UN LIVREUR D'UBER EATS, À PARIS. ILLUSTRATION PHILIPPE LOPEZ / AFP |
Au Chili, les livreurs de repas à domicile se mobilisent pour leurs conditions de travail. Vendredi 28 août, ils ont protesté à Santiago contre les conditions de travail imposées par les applications de livraison à domicile comme Uber Eats ou Pedidos ya.
Vestes et sacs à dos siglés aux couleurs des principales applications de livraison à domicile disponibles au Chili, ils étaient une centaine, à vélo et à moto, à défiler sur la principale avenue de Santiago ce vendredi. Ils dénoncent l'hypocrisie des applications comme Uber, qui ont vu leurs ventes augmenter pendant la pandémie, sans améliorer les conditions de travail des livreurs.
Ils regrettent égalent une baisse des tarifs, des licenciements arbitraires, et l'absence totale de protection sociale. Alors même que ces livreurs sont devenus indispensables depuis le début de la pandémie, pour se faire livrer de la nourriture sans sortir de chez soi, et ainsi limiter les risques d'attraper le Covid-19.
« Ils soutiennent que nous sommes indépendants mais c'est faux, nous sommes soumis à un lien de subordination avec l'application. Nous n'avons pas de protection sociale, en pleine pandémie. Nous sommes les plus exposés et les moins valorisés », explique Daniel Lara, l’un des porte-paroles des manifestants.
Une plainte déposée pour licenciement abusif
Les livreurs utilisant ces applications seraient près de 20 000 au Chili. À Santiago, ils sont presque tous étrangers. Ils dénoncent aussi l'absence de protection réelle en cas d'accident de la route, de vol ou d'agression...
Sans compter que certaines entreprises excluent des livreurs de leur application, sans motif clair. « Habituellement, je travaille de 8h du matin à 10h du soir maximum, sans jour de repos. Mais par exemple je n'ai pas travaillé pendant deux jours pour l'une des applications, Rappi, et mon compte a été suspendu. Impossible de rétablir mon compte car les bureaux sont fermés en ce moment », s’indigne Adrian, 30 ans, originaire d'Équateur.
En avril, près de 200 livreurs avaient manifesté contre une application, Pedidos Ya, qui avait brutalement baissé le tarif des livraisons. L'entreprise était alors parvenue à identifier et exclure 50 livreurs protestataires. Une plainte collective a été déposée pour licenciement abusif. L'affaire est toujours en cours devant les tribunaux chiliens.