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RICARDO PALMA SALAMANCA |
L’Ofpra a accordé vendredi 2 novembre 2018 l’asile politique à Ricardo Palma Salamanca, condamné au Chili pour l’assassinat en 1991 de Jaime Guzman, idéologue de la dictature Pinochet. Une décision très critiquée par l’exécutif chilien.
RICARDO PALMA SALAMANCA PHOTO FLORENCIA BRZOVIC |
► Qui est Ricardo Palma Salamanca ?
LA FICHE DE RICARDO PALMA EST ENCORE EN LIGNE SUR LE SITE INTERNET DE LA PDI ET PORTE LA MENTION «PERSONNE DANGEREUSE». CAPTURE D"ÉCRAN |
Alors que le Chili entame une transition démocratique au début des années 1990, le FPMR, qui considère que les anciens hiérarques du régime conservent le contrôle du régime, va aussi revendiquer l’assassinat, en avril 1991, du sénateur Jaime Guzman, l’un des principaux idéologues de la dictature.
Ricardo Palma Salamanca sera arrêté en 1992. Après des aveux extorqués sous la torture, selon ses soutiens, il sera condamné à la prison à perpétuité pour cet assassinat ainsi que pour l’enlèvement du fils du propriétaire du El Mercurio, journal qui soutenait le régime Pinochet. Mais, en 1996, il va s’échapper de la prison de haute sécurité où il purgeait sa peine, lors d’une spectaculaire évasion en hélicoptère avec plusieurs autres membres du FPMR. Il se cachera à l’étranger pendant vingt-et-un ans.
La famille Palma Salamanca avait demandé l’asile politique en France le mois de février dernier et s’était présentée le 27 juin de cette même année à la justice française. La Cour avait résolu que la première audience pour analyser la demande d’extradition chilienne aurait lieu le 10 octobre 2018. (Siglo XXI)
► Que fait-il en France ?
MAÎTRE JEAN-PIERRE MIGNARD |
Alors que la demande d’extradition du Chili, qui devait d’abord être examinée le 10 octobre 2018, en pleine tournée du président chilien en Europe, a été reportée, l’Ofpra a rendu sa décision sur l’asile fin octobre. Rendue publique le 2 novembre, cette décision accorde le statut de réfugié, assorti d’une carte de résident de dix ans, à la famille. Si la Convention de Genève prévoit bien d’exclure de l’asile une personne qui aurait commis des crimes graves dans son pays, l’Ofpra a manifestement choisi de suivre l’argumentation de Jean-Pierre Mignard, avocat de la famille : Palma Salamanca « n’a pas bénéficié d’un procès juste » au Chili, où il a été « forcé d’avouer sous la torture », avait déclaré l’avocat à RFI en février. « Nous ne reconnaissons pas la validité de la décision prise à son encontre en 1992, alors que Pinochet était toujours le commandant en chef de l’armée chilienne », avait-il ajouté.
Reste maintenant à savoir quelle sera la décision de la cour d’appel de Paris, qui examinera la demande d’extradition le 12 décembre. Aucune convention d’extradition ne lie les deux pays. « La cour est souveraine, elle peut rendre une décision indépendante de celle de l’Ofpra, mais il sera important pour elle de connaître cette décision », avait déclaré Me Mignard aux journalistes lors du report de l’audience.
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► Que dit le Chili ?
À la mi-octobre, lors de sa récente visite en France, le président chilien Sebastián Piñera a déclaré avoir dit à Emmanuel Macron que la volonté du Chili était «très simple : qu’il (Ricardo Palma Salamanca, NDLR) puisse retourner là où il a été jugé et condamné pour un acte terroriste ». Vendredi 2 novembre, à l’annonce de la décision, le ministre chilien de l’intérieur Andrés Chadwick a annoncé la convocation de l’ambassadeur français au Chili pour lui faire part du désaccord du gouvernement chilien, tout en demandant à son homologue français Christophe Castaner d’« annuler cette décision ».
Dans un communiqué laconique, l’ambassade française a indiqué que l’Ofpra « est un organisme public qui statue en toute indépendance, dans le cadre de la loi française, concernant les demandes d’asile qui lui sont soumises ».
Nathalie Birchem
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