09 janvier, 2019

CHILI : L'OPPOSITION EXIGE LA DÉMISSION DU MINISTRE DE L'INTÉRIEUR


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ANDRÉS PÍO BERNARDINO CHADWICK PIÑERA
SANTIAGO.- Le départ du directeur général des carabiniers, Hermes Soto, a apaisé pendant quelques jours les voix de l'opposition qui demandaient au ministre de l'Intérieur, Andrés Chadwick, de quitter ses fonctions pour sa « responsabilité politique » dans la mort de Camilo Catrillanca. Mais une déclaration judiciaire a fait rebondir la discussion.
Par Tomás Molina
 ANDRES CHADWICK PIÑERA, COUSIN GERMAIN ET MINISTRE 
DE L'INTÉRIEUR ET DE LA SÉCURITÉ DU MILLIARDAIRE 
CONSERVATEUR SEBASTIEN  PIÑERA
Il s'agit de la déposition faite devant le bureau du procureur le 6 décembre 2018, par l’ancien chef d'ordre public de Carabiniers de la région  de l’Araucanie, le général à la retraite Mauro Victtoriano. Le 14 novembre, après l'opération meurtrière du Groupe d'opérations spéciales de police (GOPE) à Temucuicui, il avait informé le ministre de l'Intérieur que le jeune mapuche assassiné n'était pas armé et qu'il n'y avait pas eu de tirs croisés au moment des faits.

Quelques jours plus tard, le 12 décembre, Chadwick
 a remis sa version, à titre de témoin, au ministère public. Devant le juge il a avoué avoir parlé avec le général Victtoriano le jour de la mort de Catrillanca, mais il a déclaré ne pas avoir pu saisir les détails de l’information en raison d’une mauvaise réception de la communication téléphonique.

Et lundi, le ministre a fait référence à sa déclaration et a confirmé que « malheureusement il y avait une très mauvaise communication et une interférence. Le général Victtoriano a donc pu me dire ce qu'il déclare, mais cela n'a pas été bien reçu ». Malgré cela, il a affirmé que les antécédents concernant le fait que Catrillanca était désarmé, il en a pris connaissance lors du premier procès-verbal de Carabiniers, le jeudi 15 novembre, ce qui, a-t-il rappelé, avait été annoncé publiquement.

Démission et éventuelle accusation constitutionnelle

L’« interférence » évoquée par Chadwick a provoqué l’agacement de certains partis d’opposition. Pour cette raison, le Parti communiste, le Parti socialiste, le Parti progressiste et le Parti pour la Démocratie se sont réunis et sont arrivés tôt hier à La Moneda - siège de la présidence du Chili- pour demander la démission du ministre de l'Intérieur. Par ailleurs, la direction du mouvement Frente Amplio et son groupe parlementaire n’ont pas écarté une éventuelle accusation constitutionnelle contre le chef de cabinet.