08 septembre, 2020

RAFAEL CORREA CONDAMNÉ À HUIT ANS DE PRISON

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PHOTO  JOSE JACOME/EFE/SIPA


Le même sort que Lula

La justice équatorienne a confirmé lundi 7 septembre en cassation la condamnation de l’ex-président Rafael Correa, qui vit en Belgique, à huit ans de prison pour corruption. 

Par Nadjib Touaibia

PHOTO KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Le chemin vers la vice-présidente qu’il escomptait briguer lors des élections de février prochain lui est ainsi fermé. Un recours est encore possible, sans trop d’espoir. 

Derrière cette dernière décision apparaît en filigrane le bras de fer entre Correa et l’actuel chef de l’État Lenin Moreno, qui fut son vice-président. « Ils l’ont finalement fait. En un temps record, ils ont obtenu une sentence “définitive” pour me disqualifier en tant que candidat », réagit-il sur les réseaux sociaux. « Ils ne comprennent pas que tout ce qu’ils font, c’est accroître mon soutien populaire. Je vais bien. Souvenez-vous : la seule chose qu’ils nous condamnent à faire, c’est de gagner », martèle-t-il.

CAPTURE D'ÉCRAN 

« Il y a beaucoup de zones d’ombre dans cette affaire. C’est une mauvaise nouvelle pour la démocratie latino-américaine. Cette décision confirme ce qui s’y passe depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. C’est un peu le même schéma que le Brésil quand Lula avait été condamné et emprisonné quelque temps avant l’élection présidentielle. Il s’agit d’une utilisation du pouvoir judiciaire comme arme politique », commente Pierre Lebret, politologue, spécialiste de l’Amérique latine. « Moreno, c’est le retour des politiques d’austérité néolibérales, le retour du FMI, l’alignement sur la politique étrangère des USA, une augmentation de la pauvreté… » rappelle-t-il.

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