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La violence endémique nourrit le malaise de la population et pèse sur l’économie. La criminalité coûte aux pays de la région et des Caraïbes 3,5 % de leur PIB par an. Deux fois plus que dans les pays développés.
C’est un compte Twitter à l’intitulé sans fioritures : «Où se passe la fusillade-Rio de Janeiro » (Onde Tem Tiroteio-RJ). Entre six et sept heures du matin, mercredi 7 novembre, ce fil suivi par plus de 900 000 abonnés avait déjà posté pas moins de huit messages signalant des coups de feu dans divers faubourgs de la cité brésilienne. Le début d’une journée comme tant d’autres dans l’une des zones les plus sanglantes de la planète. Quelque 5 200 morts violentes ont été recensées depuis le début de l’année dans le seul État de Rio, bien plus que les 3 438 personnes tuées en 2016 dans tout l’Afghanistan.
Les homicides ne sont pas l’unique symptôme de cette dérive. Ainsi, pour les camions de transport de marchandises, les axes conduisant à la métropole carioca sont semés d’innombrables chausse-trapes. Les vols de cargaison perpétrés par des gangs armés s’y multiplient, à raison d’un assaut toutes les cinquante minutes en 2017, et au prix de pertes qui se chiffrent en dizaines de millions de dollars par an. Rio résume jusqu’à la caricature la trajectoire d’un Brésil gangrené par la violence, avec 30,3 homicides pour 100 000 habitants, contre une moyenne mondiale de 6,2. Une escalade qui a joué dans la victoire, à la présidentielle du 28 octobre, du candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro, un nostalgique de la dictature militaire ayant juré de donner la chasse aux criminels.
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