23 janvier, 2019

VÉNÉZUÉLA L’OPPOSITION ACCENTUE LA PRESSION CONTRE MADURO AVEC LA BÉNÉDICTION DE WASHINGTON


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PRESSION CONTRE MADURO AVEC LA BÉNÉDICTION DE WASHINGTON
Deux jours après le soulèvement militaire avorté contre le président vénézuélien Nicolás Maduro, l’opposition appelle mercredi à une grande manifestation, avec le soutien officiel du gouvernement américain.
LE CHEF DE L'OPPOSITION, JUAN GUAIDÓ, 
A APPELÉ MERCREDI À DES MANIFESTATIONS 
DE MASSE CONTRE LE PRÉSIDENT DU 
VENEZUELA, NICOLÁS MADURO.
PHOTO CRISTIAN HERNANDEZ 
Après le galop d’essai des militaires, dont le bref soulèvement, lundi, s’est soldé par un échec et 27 arrestations, c’est au tour de la rue d’exprimer mercredi son mécontentement, dans un pays aux ressources gigantesques mais ravagé par la pauvreté.

L’opposition vénézuélienne joue, dans les prochains mois, ses dernières cartes pour écarter du pouvoir le successeur d’Hugo Chávez, après sa prise de fonction le 10 janvier dernier, considérée comme illégitime par l’Assemblée nationale”, observe El País. “La première étape est l’appel, ce 23 janvier, à une grande manifestation destinée à réactiver la pression de la rue”, poursuit le quotidien.

Selon le quotidien espagnol, “l’objectif de l’opposition est de former un gouvernement de transition qui puisse créer les conditions de nouvelles élections libres, et de prendre les premières décisions pour commencer à résoudre la crise humanitaire”.

La manifestation a reçu mardi l’appui officiel des États-Unis, par la voix de son vice-président, Mike Pence, qui a assuré l’opposition du “soutien indéfectible” de Washington, selon des propos repris par le New York Times. “Nous sommes avec vous, a-il ajouté. Nous sommes à vos côtés et le resterons jusqu’à ce que la démocratie soit restaurée et que vous retrouviez votre droit fondamental à la liberté.” Le quotidien remarque qu’il s’agit du “soutien le plus explicite à ce jour de l’administration de Trump” à l’opposition.

“Coup d’État fasciste”

Les autorités vénézuéliennes n’ont pas tardé à réagir. Dans une allocution télévisée mardi soir, Maduro a accusé Pence de vouloir provoquer “un coup d’État fasciste” et a ordonné une “révision complète des relations” avec les États-Unis, avant de promettre des représailles, selon le journal bolivien El Deber.

Quelques heures plus tôt, son ministre de la Communication, Jorge Rodríguez, dénonçait lui aussi un complot américain visant à provoquer des actes de “terrorisme” lors de la manifestation de mercredi, dans la foulée du soulèvement militaire de lundi, rapporte la chaîne de télévision NTN24.

M. Rodríguez a en outre accusé Volonté Populaire, le parti de Juan Guaidó – jeune chef de l’opposition et président de l’Assemblée nationale – d’être à l’origine de la rébellion militaire et "d’obéir aux ordres” de Mike Pence.

Les opposants à Maduro espèrent que la rue fera finalement plier le successeur de Chávez, dont l’élection n’a été reconnue ni par les États-Unis ni par ses laquais de l’Union européenne, ni par ses valets latino-américains. Les Vénézuéliens ne sont pas descendus dans la rue depuis les violentes manifestations de 2017, qui avaient fait 125 morts.