03 septembre, 2023

CHILI / DÉLIT D’OCCUPATION DE TERRAIN

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ILUSTRACIÓN CPI

 

Délit d’occupation de terrain/ Dans son obsession sécuritaire, la droite a réussi à faire voter par les députés et les sénateurs une loi s’attaquant à l’occupation de terrain. Historiquement, c’est très souvent à partir d’occupations illégales de terrains, en créant d’abord des « campamentos » (bidonvilles) qui avec le temps se sont transformés en « poblaciones » (quartiers populaires) que se sont agrandies les villes du Chili suite à l’exode rural.

par Pierre Cappanera

PIERRE CAPPANERA
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Il existe déjà des lois réprimant ce type de lutte collective. Cette fois la droite en rajoute une couche. Etre reconnu d’occupation sans effraction peut être passible d’une peine de 3 ans de prison. La police est autorisée à intervenir sans passer par une décision de justice. Le propriétaire peut expulser lui-même les occupants. Les deux derniers points sont des nouveautés dans le droit chilien. Jusqu’à présent la police ne pouvait intervenir que sous le couvert de la justice et nul ne pouvait se faire justice soi-même.

Le Président Boric doit promulguer cette loi. Mais la Constitution lui donne le droit et le pouvoir de veto. Il a 30 jours pour dire non et bloquer ce processus. Il est probable que la droite fera du chantage comme d’habitude : si le président ne promulgue pas cette loi, la droite refusera de discuter des retraites ou d’une réforme de la fiscalité…