ceux qui ont préconisé une solution radicale reviennent sur terre : s’il y avait 100 000 ou 200 000 personnes dans les rues, et non 10 000, une résistance aurait pu être envisagée. Les syndicalistes plus âgés, échaudés par les grèves successives, ont déjà éprouvé dans leur chair la violence de la troupe de choc, de la cavalerie et des meutes de chiens de la police militaire de São Paulo. Les militants expérimentés, abonnés aux affrontements aux portes des usines, savent que même avec de nombreux blessés, la police antiémeute n’aurait pas beaucoup de mal à disperser la manifestation, à enfoncer les portes du syndicat et à ouvrir la voie à une intervention de la police fédérale.

Samedi 7 avril, siège du syndicat. Lula ne s’est pas encore rendu au siège de la police fédérale. Pourtant l’ancien chef d’État a bien décidé d’accepter son arrestation, mais à ses conditions. C’est une voiture de la police fédérale qui devra venir le chercher ce jour à São Bernardo, parmi les siens. Et après qu’aura été organisée dans les locaux du syndicat une messe en hommage à son épouse, Marisa Léticia, décédée un an plus tôt. Mais également, après que l’ancien ouvrier métallurgiste se sera une dernière fois exprimé librement devant ses partisans, les dirigeants des mouvements sociaux et de la gauche brésilienne…

— Je suis poursuivi pour des crimes que je n’ai pas commis. (…) Laissez-moi vous dire une chose : je vais respecter leur mandat. Et je vais le faire parce que je veux faire un transfert de responsabilité. Ils trouvent que tout ce qui se passe dans ce pays arrive à cause de moi. Ils ont ordonné mon arrestation, mais ils doivent savoir que la mort d’un combattant n’arrête pas la révolution.

— Ne te rends pas ! Ne te rends pas ! Ne te rends pas !

Les voix se bousculent, mais Lula poursuit, désormais sur un ton indiquant que le temps de faire ses adieux est arrivé :

— Je suis un bâtisseur de rêves… J’ai rêvé qu’il était possible de gouverner ce pays en impliquant des millions et des millions de pauvres dans l’économie, dans les universités, en créant des millions et des millions d’emplois dans ce pays. J’ai rêvé qu’il était possible de réduire la mortalité infantile en apportant du lait, des haricots et du riz pour que les enfants puissent manger tous les jours. J’ai rêvé qu’il était possible de prendre les étudiants de la banlieue et de les mettre dans les meilleures universités de ce pays — pour que nous n’ayons pas des juges et des procureurs n’appartenant qu’à la seule élite (…). Ce crime-là, je l’ai commis.

Il est presque 13 heures, l’heure des derniers instants :

— Camarades, je ne peux vous rendre ma gratitude, pour tant de tendresse et de respect que vous m’avez consacrés pendant toutes ces années. (…) Voilà pourquoi, camarades, je vous embrasse. Soyez tranquilles, ce cou ne va pas se courber. Ma mère m’a déjà fait un cou court pour qu’il ne fléchisse pas. Et il ne fléchira pas, parce que j’y vais la tête haute. Je sortirai de là, la poitrine gonflée, parce que je vais prouver mon innocence. Je vous embrasse très fort, camarades, merci. Merci à tous pour l’aide que vous m’avez apportée. Un baiser, mes amis, merci beaucoup.

8 novembre 2019. Lula sort de prison.

Fernando Morais

Auteur de Lula. De la lutte syndicale au combat politique (biographie, tome 1), dont est tiré ce texte, Les Éditions d’Ithaque, Paris, 2024.

Notes :

(1) Les passages en italique sont de la rédaction.

(2) NDLR. En 2018, M. Guilherme Boulos était le dirigeant du Mouvement des sans-toit (MTST). Il est aujourd’hui député du Parti socialisme et liberté (PSOL) et candidat de la gauche à la mairie de São Paulo en 2024.

 

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28 août, 2024

POLITIQUE. AU CHILI, LA COALITION DU PRÉSIDENT BORIC “FRACTURÉE” PAR LA CRISE VÉNÉZUÉLIENNE

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«SOUS-TRAITANCE DE SERVICES»
DESSIN ALEN LAUZAN

Politique Chili Gabriel Boric / Politique. Au Chili, la coalition du président Boric “fracturée” par la crise vénézuélienne / Alors que le jeune président chilien a durement condamné “la fraude électorale” au Venezuela, les communistes, pourtant membres de sa coalition, ont soutenu le régime de Nicolás Maduro. À deux mois des scrutins municipaux et régionaux, la presse chilienne s’interroge : l’union de la gauche va-t-elle résister ? [compte rendu biaisé]

Courrier international

Le site de droite [d'extrême-droite] El Líbero [porte-étendard de la fachosphère chilienne] évoque “une fracture qui s’est ouverte au sein de l’alliance gouvernementale” du président chilien, Gabriel Boric. La raison ? La situation au Venezuela, où la réélection manifestement frauduleuse [ affirmation gratuite ], dimanche 28 août, du président Nicolás Maduro est contestée par l’opposition et par une grande partie de la communauté internationale [États-Unis et ses laquais].

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RUMBA POR LA LIBERTAD
 DE DANIEL JADUE

« DANIEL JADUE GRAN SEÑOR »

RUMBA POR LA LIBERTAD DE DANIEL JADUE
TEXTO CANCIONERO POPULAR, MÚSICA AIDA SUNO

Parmi les chefs de gouvernement de gauche latino-américains, Gabriel Boric a été le plus dur contre le régime vénézuélien : “Il n’y a pas l’ombre d’un doute qu’il s’agit d’une dictature qui a commis une fraude électorale.

CAPTURE D'ÉCRAN

Des déclarations, parmi d’autres, peu appréciées par le Parti communiste du Chili (PCCh), une formation importante de la coalition de Gabriel Boric, avec ses dix députés sur 155 et ses trois ministres sur vingt-quatre. Lautaro Carmona, le président du PCCh, lui a immédiatement répondu, repris notamment par le quotidien de centre droit [un des membres du duopole de la droite médiatiqueLa Tercera  :

“Il y a une séparation des pouvoirs [au Venezuela], ce n’est donc pas une dictature.”

L’opposition de droite s’est engouffrée dans la brèche. Le Parti social-chrétien (PSC) a déposé, lundi 28 août, une motion de censure contre la présidente communiste de la Chambre des députés, Karol Cariola.

flyer pcch

Les “colombes” communistes soutiennent Boric

Pour le député [Anticommuniste primaire, xenófobo, raciste, misogyne, homophobe] Johannes Kaiser, indépendant [d'extrême-droite] membre du groupe PSC, repris dans cet autre article de [ de la droite médiatique ] La Tercera : “La présence d’une responsable du PCCh à la tête de la Chambre est intolérable après le soutien du président de ce parti au régime de Maduro.

Il est cependant improbable que la motion de censure voie le jour. Tout comme les ministres communistes, Karol Cariola fait partie des “colombes” du PCCh et a soutenu la position de Gabriel Boric, “qui conduit la politique étrangère du pays”.

Il n’empêche : deux mois avant les élections municipales et régionales du 27 octobre, pour lesquelles la coalition de Gabriel Boric travaille à des candidatures uniques, la position officielle des communistes a fait des dégâts au sein de cette union. “Des dirigeants et des parlementaires de la coalition au pouvoir ont durement condamné le PCCh”, commente par ailleurs La Tercera :

“Certains d’entre eux ont même remis en cause l’alliance avec les communistes.”

PHOTO RODRIGO ARANGUA/AFP
Un chroniqueur du site [droite] de gauche El Mostrador écrit : “Les communistes ont fermé les yeux sur d’autres dictatures [que le Venezuela]. Mais au moins auraient-ils pu éviter de mettre dans l’embarras le président Boric, qui a été à la hauteur des circonstances.

Juan Martín

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L'EMPIRE CONTRE-ATTAQUE
ILLUSTRATION ARAUCO RÍA 

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25 août, 2024

CHILI : NOUVELLE HAUSSE DES TARIFS DE L'ÉLECTRICITÉ EN VUE

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DES OUVRIERS ENTRETIENNENT DES CÂBLES À
HAUTE TENSION À SANTIAGO (CHILI), EN 2020.
PHOTO ESTEBAN FÉLIX (AP)

LOGO RHC

La Havane, 23 août, (RHC)-  La Commission nationale de l'énergie (CNE) du Chili a annoncé jeudi qu'une nouvelle augmentation des tarifs de l'électricité entrerait en vigueur en octobre. / 
La mesure aura un impact plus important sur les petits et moyens consommateurs.

Édité par Catherin López RCH

Le prix s'ajoutera aux augmentations enregistrées en juillet et fait partie de ce que l'on appelle la normalisation, approuvée par le gouvernement après le gel décrété en 2019 en raison de l'explosion sociale et de la pandémie de Covid-19 qui s'en est suivie.

Selon la Commission Nationale de l’Energie, les factures seront majorées de 12 à 22 %, en fonction de la zone géographique où se trouve le logement.

Dans le cas de la capitale, l'augmentation sera d'un maximum de 21 points de pourcentage, a indiqué l'organisme. Source : Prensa Latina


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MEXIQUE : LA GAUCHE AU POUVOIR AURA UNE LARGE MAJORITÉ POUR FAIRE VOTER LES RÉFORMES PROMISES

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LE PRÉSIDENT MEXICAIN, ANDRES MANUEL LOPEZ OBRADOR,
 ET LA PRÉSIDENTE ÉLUE, CLAUDIA SHEINBAUM, À NUEVA ROSITA,
AU MEXIQUE, LE 14 JUIN 2024
PHOTO . DANIEL BECERRIL

INTERNATIONAL / MEXIQUE / 
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LE MONDE

La coalition du président sortant, Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO), pourra faire adopter ses réformes, qui inquiètent jusqu’aux Etats-Unis, premier partenaire commercial du pays. / 
Au Mexique, l’Institut national électoral (INE) a défini, vendredi 23 août, la répartition finale des sièges dans le prochain Parlement, et a confirmé que la gauche au pouvoir disposerait d’une large majorité.

Le Monde avec l'AFP

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La coalition du très populaire président sortant, Andres Manuel Lopez Obrador, disposera ainsi de 364 députés, sur 500 sièges, pour les trois prochaines années, soit plus que la majorité des deux tiers nécessaire pour modifier la Constitution.

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Au Sénat, le Mouvement pour la régénération nationale (Morena) et ses alliés disposeront de 83 sièges, sur 128, à trois voix de la majorité des deux tiers nécessaire pour mettre en place les réformes constitutionnelles. Trois voix que le parti au pouvoir pourrait facilement obtenir, d’après des analystes.

Avec cette majorité qualifiée, Morena et ses alliés peuvent faire adopter les vingt-trois réformes constitutionnelles que le chef de l’État sortant laisse en héritage à la future présidente, Claudia Sheinbaum – elle prendra ses fonctions le 1er octobre après sa large victoire à l’élection du 2 juin. Parmi ces réformes figure un projet de refonte du pouvoir judiciaire, qui prévoit l’élection directe des juges, au nom de la lutte contre la corruption et les privilèges.

Un parti « surreprésenté », selon des analystes

Les États-Unis, par la voix de leur ambassade à Mexico, ont estimé que cette réforme menaçait la relation commerciale bilatérale et la confiance des investisseurs envers le cadre légal mexicain, et qu’elle représentait un risque pour la démocratie au Mexique. Elle pourrait « faciliter l’influence des cartels et d’acteurs malveillants sur des juges sans expertise », a ajouté jeudi l’ambassadeur américain au Mexique, Ken Salazar, lors d’une conférence de presse.

Le Canada a également estimé qu’existaient des « préoccupations » parmi ses investisseurs au Mexique. Les trois pays sont liés par un traité de libre-échange.

Le parti de M. Lopez Obrador a très largement remporté les élections présidentielle, législatives, sénatoriales et locales du 2 juin. À la présidentielle, Claudia Sheinbaum a obtenu près de 60 % des voix. Le nouveau Parlement entrera en fonction le 1er septembre.

Au Mexique, 300 députés sur 500 et 96 sénateurs sur 128 sont élus directement. Les autres sont désignés selon le résultat de chaque parti. Des analystes et des opposants estiment que le parti au pouvoir est « surreprésenté ». Ils rappellent que Morena et ses alliés, qui ont obtenu 54 % des voix aux législatives, obtiennent 73 % des sièges.

Les partis pourront saisir le Tribunal fédéral électoral contre la décision de l’INE publiée vendredi, avant le 28 août.

Dans Le Monde de l'AFP


LE PRÉSIDENT DU MEXIQUE REJETTE L’INGÉRENCE DE L’AMBASSADEUR DES ÉTATS-UNIS

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ANDRÉS MANUEL LÓPEZ OBRADOR A QUALIFIÉ
D’INTERVENTIONNISTES  LES DÉCLARATIONS FAITES LA VEILLE
 PAR L’AMBASSADEUR DES ÉTATS-UNIS, KEN SALAZAR
PHOTO PRENSA LATINA

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PRENSA LATINA
Le président du Mexique rejette l’ingérence de l’ambassadeur des États-Unis/ Mexico, 23 août (Prensa Latina) Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador a qualifié d’interventionnistes les déclarations faites la veille par l’ambassadeur des États-Unis, Ken Salazar, quant à la proposition de réforme judiciaire promue par l’exécutif.

Prensa Latina 

« Il y a eu récemment des actes (de la part des États-Unis) qui ont été considérés comme un manque de respect envers notre souveraineté, comme cette déclaration malheureuse et imprudente de l’ambassadeur », a affirmé le président lors de sa conférence de presse quotidienne en informant également de l’envoi par le ministère des Affaires étrangères d’une note de protestation.

« Je soutiens ce que le Ministère des Relations Extérieures a annoncé, car nous n’acceptons pas l’ingérence, nous n’acceptons pas qu’un représentant de gouvernements étrangers intervienne dans des affaires qu’il nous appartient de résoudre », a-t-il déclaré.

Dans la note divulguée par le président, ledit ministère exprime son profond étonnement face aux commentaires du diplomate, qui a affirmé que la réforme du pouvoir judiciaire examinée au Congrès représente des risques pour la démocratie mexicaine et l’intégration commerciale entre les deux nations.

L’objectif principal de l’initiative « est de renforcer l’état de droit par une réforme du pouvoir judiciaire qui se réalise à travers les procédures démocratiques consacrées dans la constitution politique des États-Unis Mexicains », souligne le document.

Il ajoute que le gouvernement « s’est engagé à mettre en place un pouvoir judiciaire qui jouisse d’une véritable indépendance, autonomie et légitimité, renforçant ainsi l’état de droit et améliorant l’accès à la justice pour tous ».

En ce sens, la déclaration de Salazar représente un acte d’ingérence inacceptable, contrevient à la souveraineté du Mexique et ne reflète pas le degré de respect mutuel qui caractérise les relations entre nos gouvernements, souligne le communiqué.

En réitérant les raisons de proposer la réforme, López Obrador a indiqué que le pouvoir judiciaire est criblé de corruption et aux mains d’une minorité rapace, dominée par la criminalité organisée et de col blanc.

Selon les autorités, l’initiative vise à mettre fin à la corruption et au trafic d’influence qui imprègne ce pouvoir autonome et qui a permis la libération de criminels, une condamnation partagée par la majorité de la population, selon les sondages.

Il est important que les membres de la magistrature fédérale soient démis de leurs fonctions et remplacés par ceux qui remporteront un scrutin populaire, estiment les autorités actuelles. peo/rgh/las


#États-Unis #ingérence #Mexique

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24 août, 2024

CUBA RÉITÈRE SON SOUTIEN À LA SOUVERAINETÉ DU VENEZUELA ET DEMANDE LE RESPECT

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PRENSA LATINA
Cuba réitère son soutien à la souveraineté du Venezuela et demande le respect / 
La Havane, 23 août 2024. Le président cubain Miguel Díaz-Canel a réaffirmé aujourd’hui son soutien à la souveraineté du Venezuela, ce après que la Cour suprême de justice (TSJ) du pays sud-américain ait certifié la victoire de Nicolás Maduro aux élections présidentielles.

Prensa Latina

«BOMBARDEMENT
 IDÉOLOGIQUE»
DESSIN IVÁN LIRA

La Chambre électorale du TSJ du Venezuela a certifié le triomphe de Nicolas Maduro lors des élections du 28 juin et ordonné la publication de ses résultats au CNE. Quand les ingérences et les doutes s’excuseront-ils auprès du président réélu et de son peuple courageux et noble?, a-t-il questionné via le réseau social X.

► À lire aussi :        LE VENEZUELA EST UN MERVEILLEUX PAYS EN MOUVEMENT

Le ministre des Affaires étrangères Bruno Rodriguez a pour sa part demandé la veille que les décisions des institutions vénézuéliennes soient respectées et qu’il soit mis fin à l’ingérence dans cette nation sud-américaine.

La Cour suprême du Venezuela a certifié jeudi la victoire du président Nicolas Maduro après une expertise formelle des résultats des élections présidentielles du 28 juillet dernier.

Cet avis a confirmé que « de manière non restrictive et sans équivoque (…) les bulletins émis par le Conseil national électoral sont étayés par les procès-verbaux de scrutin émis par chacune des machines ».

Selon la présidente de la Cour suprême, Caryslia Rodriguez, dans le contexte de ces élections, le Venezuela a subi une tentative de coup d’état accompagnée d’une cyberattaque à grande échelle.

peo/mem/evm

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L'EMPIRE CONTRE-ATTAQUE
ILLUSTRATION ARAUCO RÍA 

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VENEZUELA / LA VALIDATION DE LA VICTOIRE DE MADURO CONTESTÉE PAR PAR LES ÉTATS-UNIS ET SES LAQUAIS

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L'EMPIRE CONTRE-ATTAQUE
ILLUSTRATION ARAUCO RÍA 

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LE FIGARO
Venezuela : la validation de la victoire de Maduro contestée par par les États-Unis et ses laquais, Caracas dénonce une «ingérence» / Dans une déclaration commune à Quito, l'Argentine, le Costa Rica, le Chili, l'Équateur ou encore le Guatemala ainsi que les États-Unis indiquent rejeter «catégoriquement» la décision de la justice vénézuélienne de valider la victoire de Nicolas Maduro. [Le Groupe de Lima 2.0]

Par Le Figaro avec l'AFP

«BOMBARDEMENT
 IDÉOLOGIQUE»
DESSIN IVÁN LIRA

Les États-Unis et dix pays [ses laquais] d'Amérique latine ont rejeté vendredi la décision de la justice vénézuélienne de valider la victoire de Nicolas Maduro à l'élection présidentielle du 28 juillet, selon une déclaration commune publiée à Quito. Le Venezuela «rejette avec la plus grande fermeté le communiqué grossier et insolent», a affirmé lors d'une déclaration télévisée le ministre des Affaires étrangères Yvan Gil, évoquant «un acte d'ingérence inacceptable dans des affaires qui ne concernent que les Vénézuéliens».

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L'Argentine, le Costa Rica, le Chili, l'Équateur, le Guatemala, le Panama, le Paraguay, le Pérou, la République dominicaine, l'Uruguay et les États-Unis indiquent rejeter «catégoriquement l'annonce du Tribunal suprême de justice (TSJ) du Venezuela qui indique avoir conclu une prétendue vérification des résultats du processus électoral».

Élection validée

Sans surprise, la Cour suprême du Venezuela, que la plupart des observateurs [ les Média mainstream et la droite médiatique] considèrent comme inféodée au pouvoir, a validé jeudi la réélection du président sortant malgré les allégations de fraude de l'opposition qui considère la décision comme «nulle».

La Cour «certifie de manière non contestable le matériel électoral et valide les résultats de l'élection présidentielle du 28 juillet (...) Nicolas Maduro a été élu président de la République bolivarienne du Venezuela pour la période constitutionnelle 2025-2031», a affirmé sa présidente Caryslia Rodriguez.

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C'est Nicolas Maduro lui-même qui avait saisi début août le Tribunal supérieur de justice (TSJ) pour faire valider sa victoire. Le dirigeant a salué une décision «historique et indiscutable», devant une foule rassemblée dans l'État côtier de La Guaira (nord).

L'annonce de sa réélection pour un troisième mandat avait provoqué des manifestations spontanées, brutalement réprimées. Elles ont fait 27 morts, selon un nouveau bilan jeudi des autorités. En outre, 192 personnes ont été blessées et 2.400 arrêtées.

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LE PRÉSIDENT MADURO (CENTRE) A
DEMANDÉ PUBLIQUEMENT À M. SAAB
 DE LANCER DES INVESTIGATIONS.
PHOTO MIGUEL GUTIERREZ 

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