03 septembre, 2020

AU CHILI, LE GOUVERNEMENT OPTE POUR UN DÉCONFINEMENT À DEUX VITESSES

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Dans l'Est de Santiago, il est possible de se faire servir en terrasse, uniquement, depuis le 2 septembre.  (MARTIN BERNETTI / AFP)
PHOTO MARTIN BERNETTI
Certains restaurants de l'est de Santiago, la capitale chilienne, sont autorisés à servir en terrasse. Mais une partie du grand Santiago reste de son côté encore strictement confiné.
Alors que le Chili est l'un des pays au monde qui compte le plus de morts du coronavirus par rapport à sa population, devant l'Italie, les autorités ont décidé de ne pas déconfiner tout le monde en même temps. Certaines villes sont toujours soumises aux restrictions en vigueur depuis cinq mois, d'autres viennent d'en sortir.

Santiago, la capitale, est le parfait exemple de ce déconfinement à deux vitesses. Dans cette métropole où les communes sont étroitement liées les unes aux autres, on peut passer d'une commune confinée à une autre déconfinée sans même s'en rendre compte.   

Une traçabilité insuffisante


Depuis mercredi 2 septembre, les terrasses de plusieurs quartiers assez chics de la capitale, comme à Providencia, peuvent rouvrir. Et il y a quelques jours encore les restaurateurs ne s'attendaient pas du tout à cette mesure. "Je pensais qu'on n'allait pas pouvoir rouvrir la terrasse avant octobre ou novembre, mais finalement cela a été plus rapide que prévu, alors je suis content", explique Maximiliano del Castillo, qui tient un café dans le quartier.

Il n'est pas encore question d'un retour à la normale. Les tables sont espacées de deux mètres, les serveurs sont masqués, il y a du gel hydroalcoolique à disposition, parfois des thermomètres pour prendre la température des clients et des salariés. Et on ne peut enlever son masque que le temps de manger. Dès le repas fini, il faut le remettre sur son nez.

Le risque d'une deuxième vague

Si cette mesure est un soulagement pour le secteur de la restauration, elle inquiète certains habitants et professionnels de santé. Car le nombre de cas a beaucoup baissé depuis le pic de l'épidémie, mais il reste au-dessus de la barre de 1 500 cas par jour, pour 18 millions d'habitants au Chili. La traçabilité n'est pas encore suffisante pour éviter une éventuelle deuxième vague. D'autant plus que les déplacements sont très nombreux entre les différents quartiers de la métropole. 
« Aussi bien le confinement que le déconfinement ne devraient pas se faire commune par commune, mais plutôt à l'échelle des agglomérations, comme le grand Santiago, en tirant les leçons de ce qu'il s'est passé ici au début du confinement. » Francisca Crispi, de l'ordre des médecins à franceinfo
En avril et en mai, le gouvernement avait refusé de confiner tout le grand Santiago d'un coup. Il avait préféré adopter des mesures commune par commune dans un premier temps, ce qui n'avait pas empêché un très fort pic de contaminations en juin.

Mercredi 2 septembre, les autorités ont encore surpris. Elles ont annoncé que le confinement serait assoupli dans tout le pays le temps de la fête nationale, le 18 septembre.