[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
Le 11 mars 1990, après 17 ans de dictature, Augusto Pinochet remettait les rênes du pouvoir à un président élu qui lançait la reconstruction d'une démocratie. Mais aujourd'hui, alors que la colère de la population gronde face aux inégalités socio-économiques, ce modèle est remis en question.
« DEUXIÈME
ANNIVERSAIRE »
DESSIN ALEN LAUZAN |
Pourtant cet anniversaire est fêté sans grande pompe aujourd'hui au Chili. Après plus de quatre mois d'une contestation qui a fait 31 morts, le cœur des Chiliens n'est pas à la fête. Lors d'une cérémonie à Santiago, le président conservateur Sebastian Piñera a estimé que ces trente années de régime démocratique avaient été une période "féconde", ayant permis de sortir 8 millions de Chiliens de la pauvreté et de consolider une véritable classe moyenne. Mais il a également reconnu les manquements qui font mal "à l'âme de notre nation".
"Nous n'avons pas suffisamment tenu compte des craintes et manques de notre classe moyenne. Nous n'avons pas progressé assez fortement vers la pleine égalité entre les hommes et les femmes. Nous n'avons pas lutté avec suffisamment de volonté contre les abus des uns et les privilèges des autres", a reconnu Sebastian Piñera.
Référendum constitutionnel
Déclenchée le 18 octobre par une hausse du prix du ticket de métro dans la capitale, la crise sociale s'est nourrie de la colère de la population face aux profondes inégalités socio-économiques et à la déconnexion de la classe politique vis-à-vis des problèmes quotidiens de la majorité des 18 millions de Chiliens.
Pour tenter de juguler la crise, le gouvernement a accepté l'organisation d'un référendum constitutionnel. Le 26 avril, plus de 14 millions de Chiliens seront ainsi appelés à se prononcer pour ou contre la rédaction d'une nouvelle Constitution en remplacement de l'actuelle, votée en pleine dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990). C'est grâce à cette Constitution, que l'éducation, les systèmes de retraites et de santé ont été profondément modifiés, laissant la part belle aux secteurs privés et générant de profondes inégalités dénoncées par le mouvement de contestation inédit qui traverse le pays.
SUR LE MÊME SUJET :