25 novembre, 2018

CHILI : UN PROGRAMME DE « RETOUR VOLONTAIRE » DES RESSORTISSANTS HAÏTIENS FAIT POLÉMIQUE

 « RETOUR VOLONTAIRE » DES
RESSORTISSANTS HAÏTIENS FAIT POLÉMIQUE
« CHILI : UN PROGRAMME DE « RETOUR VOLONTAIRE » 
DES RESSORTISSANTS HAÏTIENS FAIT POLÉMIQUEÀ » 
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Depuis son entrée en fonction en mars dernier, Sebastián Piñera, président du Chili, a durci les conditions d'accès des Haïtiens. Une désillusion pour ces immigrés caribéens, désormais raccompagnés chez eux via un programme dit de "retour humanitaire" qui fait polémique.
«Je rentre en Haïti parce que c'est difficile pour moi de trouver du travail... c'est pour cela que je m'en vais ! », explique Kande, migrante haïtienne. Le Chili était devenu le nouvel eldorado des Haïtiens ces deux dernières années. Près de 170 000 d'entre-eux avaient choisi de s'installer dans ce petit pays d'Amérique Latine, pour sa bonne santé économique : « Nous ne faisons que répondre à une demande humanitaire. Il y a uniquement des hommes et des femmes dans cet avion, pas d'enfants. Toutes ces personnes ont demandé à rentrer chez elles, puisqu'elles n'ont pas pu accomplir leur rêve, celui de trouver une vie meilleure au Chili », explique Rodrigo Ubilla, sous-secrétaire chilien de l'Intérieur.

D'après un sondage de l'institut Cadem, 85 % des Chiliens approuvent les mesures du gouvernement, mais d'autres dénoncent des avions de la honte, ou encore des expulsions déguisées, comme ce prêtre jésuite :
 « Je pense que c'est un échec parce que c'est une mesure raciste, c'est une façon déguisée de mettre des personnes dehors de manière violente. » Ruben Morgado, jésuite bénévole avec les migrants

Une fois rentrés sur l'île, l'amertume et la colère prévalent, car ces Haïtiens ont aussi dû signer un document dans lequel ils s'engagent à ne pas revenir au Chili pendant neuf ans : 
Nous, les Haïtiens, nous sommes les plus humiliés au Chili. Il y a d'autres étrangers là-bas, mais c'est nous que l'on met dans des avions ! Un migrant haïtien
Haïti n'est pas un bon pays. Son gouvernement non plus. Si je me sentais plus en sécurité dans mon pays, je n'aurais jamais dépensé 3 000 dollars pour aller au Chili. Je serais resté ici ! Un migrant haïtien
Ce lundi, un autre avion en provenance de Santiago de Chili devrait atterrir à Port-au-Prince avec à son bord, 170 ressortissants haïtiens.
Laurie Fachaux