24 mars, 2020

IL EST NÉCESSAIRE DE MODIFIER LES MESURES DE DÉTENTION PRÉVENTIVE DES PRISONNIERS POLITIQUES DANS LE CONTEXTE DES MANIFESTATIONS SOCIALES.

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PHOTO AGENCIA UNO
L’unique but de l’état de catastrophe sanitaire décrété dans le pays est de faire face aux défis sanitaires causés par la propagation du coronavirus. Les risques pour la santé affectent la population dans son ensemble, y compris ceux emprisonnés dans le cadre des manifestations sociales.
Le principal objectif du nombre énorme de détenus, qui sont en prison par mesure de précaution, est de punir ceux qui ont remis en cause l’ordre social injuste et qui ont exercé le droit de manifester. La prolongation excessive de la détention préventive est un acte arbitraire et déshumanisé qui devient plus grave dans les circonstances actuelles.

Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire de maintenir en prison les détenus des manifestations sociales. Ils se trouvent dans des cellules surpeuplées, sans soins médicaux suffisants, dans de très mauvaises conditions d’hygiène, de logement et de nourriture. Une situation inverse à celle dans laquelle se trouvent les rares auteurs de crimes contre l’humanité qui habitent des unités optimales répondant aux normes internationales.

La prolongation de la détention provisoire dans le contexte d’une crise sanitaire implique un risque plus élevé. L’État a l’obligation de protéger leur vie. Encore plus lorsque, rappelons-le, des mesures de détention préventive sont utilisées dans le but de prolonger les enquêtes dans le temps. Dans les faits, la détention préventive se transforme en une condamnation de facto dans le but de punir.

CODEPU appuie pleinement les demandes qui proposent de modifier les mesures de précaution de détention préventive en d’autres mesures moins restrictives de la liberté individuelle, car il s’agit d’une mesure juste, nécessaire et urgente qui n’affecte pas le cours des enquêtes menées par les tribunaux eux-mêmes.

La situation grave survenue au Centre de détention préventive de Santiago il y a quelques jours indique la nécessité urgente d’adopter des mesures qui garantissent la vie de tant de jeunes devenus prisonniers politiques à la suite de la crise sociale qui a commencé le 18 octobre.