27 octobre, 2025

ARGENTINE / MILEI REMPORTE LARGEMENT LES LÉGISLATIVES DE MI-MANDAT.

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 « LE DANGER VIOLET »
UNE DE PÁGINA|12
DU 27 10 2025
Courrier
international
Argentine : Milei remporte largement les législatives de mi-mandat. C’est une “bouffée d’air frais” pour le président argentin, “après des mois difficiles marqués par des scandales de corruption et une importante incertitude financière”, souligne Perfil

Courrier international Lecture 1 min. Publié le 27 octobre 2025

La Libertad Avanza, la formation du chef de l’État ultralibéral, a remporté dimanche “une victoire inattendue” lors des législatives, avec un peu plus de 40 % des votes au niveau national, selon des résultats officiels partiels à 90 % du décompte, rapporte Clarín. Elle devance Fuerza Patria, bloc représentant une grande partie de l’opposition péroniste (centre gauche), à 24,50 %. 

Chili / élection présidentielle le 16 novembre 2025.

[La force «kawaii»]

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR 


CAPTURE D'ÉCRAN

La grande surprise de la soirée est venue de la province de Buenos Aires, bastion du péronisme”, note Perfil. “Le parti au pouvoir a gagné dans une circonscription où, il y a à peine un mois et demi, il avait perdu les élections locales avec un écart de 14 points.” Milei est maintenant assuré de muscler sa base parlementaire et ainsi d’accroître sa capacité à réformer et à déréguler, pendant ses deux ans restants de présidence, une économie fragile. Le président argentin a salué dimanche soir un “point de bascule” et promis d’“avancer sur la voie réformiste”, vers la “construction de la grande Argentine”.

JAVIER MILEI SALUE SES PARTISANS À SON ARRIVÉE AU SIÈGE DE SON PARTI,
APRÈS LES RÉSULTATS DES ÉLECTIONS DE MI-MANDAT,
À BUENOS AIRES, LE 26 OCTOBRE 2025.
PHOTO LUIS ROBAYO

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LÉGISLATIVES DE MI-MANDAT EN ARGENTINE : MILEI NE RANGERA PAS TOUT DE SUITE SA TRONÇONNEUSE

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L'Humanité
Législatives de mi-mandat en Argentine : Milei ne rangera pas tout de suite sa tronçonneuse / Le parti de Milei la Libertad Avanza a récolté 40,7 % des voix aux élections législatives de mi-mandat en Argentine ce dimanche 26 octobre. Ces élections lui permettent de quasi-tripler sa base parlementaire, sans atteindre la majorité absolue.
par Milla Daubert  / 2 min Publié le 27 octobre 2025
DESSIN SERGIO LANGER
Alors que l’Argentine s’était montrée en grandes difficultés financières ces dernières semaines, la population a choisi de faire confiance au président d’extrême droite Javier Milei. Son parti la Libertad Avanza a recueilli 40.7 % des voix aux élections législatives de mi-mandat ce dimanche 26 octobre.

Même s’il n’atteint pas la majorité absolue, ces résultats lui permettent de quasiment tripler son nombre de sièges au Parlement et au Sénat et d’accroire sa capacité à réformer et déréguler une économie argentine déjà fragile.

La participation dimanche, de 67,9 % était quasiment la plus faible de toutes les élections depuis le retour de la démocratie en 1983.

Une victoire de l’exécutif
Dimanche soir, le président argentin s’est réjoui de son succès. Ces élections sont « la confirmation du mandat que nous avons reçu en 2023 » à la présidentielle, pour « avancer sur la voie réformiste » a-t-il lancé. « Félicitations au président Javier Milei pour sa Victoire Ecrasante en Argentine. Il fait un travail formidable! Notre confiance en lui a été justifiée par le peuple argentin », a scandé Donald Trump sur Truth Social, qui lui avait récemment promis une aide de 40 milliards de dollars pour faire face à l’intense pression sur la monnaie argentine.

Selon des projections exprimées dimanche par Javier Milei lui-même, mais non confirmées par l’autorité électorale, son bloc de députés passerait de 37 à 101 (sur 257 députés), et ses sénateurs de six à 20, sur un total de 72..

Cette progression lui permettrait de mettre en place des mesures radicales pour tenir ses promesses de 2023, notamment sur l’éradication de l’inflation, dont s’il s’auréole déjà d’une baisse de 200 % à 31.8 % en interannuel en 20 mois.

Mais son « plus grand ajustement budgétaire de l’histoire » a déjà vu plus de 200 000 emplois perdus, une activité anémiée, en contraction de 1.8 % en 2024, une reprise en 2025 qui s’essouffle et 80 % des Argentins qui gagnent moins de 600 euros.
 
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26 octobre, 2025

IRLANDE / SOUTENUE PAR LA GAUCHE, CATHERINE CONNOLLY REMPORTE L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE

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CATHERINE CONNOLLY À GALWAY,
LE 24 OCTOBRE 2025.
PHOTO GALWAY
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Le Monde

INTERNATIONAL / IRLANDE / Présidentielle en Irlande : la candidate indépendante de gauche, Catherine Connolly, remporte l’élection / Battant largement sa rivale centriste, Heather Humphreys, qui n’a obtenu 29,5 % des suffrages, Catherine Connolly va remplacer à la présidence Michael Higgins, qui occupait ce poste largement symbolique depuis 2011.

Le Monde avec l'AFP Publié le 25 octobre 2025 Temps de Lecture 2 min.

CATHERINE CONNOLLY VOTE LORS DE
L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE

La candidate indépendante de gauche, Catherine Connolly, a remporté l’élection présidentielle de vendredi en Irlande, avec plus de 63 % des voix, selon des résultats officiels publiés samedi 25 octobre. Son unique rivale et membre du parti centriste Fine Gael, Heather Humphreys, avait reconnu sa défaite avant les résultats officiels. Elle n’a obtenu que 29,5 % des suffrages.

Chili / élection présidentielle le 16 novembre 2025.

[La force «kawaii»]

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR 

Un troisième candidat, Jim Gavin, du Fianna Fail, la principale formation – également de centre droit – au sein de la coalition au pouvoir, avait annoncé son retrait de la course au début d’octobre, mais a quand même eu 7 % des voix.

« Catherine sera une présidente pour nous tous et elle sera ma présidente », avait quelques heures plus tôt concédé à la télévision Mme Humphreys.

« Ce sera un immense privilège de vous servir », a assuré Catherine Connolly dans son discours de remerciement après la publication des résultats. « A ceux qui n’ont pas voté pour moi et à ceux qui ont rendu nul leur vote, laissez-moi vous dire que je serai une présidente inclusive, à votre écoute », a-t-elle poursuivi.

Mme Connolly s’est, en outre, engagée à être « une voix pour la paix, une voix qui s’appuie sur notre politique de neutralité » et qui insiste sur « la menace existentielle que constitue le changement climatique ».

« Je me réjouis de travailler avec la nouvelle présidente (…) à un moment où l’Irlande continue de jouer un rôle important sur la scène internationale », a pour sa part affirmé le premier ministre Michael Martin, à la tête du Fianna Fail. Catherine Connolly a également été félicitée par Simon Harris, le vice-premier ministre irlandais, du Fine Gael, pilier de la coalition au pouvoir. « Je lui souhaite tout le succès possible », a-t-il dit.

La nouvelle présidente succédera pour sept ans à Michael Higgins, 84 ans, après deux mandats depuis 2011 à ce poste, essentiellement honorifique. Quelque 3,6 millions d’électeurs étaient appelés à voter vendredi. Selon les statistiques régionales, seuls 38 % des électeurs ont voté à Dublin, et dans de nombreuses régions la participation affichait un taux inférieur à 40 %. Les bureaux de vote ont fermé leurs portes à 22 heures (23 heures à Paris).

Catherine Connolly, une ancienne avocate sexagénaire, est soutenue par les principaux partis d’opposition, dont les Verts et la formation nationaliste Sinn Fein, autrefois vitrine politique de l’Armée républicaine irlandaise. Opposée à une augmentation des dépenses de défense, elle défend la tradition de neutralité militaire de l’Irlande, qui a un programme de partenariat avec l’OTAN mais n’en est pas membre.

Des propos sur l’UE qui font débat

Propalestinienne et favorable à une unification de l’île d’Irlande, Catherine Connolly a affirmé pendant la campagne vouloir être « une présidente pour tous les citoyens, en particulier pour ceux qui sont souvent exclus et réduits au silence ».

Bien que Catherine Connolly se soit dite pro-européenne pendant la campagne, sa rivale l’avait épinglée pour des propos qu’elle avait tenus en 2016, après le vote en faveur du Brexit au Royaume-Uni. Catherine Connolly avait alors déclaré que les électeurs britanniques avaient « exposé l’UE [Union européenne] pour ce qu’elle est ». L’Irlande est entrée dans l’UE en 1973 et ses quelque 5,2 millions d’habitants sont majoritairement pro-européens.

C’est la première fois depuis 1990 que deux candidats seulement briguaient la présidence irlandaise. Dépitées de ne pas voir leur candidate Maria Steen figurer parmi les choix possibles – elle n’a pas réuni suffisamment de soutiens parmi les parlementaires –, des figures conservatrices avaient appelé leurs partisans à inscrire son nom malgré tout sur leur bulletin.

Plusieurs célébrités avaient initialement envisagé de se présenter avant de renoncer, comme la star des arts martiaux mixtes (MMA) Conor McGregor, le musicien et philanthrope Bob Geldof, ou le danseur irlando-américain Michael Flatley.

Le Monde avec l'AFP

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23 octobre, 2025

CUBA ARRÊTE UN BARON CHINOIS DU FENTANYL RECHERCHÉ PAR LES ÉTATS-UNIS

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LE NARCOTRAFIQUANT CHINOIS ZHI DONG ZHANG, CONSIDÉRÉ
COMME L'UN DES PRINCIPAUX FOURNISSEURS DE FENTANYL
AUPRÈS DES GRANDS CARTELS MEXICAINS DE LA DROGUE.

International, États-Unis /Zhi Dong Zhang, le baron chinois du fentanyl recherché par les États-Unis, arrêté à Cuba / Surnommé « Brother Wang », le narcotrafiquant Zhi Dong Zhang restera détenu à Cuba jusqu’à une éventuelle extradition vers le Mexique. /  Le narcotrafiquant chinois Zhi Dong Zhang, l’un des principaux fournisseurs de fentanyl auprès des grands cartels mexicains de la drogue, également recherché par les États-Unis, a été arrêté à Cuba, ont indiqué mercredi des sources de sécurité mexicaines à l’AFP.

 Par Le Parisien avec AFP Le 22 octobre 2025 à 19h51

Le narcotrafiquant, connu sous le surnom de « Brother Wang », s’était enfui du Mexique en juillet. Il restera détenu à Cuba en attendant une décision concernant son éventuelle extradition, ont précisé ces sources.

Chili / élection présidentielle le 16 novembre 2025.

🇨🇱️ / JARA PRESIDENTA \ 🇨🇱

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR 

Cet homme fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par un juge fédéral américain à Atlanta en juillet dernier pour blanchiment d’argent. Le gouvernement cubain n’a pas confirmé dans l’immédiat. Deux sources gouvernementales à La Havane ont indiqué à l’AFP que le détenu serait extradé vers le Mexique, sans préciser toutefois la date du transfert ni donner de détails sur la procédure.

« Brother Wang » est accusé d’approvisionner les cartels de Sinaloa et de Jalisco Nueva Generacion, que Washington considère comme les principaux responsables du trafic de fentanyl vers son territoire et a déclaré en février « organisations terroristes étrangères ».

« Blanchiment d’argent »

Zhi Dong Zhang avait été arrêté au Mexique en octobre 2024, où il devait être soumis à un processus d’extradition à la demande des autorités américaines. Incarcéré dans une prison de Mexico, un juge lui avait accordé quelques mois plus tard une assignation à résidence, et il avait fui en juillet dernier.

Ce citoyen chinois est considéré comme « un opérateur important de blanchiment d’argent à l’échelle internationale », chargé de « réaliser la connexion avec d’autres cartels pour le transfert de fentanyl en provenance de Chine vers l’Amérique centrale, l’Amérique du Sud, l’Europe et les États-Unis », selon les déclarations de l’année dernière du secrétaire mexicain à la Sécurité, Omar Garcia Harfuch.

Mis sous pression par le président américain Donald Trump pour freiner le trafic de fentanyl, qui a fait des milliers de morts aux États-Unis, le Mexique a accentué ses opérations de lutte contre le trafic de drogue sous l’impulsion de la présidente de gauche Claudia Sheinbaum.

La DEA, l’agence antidrogue américaine, affirme que les cartels mexicains sont « au cœur » de la crise liée aux drogues de synthèse aux États-Unis. Washington accuse par ailleurs la Chine d’exporter des produits chimiques utilisés pour fabriquer du fentanyl vendu aux États-Unis.

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22 octobre, 2025

ARCHIVES, LE MONDE/ «L'ATTENTAT CONTRE LE GÉNÉRAL SCHNEIDER»

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FLYER PCCH

CHILI, L'ATTENTAT CONTRE LE GÉNÉRAL SCHNEIDER

 1970 - 25 OCTOBRE - 2025

«LES GÉNÉRAUX CHILIENS NE SONT PAS NOS ENNEMIS» 


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Le Monde

ARCHIVES, / Washington (A. F. P.). - L'ancien président Richard Nixon a reconnu, le mercredi 25 mai, à l'occasion de la quatrième émission réalisée par le journaliste britannique David Frost, qu'il avait tenté d'empêcher l'élection de Salvador Allende à la présidence du Chili en 1970 parce qu'il craignait, a-t-il dit, qu'une alliance entre Santiago et Cuba ne provoque une révolution communiste à travers l'Amérique du Sud. /  L'intervention dans l'arrière-cour 

Le Monde avec l'AFP 

Publié le 27 mai 1977

HENRY KISSINGER ET RICHARD NIXON

Suivant un rapport de la commission sur les services de renseignements du Sénat, publié en 1975, le président Nixon avait autorisé la C.I.A. à participer directement à l'organisation d'un coup d'État militaire, douze jours après l'élection du président Allende (1). Par la suite, la C.I.A. avait dépensé près de 8 millions de dollars pour soutenir les opposants au régime.

COUVERTURE « LE GÉNÉRAL SCHNEIDER.
UN HOMME D'HONNEUR. UN CRIME IMPUNI » 

Puis, comme David Frost lui faisait remarquer que, en comparaison avec la junte militaire actuelle, le président Allende " faisait figure de saint ", M. Nixon a reconnu que les généraux actuellement au pouvoir pouvaient être " brutaux ". " Mais, a-t-il ajoute aussitôt, j'aimerais également dire, d'un autre côté, qu'ils ne sont pas communistes, qu'ils ne sont pas des ennemis des États-Unis et qu'ils ne menacent aucun de leurs voisins. "

(1) Il s'agit de la tentative d'enlèvement par un commando d'extrême droite du général René Schneider, alors commandant en chef de l'armée de terre. L'officier y avait perdu la vie.

TIMBRE DU CHILI, GÉNÉRAL RENE SCHNEIDER1972

LA C.I.A. AURAIT ENCOURAGÉ L'ATTENTAT CONTRE LE GÉNÉRAL RENÉ SCHNEIDER EN OCTOBRE 1970.


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ARCHIVES, / Washington (A.F.P.). - Une nouvelle accusation est lancée par le Washington Post contre les activités passées de l'Agence centrale de renseignement en Amérique du Sud : selon le journal, la C.I.A. aurait au moins " encouragé ", en octobre 1970, une tentative d'enlèvement du commandant en chef de l'armée chilienne, le général René Schneider, qui coûta la vie à ce dernier.

 Le Monde avec l'AFP 

Publié le 08 juillet 1975

Le Washington Post, qui rivalise depuis plusieurs mois avec le New York Times dans les relations sur les activités de la C.I.A., précise que cette action aurait eu pour but de provoquer au Chili un coup d'État militaire et d'empêcher ainsi la ratification par le Congrès de Santiago de l'élection à la présidence de M. Salvador Allende.

Le général Schneider fut tué par les hommes de main qui tentaient de l'enlever après qu'il eut fait mine de sortir son revolver.

 LES OBSÈQUES DU GÉNÉRAL RENÉ SCHNEIDER 

LES AUTEURS DE L'ATTENTAT CONTRE LE GÉNÉRAL SCHNEIDER INTENTENT UN PROCÈS AU « NEW YORK TIMES »

ARCHIVES, / Santiago-du-Chili (A.F.P.). - Les responsables de l'assassinat, en 1970, du général chilien René Schneider ont intenté une action judiciaire contre le New York Times, qui avait écrit qu'ils étaient à la solde de la C.I.A., a annoncé dimanche le journal la Tercera de Santiago-du-Chili.

Le Monde avec l'AFP

Publié le 29 juillet 1975 

Temps de Lecture 1 min. 

Le New York Times avait affirmé récemment (le Monde daté 27-28 juillet 1975) que les auteurs de l'assassinat du général Schneider avaient été engagés par la C.I.A afin d'empêcher la venue au pouvoir de Salvador Allende. Le général Schneider, commandant en chef de l'armée chilienne, avait été assassiné au mois d'octobre 1970, quelques jours avant la confirmation par le Parlement de l'élection de M. Allende à la présidence.

Selon la Tercera, l'ex-général Roberto Viaux, considéré comme le " cerveau " de l'opération, n'avait " reçu d'argent de personne et encore moins de l'étranger ". L'ex-général Viaux se trouve actuellement au Paraguay, après avoir été condamné à cinq années d'exil par la justice chilienne. Il a précisé que l'enlèvement du général Schneider avait été décidé parce que les membres de son groupe " ne souhaitaient pas que le marxisme soit introduit au Chili".

Un autre journal chilien, El Mercurio, critique, d'autre part, dans son numéro du 26 juillet, " certains organismes " des Nations Unies, dont, selon lui, on a " dénaturé les fonctions pour des raisons idéologiques ".

Une délégation de la commission des droits de l'homme de l'ONU devait enquêter au Chili, mais dix jours avant son arrivée, prévue le 10 juillet dernier, le général Pinochet lui avait interdit l'entrée du pays. El Mercurio justifie la décision du chef de la junte en affirmant que la commission se contentait de " commérages ", en acceptant de recevoir des " témoignages anonymes " lorsqu'elle le jugeait nécessaire.

Enfin, on a appris samedi de source officieuse que le secrétaire général du parti communiste chilien (interdit), M. Luis Corvalan, se remettait normalement de l'appendicectomie qu'il vient de subir. M. Luis Corvalan, détenu depuis octobre 1973, est entré jeudi dernier à l'hôpital naval de Valparaiso, où il a été opéré par une équipe de médecins spécialisés et un personnel d'assistance " sélectionné ", précise-t-on. Après sa convalescence " rapide et normale ", il rejoindra le camp de prisonniers politiques, au Nord de Valpaiso.  

LE GÉNÉRAL SCHNEIDER

LE COMMANDANT EN CHEF DE L'ARMÉE VICTIME D'UN ATTENTAT


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ARCHIVES, / Santiago-du-Chili (A.F.P.). - Le commandant en chef des forces armées chiliennes, le général René Schneider, a été victime d'un attentat ce jeudi matin. Atteint de plusieurs balles par des inconnus, alors qu'il se dirigeait en voiture vers le ministère de la défense, à Santiago, le général Schneider a été transporté d'urgence à l'hôpital.

Le Monde avec l'AFP

Publié le 23 octobre 1970 

En juin dernier, lorsque des rumeurs insistantes avaient circulé sur la possibilité d'un coup d'État militaire destiné à empêcher l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement de gauche, le général René Schneider s'était présenté comme un " légaliste " au sein des forces armées. Il avait notamment déclaré à un représentant du journal conservateur Mercurio que " l'armée respecterait le droit institutionnel du Parlement de choisir librement entre les deux candidats ayant obtenu le plus de voix aux élections présidentielles ".

Il avait alors été désavoué par certains officiers, notamment par le général Viaux, auteur d'une rébellion militaire en octobre 1969, et soupçonné depuis de nourrir de nouvelles velléités de putsch pour barrer la route à un gouvernement de Front populaire.

UNE DU QUOTIDIEN CONSERVATEUR «EL MERCURIO»
ET PORTRAIT DU GÉNÉRAL  RENÉ SCHNEIDER
PHOTOMONTAGE RED DIGITAL

L'EXTRÊME DROITE CHILIENNE EST MISE EN CAUSE DANS LE MEURTRE DU GÉNÉRAL SCHNEIDER

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ARCHIVES, / Les obsèques du général René Schneider, commandant en chef de l'armée chilienne, mort dimanche des suites des blessures reçues lors d'un attentat organisé par l'extrême droite, devaient avoir lieu ce lundi à Santiago. M. Salvador Allende, élu samedi à la présidence de la République par le Congrès, le président Eduardo Frei, qui transmettra ses pouvoirs à M. Allende le 3 novembre, l'ancien président Jorge Alessandri, les dirigeants syndicaux et de nombreux diplomates, ont salué la dépouille du commandant en chef.Un mandat d'arrêt a été lancé contre le général en retraite Roberto Viaux, qui avait dirigé un soulèvement militaire en octobre 1969, et qui est considéré par les autorités comme le " cerveau " du complot contre le général Schneider. M. Pablo Rodriguez, dirigeant d'un mouvement d'extrême droite, Patrie et Liberté, a été arrêté alors qu'il tentait de fuir le Chili. Deux cents personnes seraient par ailleurs détenues. M. Salvador Allende a promis que " tous les moyens seraient mis en œuvre pour châtier les auteurs du crime".

Par MARCEL NIEDERGANG

Publié le 27 octobre 1970  

Temps de Lecture 5 min.

SCHNEIDER ET FAMILLE 1953

Le premier geste du docteur Salvador Allende, samedi, en apprenant son élection à la présidence de la République par le Congrès chilien, a été de se rendre à l'hôpital militaire où les médecins n'espéraient plus sauver le général René Schneider, commandant en chef de l'armée, grièvement blessé par des terroristes.

Ce n'était certainement pas un geste politique, mais une démarche humaine. Ami personnel du président démocrate chrétien Eduardo Frei, le général René Schneider l'était aussi du sénateur socialiste Salvador Allende. Pour apprécier l'émotion des Chiliens en apprenant l'attentat, puis la mort du commandant en chef des forces armées, il faut savoir que ce dernier était le moins "militaire" des officiers supérieurs, et que l'attentat politique était inconnu au Chili depuis 1837. Cette année-là, Diego Portales, ministre énergique et tout-puissant, qui exerçait en fait les prérogatives d'un chef d'État, fut assassiné alors qu'il estimait nécessaire un conflit avec le Pérou. La mort de Portales, pourtant contesté dans les milieux libéraux, provoqua en fait un sursaut d'unanimité nationale, et la victoire, la même année, des armées chiliennes sur le Pérou est considérée par les historiens comme une conséquence indirecte du meurtre du ministre.

En abattant le général René Schneider, qui symbolisait le " légalisme " des forces armées chiliennes, les meurtriers n'ont pas seulement perpétré un crime. Ils ont aussi commis une faute.

Tout indique en effet que l'attentat contre le commandant en chef de l'armée va inciter les Chiliens, dans leur majorité, à resserrer les rangs pour conjurer les périls et les tempêtes appelées par ceux que l'on dénomme déjà à Santiago " les membres d'une O.A.S. chilienne ", incapables d'admettre l'arrivée au pouvoir par les voies légales d'un dirigeant socialiste.

Déjà, la droite classique et les milieux d'affaires de Santiago avaient manifesté ces derniers jours beaucoup plus de compréhension pour la nouvelle situation politique que dans les semaines ayant suivi le scrutin du 4 septembre. M. Benjamin Matte, président de la Société nationale d'agriculture, un organisme représentant les intérêts des propriétaires fonciers, s'apprête à partir pour La Havane, afin de négocier un nouvel et important accord commercial avec les Cubains.

D'abord " choquée ", stupéfaite et atterrée à la perspective d'un gouvernement de Front populaire préconisant la nationalisation des banques, la droite chilienne s'est peu à peu rassérénée. La majorité de ses dirigeants envisagent aujourd'hui de faire face avec calme à la situation. L'ancien président Jorge Alessandri, candidat des conservateurs, avait lui-même fait savoir discrètement au sénateur Salvador Allende qu'il " souhaitait sa victoire définitive " et se repentait, devant ses intimes, d'avoir paru céder un moment aux pressions des " ultras " de la droite soucieuse d'empêcher le triomphe définitif du dirigeant socialiste.

C'est ainsi que M. Jorge Alessandri avait, au début de septembre, laissé ses " partisans " publier une déclaration selon laquelle il " démissionnerait aussitôt " dans l'hypothèse où le Congrès chilien l'élirait à la présidence de la République.

Cette " manœuvre ", imaginée par les fougueux dirigeants du commando national Alessandri, tendait à l'annulation de l'élection du 4 septembre et à la préparation d'une nouvelle campagne électorale à l'issue de laquelle le candidat de l'Unité populaire aurait très certainement été " régulièrement " battu. Mais l'irritation de M. Jorge Alessandri, furieux d'avoir été " utilisé " par les hommes qui avaient dirigé sa campagne, les mises en garde de l'Unité populaire, et aussi la sagesse des dirigeants démocrates chrétiens, refusant de participer à une opération douteuse, devaient faire échouer la manœuvre.

Des encouragements étrangers

Il ne restait plus aux adversaires irréductibles de l'Unité populaire qu'à employer des moyens " violents", pour tenter malgré tout de stopper un processus politique redouté. Alors que M. Onofre Jarpa, dirigeant connu du parti national, prenait, lui aussi, publiquement parti pour la " solution constitutionnelle " et le " respect du scrutin du 4 septembre", un jeune avocat, Maître Pablo Rodriguez, fondait le mouvement Patrie et Liberté. Les premières réunions publiques de cette organisation d'extrême droite n'étaient pas très spectaculaires, mais le ton employé par Maître Pablo Rodriguez évoquait des accents connus.

" La tâche essentielle de la jeunesse, déclarait-il devant quelques centaines de personnes réunies au stade de Santiago, est de défendre la démocratie à tout prix. Je vous le dis : les marxistes ne passeront pas... " Devant le peu de succès populaire de leur entreprise, les dirigeants de l'extrême droite passaient aux actes. Depuis trois semaines, les attentats terroristes se sont multipliés : ambassades étrangères mitraillées, bombes, explosion d'une charge de dynamite à l'aéroport international de Pudahuel, menaces de mort adressées à M. Salvador Allende et à de nombreuses personnalités politiques.

Peut-être l'extrême droite chilienne aurait-elle été moins hardie si elle n'avait pas cru déceler des encouragements aux États-Unis et dans certains cercles étrangers de Santiago. Le New York Times a estimé à la mi-septembre qu'" un coup d'État militaire était préférable à l'arrivée au pouvoir de l'Unité populaire à Santiago ". La revue Time a multiplié dans une enquête récente des contre-vérités sur la situation chilienne. Il n'est pas douteux, par ailleurs, que les jeunes dirigeants de l'extrême droite pouvaient, et peuvent encore, compter sur les sympathies agissantes de certains militaires mis à l'écart depuis l'échec du tacnazo, en octobre 1969. Le général Roberto Viaux, dirigeant de ce soulèvement militaire mineur, mis à la retraite par la suite, a multiplié depuis six mois les contacts politiques avec les personnalités de droite. Il se déclarait prêt à " assumer ses responsabilités " si ses amis en " faisaient la demande ". Après avoir manifesté une certaine sympathie pour une expérience militaire et " nationale " de type péruvien, le général Roberto Viaux ne voyait, semble-t-il, plus d'autre solution que le coup de force.

Le plan des conjurés consistait à enlever le général René Schneider afin de contraindre toutes les forces armées à prendre position. L'assassinat du commandant en chef a provoqué le résultat contraire à celui qui était espéré par les conspirateurs. " Le pays comprend, a déclaré M. Salvador Allende, que le général Schneider a payé de sa vie sa décision inébranlable de maintenir les forces armées dans le respect de la Constitution et des principes démocratiques... "  MARCEL NIEDERGANG.

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BENDER, NIXON ET KISSINGER
FUTURAMA 
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21 octobre, 2025

DONALD TRUMP VEUT FAIRE TOMBER MADURO EN SE SERVANT DU NARCOTRAFIC

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DONALD TRUMP A DÉPLOYÉ AU LARGE DES CÔTES VÉNÉZUÉLIENNES
  SEPT NAVIRES DE GUERRE DANS LES CARAÏBES ET UN DANS LE GOLFE
DU MEXIQUE, UN SOUS-MARIN NUCLÉAIRE,
17 000 SOLDATS ET DES FORCES D’ÉLITE.
 PHOTO AARON SCHWARTZ
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L'Humanité
Entretien / « Donald Trump veut faire tomber Maduro en se servant du narcotrafic » : le décryptage de Christophe Ventura sur le Venezuela / Pour le chercheur et spécialiste de l’Amérique latine Christophe Ventura, le président états-unien a instauré tous les dispositifs juridiques, politiques et sécuritaires qui peuvent lui permettre de frapper au Venezuela et renverser les autorités.


Vadim Kamenka Publié le 20 octobre 2025 5min

Comment analysez-vous les tensions entre les États-Unis et le Venezuela depuis le retour de Donald Trump ?


CHRISTOPHE VENTURA
DIRECTEUR DE RECHERCHE
 À L’IRIS , SPÉCIALISTE DE
L’AMÉRIQUE LATINE

Christophe Ventura 

Cette nouvelle étape clarifie les intentions du président Trump au Venezuela. Lors de son retour au pouvoir, en janvier 2025 et jusqu’à cet été, sa politique était assez vague à l’égard des autorités vénézuéliennes et de Nicolas Maduro. Comme à son habitude, le milliardaire conservateur a alterné menaces et volonté de négocier. Deux courants se faisaient alors face au sein de son administration. La ligne la plus dure, incarnée par son secrétaire d’État, Marco Rubio, également conseiller à la sécurité nationale, a toujours défendu un changement de régime.

Chili / élection présidentielle le 16 novembre 2025.

[ -Ñ- Cliquez sur la flèche pour visionner la vidéo ]

El #EstallidoSocial fue parte de un proceso que se venía, porque los estallido son una sola vez, 
es (una explosión), ahora viene  reafirmar por lo que tanto Luchamos y elegir bien por quien votar, 
y @jeannette_jara es la única que nos asegura esos cambios #EstallidoSocial2019 

Cette stratégie rejoint la mouvance néoconservatrice et vise l’ensemble des pays dirigés par la gauche sud-américaine dont Cuba et le Nicaragua. D’autres acteurs comme le secteur pétrolier ou certains magnats de l’industrie ont défendu une forme de normalisation ou, en tout cas, de dialogue avec le président vénézuélien.

Sur les questions énergétiques et migratoires, Donald Trump, au départ, s’est intéressé à cette stratégie de normalisation. Mais, finalement, il a instauré tous les dispositifs juridiques, politiques et sécuritaires lui permettant de frapper au Venezuela.

LE MINISTRE VÉNÉZUÉLIEN DE L'INTÉRIEUR, DIOSDADO CABELLO,
LORS D'UNE CONFÉRENCE DE PRESSE À CARACAS LE 17 SEPTEMBRE 2025
PHOTO JUAN BARRETO

Donald Trump veut faire tomber Maduro en se servant de la question du narcotrafic. Après avoir fait en sorte que les cartels soient désignés organisation terroriste étrangère – ce qui lui offre la possibilité d’une intervention militaire sur un territoire extérieur –, il a affirmé que le canal diplomatique avec Caracas était coupé. Une fois la maîtrise maritime acquise, il lui faut désormais obtenir la maîtrise terrestre. L’officialisation des actions de la CIA au Venezuela illustre cette nouvelle étape.

Est-ce l’une des pires périodes pour les relations entre Washington et Caracas ?

Les États-Unis ont été jusqu’à soutenir le coup d’État contre Hugo Chavez. Mais ce niveau inédit de tension provient de la dimension militaire. Donald Trump a déployé au large des côtes vénézuéliennes sept navires de guerre dans les Caraïbes et un dans le golfe du Mexique, un sous-marin nucléaire, 17 000 soldats et des forces d’élite.

Entre 2019 et 2020, déjà, il avait appliqué le concept de pression maximale avec son conseiller à la sécurité nationale John Bolton et le secrétaire d’État Mike Pompeo. Washington avait lancé des sanctions mortifères contre le Venezuela, qui ont mis le pays à genoux, en le débranchant du marché pétrolier international.

Caracas ne pouvant plus accéder au marché financier pour financer sa dette. À l’époque, Washington a promis une récompense de 15 millions de dollars pour permettre l’arrestation du président vénézuélien.

Quelle est la réaction des autorités vénézuélienne et de la population ?

La stratégie de Donald Trump est de faire peur à une partie de l’administration et de l’armée afin de créer des dissensions et favoriser un changement de régime. De son côté, le président vénézuélien entend montrer l’unité de l’appareil militaire, du renseignement et des milices bolivariennes. Nicolas Maduro veut démontrer que ces forces sont prêtes à prendre le contrôle du territoire en cas d’attaque d’une armée extérieure.

« TROÏKA DE LA RÉSISTANCE »
– CUBA, LE NICARAGUA ET LE VENEZUELA– 


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Comment les divers gouvernements de la région réagissent-ils face à cette escalade ?

La question vénézuélienne ravive les divergences stratégiques latino-américaines. En Argentine, en Équateur, au Paraguay, les gouvernements de droite sont alignés sur Washington et ne reconnaissent pas la victoire de Nicolas Maduro en 2024.

La République dominicaine, qui doit accueillir en décembre le sommet des Amériques, a exclu Cuba, le Venezuela et le Nicaragua. La Colombie et le Mexique ont déjà refusé de s’y rendre pour dénoncer la violation de la souveraineté latino-américaine. Une position partagée par l’ensemble des pays progressistes, y compris au sein de la gauche latino-américaine qui ne reconnaît pas officiellement la réélection de Nicolas Maduro. Le Brésil et le Chili ont condamné toute forme d’ingérence américaine.

Cette politique de Donald Trump en Amérique latine est en lien avec la politique intérieure américaine à travers deux thématiques : l’immigration et la drogue. Lors de sa campagne, il a promis de déporter 11 millions de Latino-Américains et d’éradiquer le narcotrafic, avec la même politique depuis Nixon : la décapitation de l’offre (production, producteurs et cartels). Il n’a rien dit de la hausse constante des consommateurs aux États-Unis. La lutte antidrogue sert de véhicule pour justifier le retour du militaire y compris sur la question migratoire.