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CESARE BATTISTI DANS L'AVION QUI DOIT LE RAMENER EN ITALIE LE 13 JANVIER 2019. PHOTO AFP |
Evo Morales a livré Battisti en 24 heures. Non seulement le gouvernement bolivien lui a refusé sa demande d’asile politique en un temps record, mais le militant italien n’a même pas eu le droit fondamental à un procès d’extradition qui aurait permis d’analyser le dossier.
Commençons par la fin : le dimanche 13 Janvier, un avion transportant des policiers et des agents des services de renseignement italiens a atterri à l’aéroport de Viru Viru, à Santa Cruz de la Sierra, capitale de l’« orient » bolivien. Il en est reparti avec à son bord Cesare Battisti. Cet auteur de romans policiers est aussi un ancien membre du groupe armé d’extrême gauche Prolétaires armés pour le Communisme (PAC), actif pendant les « années de plomb » italiennes. Battisti a été condamné en Italie à la prison à perpétuité pour quatre homicides, deux en tant qu’auteur matériel, et deux autres en tant que complice. Le militant d’extrême-gauche, qui se proclame innocent de ces crimes, est arrivé à l’aéroport militaire italien de Ciampino le lundi 14 à 11h36. Le Ministre de l’Intérieur et leader de fait du gouvernement italien, Matteo Salvini, un néofasciste qui fait partie de l’axe xénophobe trumpien, si souvent critiqué par la Bolivie d’Evo Morales, l’y attendait. Battisti s’était enfui au Brésil, où il avait trouvé refuge du temps des gouvernements du Parti des Travailleurs (PT). Pendant sa campagne électorale, Bolsonaro avait promis d’extrader en Italie ce “bandit”.