25 avril, 2024

ESPAGNE LAWFARE / PEDRO SANCHEZ MENACE DE DÉMISSIONNER APRÈS L’OUVERTURE D’UNE ENQUÊTE CONTRE SA FEMME

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LE PRÉSIDENT DU GOUVERNEMENT, PEDRO SÁNCHEZ
 ET SON ÉPOUSE, BEGOÑA GÓMEZ.
PHOTO PRESSE EUROPA
Pedro Sanchez menace de démissionner après l’ouverture d’une enquête contre sa femme / Le chef du gouvernement espagnol, à la tête d’une coalition fragile, dénonce le « harcèlement de la droite et de l’ultradroite » dans un climat politique de plus en plus polarisé.

Par Sandrine Morel (Madrid, correspondante)

BEGOÑA GÓMEZ
PHOTO CARLOS LUJÁN

Le chef du gouvernement espagnol va-t-il faire mentir le titre de sa propre autobiographie, Manuel de resistancia (« manuel de résitance », Ediciones Peninsula, non traduit), parue en 2019 ? Pedro Sanchez s’est, en tout cas, donné cinq jours pour « réfléchir » et « répondre à la question de savoir si cela vaut la peine » de « continuer à la tête du gouvernement ou [s’il lui faut] renoncer à cet honneur ». Lundi 29 avril, le dirigeant socialiste communiquera sa décision, a-t-il précisé dans une « lettre aux citoyens », publiée sur ses réseaux sociaux, mercredi 24 avril au soir, à la surprise générale.

Dans la matinée, la justice avait annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire contre son épouse, Begoña Gomez, pour trafic d’influence et corruption en entreprise, après une plainte déposée par l’association d’extrême droite Manos limpias (« mains propres »). « Je suis conscient qu’ils portent plainte contre Begoña non pas parce qu’elle a fait quelque chose d’illégal – ils savent qu’il n’y a pas d’affaire –, mais parce qu’elle est mon épouse, a réagi M. Sanchez, sur X. La droite et l’ultradroite ont dépassé les limites du respect à la vie de famille d’un président du gouvernement » en essayant de « déshumaniser et [de] délégitimer l’adversaire politique par le biais de plaintes aussi scandaleuses que fausses ».

Experte en levée de fonds, Mme Gomez a poursuivi son activité professionnelle après l’arrivée de son époux au pouvoir, en 2018. Dans la plainte de Manos Limpias [pseudo-syndicat vrai groupe d'extrême droite], qui reprend les informations publiées par le site El Confidencial, il lui est notamment reproché d’avoir signé une lettre de recommandation à un chef d’entreprise qui sollicitait des subventions publiques, ou encore d’avoir rencontré, à l’été 2020, le président du groupe Globalia, Javier Hidalgo, pour discuter de possibles partenariats, alors qu’elle dirigeait une fondation, IE Africa Center. Or, le chef d’entreprise négociait alors un plan de sauvetage avec le gouvernement pour sa compagnie aérienne, Air Europa, mise à mal par la pandémie ; ces tractations se sont soldées par un prêt de 475 millions d’euros.

Les attaques se multiplient

Dans un climat politique de plus en plus crispé et polarisé, marqué par plusieurs affaires de corruption présumée, les deux principaux partis politiques multiplient les attaques depuis plusieurs mois. Depuis février, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) est ainsi confronté à l’affaire Koldo, du nom du bras droit de l’ancien ministre des infrastructures José Luis Abalos. Profitant de ses entrées dans les administrations publiques gouvernées par les socialistes, cet ancien vigile aurait joué les intermédiaires dans la vente de masques, qui plus est défectueux, durant la pandémie, moyennant d’importantes commissions.

Peu après ces révélations, en mars, des fuites ont révélé que le fiancé de la présidente conservatrice de la communauté (région) de Madrid, Isabel Diaz-Ayuso (Parti populaire, PP, droite), avait commis une fraude fiscale de plus de 350 000 euros entre 2020 et 2021. La droite et l’extrême droite répondent alors par des attaques contre l’épouse de M. Sanchez.

Pour le chef de l’exécutif, ce « harcèlement » est intolérable. D’où sa décision, à la veille des élections régionales catalanes du 12 mai et des européennes du 9 juin, de menacer de démissionner. Difficile de savoir s’il s’agit d’un coup de bluff, destiné à resserrer les rangs autour de lui et à remobiliser l’électorat socialiste, en se présentant comme la victime d’une « coalition des intérêts de la droite et de l’ultradroite ». Ou si l’homme politique de 52 ans entend véritablement mettre un terme à son mandat, afin de protéger sa famille.

À la tête d’un gouvernement de coalition des gauches minoritaire, il se sait fragile et incertain de pouvoir faire approuver la loi de budget 2025 à la rentrée. Il dépend en effet des voix de six formations politiques, dont les deux principaux partis indépendantistes catalans et grands rivaux, ERC, à gauche, et Junts, à droite.

Activités publiques annulées

Pour le président du PP, Alberto Nuñez Feijoo, M. Sanchez fait preuve d’« irresponsabilité » et de « narcissisme », et cherche à « jouer les victimes pour polariser » le débat politique. « Pedro Sanchez représente la dignité et le courage face à une droite immorale et prête à tout », a réagi, pour sa part, le porte-parole du PSOE, Patxi Lopez, sur X, terminant son message par le slogan antifasciste « No pasaran ». Les partis indépendantistes catalans et basques ont, eux, mis l’accent sur ce qu’il considère comme un nouveau cas d’instrumentalisation de la justice par la politique.

M. Sanchez a annulé toutes ses activités publiques d’ici à lundi. Y compris sa participation, jeudi, au meeting d’ouverture de campagne du candidat du Parti socialiste catalan (PSC), Salvador Illa, donné favori dans les sondages. Ainsi qu’au comité fédéral de son parti, samedi, qui devait entériner la liste des candidats socialistes aux élections européennes, menée par la ministre de la transition énergétique, Teresa Ribera.

Sa démission ouvrirait un nouveau processus d’investiture au Parlement. Mais la loi interdit de dissoudre les chambres dans l’année suivant la dernière dissolution, dans ce cas avant le 29 mai. Par ailleurs, un départ anticipé pourrait lui permettre de briguer un poste haut placé en Europe. S’il décide de se maintenir, il pourrait présenter une motion de confiance au Congrès des députés. Et chercher ainsi à renforcer sa légitimité.

Sandrine Morel (Madrid, correspondante)

FLYER D'ARAUCARIA

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22 avril, 2024

COLOMBIE : “COUP D’ÉTAT MOU” CONTRE LE PRÉSIDENT PETRO

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IMAGEN LUISA GONZALEZ / REUTERS

Colombie : “coup d’État mou” contre le président Petro / 
 Mécontentement. Colombie / manifestations massives contre le président Petro / Des centaines de milliers de Colombiens ont défilé dimanche dans les principales villes du pays pour protester contre la politique du gouvernement. Le président Gustavo Petro, dont la popularité est au plus bas, a dénoncé un “coup d’État mou” destiné à “renverser le gouvernement du changement” [ Golpe de Estado blando
Les États-Unis, la droite et les médias tentent un coup d’État contre Petro]

Courrier international

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LE PRÉSIDENT GUSTAVO PETRO 
PHOTO FERNANDO VERGARA

Quelque 500 000 personnes ont participé aux défilés, selon les organisateurs, faisant de la mobilisation de dimanche “la plus grande manifestation à laquelle ait été confronté le gouvernement de Gustavo Petro depuis son arrivée au pouvoir” en 2022, observe La Nación.

“Les images sont impressionnantes et témoignent d’une journée historique, durant laquelle des centaines de milliers de Colombiens se sont rassemblés pour exprimer leur désaccord avec le gouvernement”, confirme le magazine Semana.

À Bogota, Medellín, Cali, Barranquilla, et aux quatre coins du pays, “ont défilé côte à côte des personnels de santé en blouses blanches, des chauffeurs routiers, des militaires à la retraite, des femmes au foyer ou des opposants politiques”, pour exprimer leur colère, raconte El Heraldo.

Selon le quotidien de Barranquilla, des pancartes où était écrit “Petro, dehors !”, “La Colombie ne veut pas d’Assemblée constituante” ou “Non à la destruction de la Colombie” étaient “le dénominateur commun des manifestations, qui se sont déroulées sans incidents”.

Participation historique à Medellín

La plus grosse mobilisation a eu lieu à Medellín, où les autorités ont estimé à 350 000 le nombre de manifestants – des chiffres historiques pour la deuxième ville de Colombie – tandis que 80 000 personnes ont défilé à Bogota, sous une légère pluie.

Dans la capitale, la manifestation ressemblait “à une promenade en famille, à laquelle participaient des citoyens avec toutes sortes de griefs contre Gustavo Petro, le premier président de gauche dans l’histoire moderne de la Colombie”, remarque El País.

Les réformes qu’il a proposées, les négociations avec les groupes armés illégaux, ses changements de ministres ou sa relation avec le voisin vénézuélien : aucune de ses décisions politiques ne semblait à l’abri des critiques, ce dimanche”, ajoute le quotidien madrilène.

Pour la Deutsche Welle, cependant, c’est “surtout la gestion du système de santé et l’intention [de M. Petro] de convoquer une Assemblée constituante pour réformer la Constitution” qui concentraient le mécontentement.

CAPTURE D'ÉCRAN X DE GUSTAVO PETRO

Popularité en berne

Ces manifestations surviennent “à un moment où la popularité” du président colombien “est au plus bas, après vingt mois au pouvoir”, souligne Clarín. “Avec un taux de désapprobation de 60 %, selon l’institut de sondage Invamer, le dirigeant a peu à peu perdu le soutien des forces politiques au Congrès puis celui de la rue, où il est pourtant très actif”.

Dimanche soir, Gustavo Petro “a tenté de minimiser” le caractère massif de la mobilisation, en ramenant le nombre de participants à 250 000, selon le titre conservateur La República. Et il a une nouvelle fois évoqué “un coup d’État mou” contre son gouvernement, assurant que le sort de ce dernier “dépendra exclusivement du soutien de la population”, ajoute El Tiempo.

IMAGEN LUISA GONZALEZ / REUTERS

L’objectif principal des marches est de crier ‘Petro, dehors’ et de renverser le gouvernement du changement, a écrit M. Petro sur X. Ce processus a déjà commencé, et il s’agit d’un coup d’État mou pour inverser la décision populaire en faveur du changement en 2022.”

Courrier international

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21 avril, 2024

ARGENTINE : « LE PROJET POLITIQUE DU PRÉSIDENT JAVIER MILEI EST ASSIS SUR UN RÉCIT SÉLECTIF ET FANTASMÉ DU PASSÉ »

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MILEI FACE A L'HISTOIRE ARGENTINE

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LE MONDE

DÉBATS /  Argentine : « Le projet politique du président Javier Milei est assis sur un récit sélectif et fantasmé du passé » / Les historiens spécialistes de l’Amérique latine Ernesto Bohoslavsky, Marianne Gonzalez Aleman et Nadia Tahir reviennent, dans une tribune au « Monde », sur le rapport que le chef de l’État argentin entretient avec l’histoire de son pays, afin de mieux éclairer ses choix gouvernementaux.

TRIBUNE

Ernesto Bohoslavsky, Marianne Gonzalez Aleman, Nadia Tahir

Temps de Lecture 4 min.

DIBUJO SERGIO LANGER

Comme tous les ans, des centaines de milliers d’Argentins sont descendus, le 24 mars, dans la rue en hommage aux victimes de la dernière dictature militaire (1976-1983), l’une des plus brutales qu’ait connues l’Amérique latine. En 2024, la mobilisation a eu une charge symbolique particulière : pour la première fois depuis la transition démocratique, elle s’est déroulée sous un gouvernement qui relaie, produit et encourage les voix des nostalgiques de la dictature, au premier rang desquels la vice-présidente Victoria Villarruel, ancienne membre d’associations civiles visant à réhabiliter les tortionnaires condamnés pour crimes contre l’humanité.

► À lire aussi :     DANIEL JADUE NE PEUT PLUS SORTIR DU CHILI !

L’enjeu autour de la date du 24 mars n’est pas seulement mémoriel : c’est au présent, en effet, que les Argentins assistent à une refondation du système politique et à une dérégulation totale de l’économie, menées à marche forcée par un président qui n’affiche aucune considération pour la démocratie.

► À lire aussi :      KAROL CARIOLA, PRÉSIDENTE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS !

Javier Milei est arrivé à la présidence par la voie des urnes ; néanmoins, cela ne suffit pas à l’inscrire dans le jeu démocratique. Preuve en est sa perception du champ politique qui se résume à un antagonisme entre les « bons Argentins » et la « caste », c’est-à-dire la classe politique traditionnelle, les syndicalistes, les journalistes et les fonctionnaires. Il rejette l’idée même de droits, de justice et de citoyenneté sociales, autant d’obstacles à la seule liberté qu’il reconnaît comme légitime et vertueuse, celle des forces du marché. Sa refondation de l’Argentine consiste à instaurer le règne sans partage des inégalités et un darwinisme social violent maquillé de méritocratie.

Age d’or censément perdu

Rien n’est plus éclairant sur le projet de Milei que la manière dont il l’assoit sur un récit sélectif et fantasmé du passé argentin. Toutes novatrices qu’elles prétendent être, les forces politiques sont porteuses de représentations du passé national. S’agissant des extrêmes droites, elles se plaisent à évoquer certaines périodes en termes de décadence et à présenter d’autres comme un âge d’or censément perdu. L’action politique devient alors plus une œuvre de régénération que de construction d’un avenir alternatif. Le président Milei ne déroge pas à cette règle.

Le rapport au passé du chef de l’État est marqué par sa condamnation générale de l’histoire nationale des XXème et XXIème siècles. Rien n’échappe à sa verve accusatoire : ni les premiers gouvernements démocratiquement élus (1916-1930), ni les gouvernements péronistes (1946-1955), qui, quelles que soient les critiques à leur apporter, ont bâti une citoyenneté sociale dans ce pays, ni les quatre dernières décennies de vie démocratique. S’il est vrai que la démocratie n’a pas tenu ses promesses et n’a pas su protéger tous les Argentins, le mépris et même la haine dans lesquels Javier Milei tient toute forme d’inclusion sociale se transposent dans un rejet de l’ensemble des processus historiques qui en sont à l’origine. La décadence argentine serait due à l’existence même de mécanismes étatiques de répartition des richesses qui ont permis aux catégories populaires et à leurs représentants (la « caste ») d’obtenir des avantages que le marché ne leur aurait pas spontanément octroyés.

De l’histoire argentine, le président ne sauve que trois moments. Le premier est la république oligarchique de la fin du XIXème siècle. C’est l’âge d’or de Milei. Il y situe une oasis de libéralisme, d’ouverture indiscriminée aux investissements étrangers et de fortes restrictions à la participation politique. Afin d’enfoncer le clou de son discours décadentiste, Milei n’hésite pas à asséner des affirmations saugrenues, comme l’idée que l’Argentine aurait alors été une puissance mondiale, dont la destinée glorieuse se serait trouvée ensuite empêchée par des élites désireuses de réguler l’activité économique et politique.

Rejet des luttes de la construction démocratique

La deuxième période qui trouve grâce à ses yeux est la dernière dictature (1976-1983). Il ne cesse d’en minimiser les violations des droits humains, en reprenant le langage des bourreaux lorsqu’il parle des simples « excès » de la répression pour se référer aux 30 000 disparus du terrorisme d’État et en célébrant les réformes néolibérales de l’époque.

Le dernier moment qui échappe à l’anathème présidentiel est celui de Carlos Menem (1989-1999), le président des « politiques du pardon ». En 1989-1990, il a gracié les principaux chefs militaires condamnés dans les années 1980. Ses deux mandats se sont par ailleurs caractérisés par l’hyperprésidentialisme, l’ouverture accélérée de l’activité économique aux intérêts étrangers et l’accroissement considérable de la dette extérieure. La désindustrialisation et la récession ont fait exploser la pauvreté et le chômage, et finalement mené à la terrible crise de 2001.

Etrange héros donc, dont Javier Milei a fait accrocher le portrait dans le Salon des grands hommes qu’il a inauguré au siège du gouvernement le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, en lieu et place de l’ancien Salon des femmes. À travers cette généalogie, le président Milei envoie un message sur lequel nous sommes en devoir d’alerter, en tant qu’historiens, citoyens et démocrates, à l’instar de nos collègues argentins.

Son inscription dans l’histoire argentine ne fait pas de lui un simple ultralibéral, ou un anarcho-capitaliste, comme la presse internationale se plaît à le décrire. Son rapport au passé est mû par un rejet beaucoup plus large des luttes de la construction démocratique, et de ce qu’elles ont porté d’élaboration d’un État social, de souveraineté économique, d’affirmation de droits. En cela, Milei s’inscrit dans la famille idéologique de l’extrême droite néolibérale : celle qui vise à rétablir un ordre naturel, inégalitaire et violent – ici l’ordre du marché –, par des méthodes autoritaires, contre la démocratie et la société.

Ernesto Bohoslavsky est professeur en histoire latino-américaine à l’Université nationale de General Sarmiento et chercheur au Conseil national de la recherche scientifique et technique (Conicet), en Argentine ; Marianne Gonzalez Aleman est maîtresse de conférences en histoire argentine à l’Université nationale Tres de Febrero et chercheuse au Conicet ; Nadia Tahir est maîtresse de conférences en études hispano-américaines à l’université de Caen-Normandie.


Ernesto Bohoslavsky (Historien), Marianne Gonzalez Aleman (Historienne) et Nadia Tahir (Historienne)


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19 avril, 2024

CHILI / L’EXTRÊME-DROITE N’A PAS PERDU DE TEMPS.

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LA DÉPUTÉE DU PARTI COMMUNISTE (PCCH) KAROL CAROLA
FUT ÉLUE PRÉSIDENTE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS DU CHILI.

Revanche ? / L’extrême-droite n’a pas perdu de temps.  / À peine Karol Cariola élue présidente de la Chambre des députées et députés, des parlementaires du parti d’extrême-droite de José Antonio Kast ont déposé une motion de censure contre le bureau de l’Assemblée.

Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera

outre Karol Cariola, présidente communiste, on y trouve deux vice-présidents, l’un de la démocratie-chrétienne, l’autre du Parti de la Gente (Parti des Gens).

L’extrême-droite espère entraîner toute la droite dans cette contre-attaque revancharde. Et imposer un peu plus son leadership sur toute la droite.


LA DÉPUTÉE DU PARTI COMMUNISTE (PCCH) KAROL CAROLA FUT 
ÉLUE PRÉSIDENTE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS DU CHILI.
LES POSTES DE PREMIER VICE-PRÉSIDENT ET DEUXIÈME
 VICE-PRÉSIDENT  SERONT OCCUPÉS RESPECTIVEMENT PAR
 LES DÉPUTÉS GASPAR RIVAS (PDG) ET ERIC AEDO (DC).
PHOTO CHAMBRE DES DÉPUTÉES ET DÉPUTÉS

Il faut rappeler qu’il y a 155 députés, la majorité absolue est de 78 voix.

KAROL CAROLA PRÉSIDENTE DE
 LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS 

Karol Cariola a été élue au deuxième tour avec 76 voix contre 75 et 4 abstentions. Pour réunir 78 voix sur la motion de censure, il faudrait que 3 des 4 abstentionnistes rejoignent la droite. Difficile mais pas impossible. El Mercurio, le grand quotidien de la droite, se met à rêver de la présidence de l’Assemblée la plus courte de l’histoire du Chili.

Le vote aura lieu lundi prochain, 22 avril.


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18 avril, 2024

DANIEL JADUE NE PEUT PLUS SORTIR DU CHILI !

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LE MAIRE DE RECOLETA ET GIOVANNA HERRERA, LA PROCUREURE DE LA 
RÉGION MÉTROPOLITAINE CENTRE-NORD, QUI POURSUIT DANIEL JADUE
Daniel Jadue ne peut plus sortir du Chili ! / Aujourd’hui Daniel Jadue, le maire communiste de Recoleta, a été empêché à la dernière seconde d’embarquer pour un vol à destination de Caracas, où il se rendait dans le cadre d’une rencontre internationale.

Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera

La PDI (police judiciaire qui joue aussi le rôle de police des frontières) a bloqué Daniel Jadue. La Justice a annoncé inculper Daniel Jadue dans une affaire de corruption des plus douteuses le prochain 29 mai. En attendant, elle n’a pas confisqué le passeport de Daniel Jadue ni lui a signifié une interdiction de sortir du territoire national.

DANIEL JADUE
PHOTO  SEBASTIAN BELTRAN GAETE

Et pourtant c’est ce qui a été fait. La Justice précise qu’elle en a décidé ainsi quand elle a été informé par la PDI que Daniel Jadue se rendait au Vénézuéla, pour éviter un délit de fuite ! Et s’il avait voulu passer de force pour embarquer, il aurait immédiatement été conduit en prison. 

C’est illégal et anticonstitutionnel. Le harcèlement judiciaire contre Daniel Jadue est sans fin et sans limite. 

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LA STRATÉGIE DU « LAWFARE »
L'INSTRUMENTALISATION DE LA JUSTICE 


17 avril, 2024

CHILI / KAROL CARIOLA, PRÉSIDENTE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS !

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LA DÉPUTÉE DU PARTI COMMUNISTE (PCCH) KAROL CAROLA FUT
ÉLUE PRÉSIDENTE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS DU CHILI.
PHOTO CHAMBRE DES DÉPUTÉES ET DÉPUTÉS

Karol Cariola, Présidente de la Chambre des Députés! Historique ! : Karol Cariola a été élue par 76 voix contre 75. / Le suspense a duré jusqu’au bout. La droite qui espérait refaire ce qu’elle avait réussi au Sénat a été battue. 

Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera

La présidence de l’Assemblée revient à une députée communiste, conformément aux accords passé entre tous les partis en 2023, accords que la droite avait remis en cause. Les semaines précédentes avaient vu les campagnes anti-communistes se succéder. La droite en est pour ses frais.


LA DÉPUTÉE DU PARTI COMMUNISTE (PCCH) KAROL CAROLA A ÉTÉ 
ÉLUE PRÉSIDENTE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS DU CHILI.
LES POSTES DE PREMIER VICE-PRÉSIDENT ET DEUXIÈME
 VICE-PRÉSIDENT  SERONT OCCUPÉS RESPECTIVEMENT PAR
 LES DÉPUTÉS GASPAR RIVAS (PDG) ET ERIC AEDO (DC).
PHOTO CHAMBRE DES DÉPUTÉES ET DÉPUTÉS

Karol Cariola, communiste et féministe, 37 ans, sage-femme de profession, ancienne leader du mouvement étudiant de 2010/2011, a été la secrétaire générale des JC de 2011 à 2017. 


KAROL CARIOLA

Elle a été élue députée en 2013 une première fois et a depuis été réélue deux fois avec d’excellents scores. Au dernier Congrès du Parti communiste elle a été élue membre du Comité Central et de la Commission exécutive.
Dans l’histoire du Chili, jamais un ou une communiste n’avait présidé la Chambre des députés.

 

KAROL CARIOLA, PRÉSIDENTE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS
FLYER PCCH
 

CHILI, le 17 avril 2024

Retour sur une victoire

Lundi, Karol Cariola fut élue au deuxième tour de scrutin avec 76 voix contre 75 comme Présidente de la Chambre des Députés.

La majorité est de 78 sur un total de 155 députés.

Si le candidat à la présidence n’a pas la majorité absolue, 78 voix, au premier tour, un second est organisé où cette fois le candidat arrivé en tête l’emporte. Le résultat du deuxième tour ayant été strictement identique au premier, Karol Cariola pour une voix est devenue la première communiste à occuper ce poste.

En novembre 2021 aucune majorité claire ne s’est dessinée ni au Sénat ni chez les députés. Un accord a été passé alors entre toutes les formations politiques pour organiser des présidences tournantes du Sénat et de la Chambre des Députés. Karol Cariola aurait déjà dû être élue il y a un an pour six mois. Des manœuvres anti-communistes avaient fait qu’un nouvel accord soit acté et la période de présidence du PC du Chili commencerait un an plus tard, en avril 2024. De nouveau, sous des prétextes diverses, la droite s’était lancée dans une campagne anticommuniste. L’objectif était clair : empêcher de nouveau qu’un ou une communiste préside la Chambre des députés.

La droite se sentait pousser des ailes. Grâce à la défection de deux sénateurs démocrates-chrétiens, elle a pu remettre en cause les accords de 2021. La présidence du Sénat aurait dû revenir à la gauche. La droite a réussi par 27 voix contre 23 à gagner la majorité au Sénat. Elle espérait reproduire le même scénario chez les députés.

Pour la Chambre des députés, les négociations ont duré tard dans la nuit du dimanche au lundi. Un accord était finalement obtenu avec certains députés de l’opposition mais il n’y avait aucune certitude qu’il tienne jusqu’au lundi soir… Finalement, à une voix près, Karol Cariola a été élue. Mais elle n’a bénéficié que de 76 voix alors que sur le papier le gouvernement peut « normalement » compter sur 78 députés.

Cette élection résume à elle seule la situation politique au Chili depuis l’élection de Boric à la présidence. La gauche a gagné la présidence mais n’a pas gagné les législatives et les sénatoriales. Le Sénat est aujourd’hui majoritairement de droite. Des majorités sur des projets de lois à la Chambre des Députés ne peuvent être gagnés par le gouvernement qu’après de longues négociations et souvent après des nombreuses concessions. Si on ajoute que depuis l’échec sur le premier projet de Constitution en septembre 2022, le mouvement social est atone, alors on comprendra que la marge d’action du gouvernement est des plus faibles.

Aujourd’hui on savoure la présidence de la Chambre des Députés par une communiste pour les six prochains mois, pour la première fois au Chili. Mais il ne faut pas se faire d’illusions : sans majorité parlementaire, l’action du gouvernement de Boric est très limitée.

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KAROL CARIOLA, LA DÉPUTÉE COMMUNISTE ÉLUE PRÉSIDENT DE L'ASSEMBLÉE AU CHILI

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KAROL CARIOLA, LA DÉPUTÉE COMMUNISTE
ÉLUE PRÉSIDENT DE L'ASSEMBLÉE AU CHILI

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L'HUMANITÉ

Karol Cariola, la députée communiste élue président de l'Assemblée au Chili / La députée Karol Cariola est devenue la première députée communiste à présider l'Assemblée nationale chilienne.

par Camille Bauer

PHOTO EL SIGLO

C’est une grande première pour le Parti communiste chilien (PCCH). Le 16 avril, un de ses membres, la députée Karol Cariola, a été élu à la tête de l’Assemblée nationale.

Cette consécration est une étape de plus pour la jeune femme née en 1987, qui fait partie des personnalités politiques qui ont accompagné l’arrivée au pouvoir du président Boric, à l’image d’autres femmes communistes comme la maire de Santiago IracÍ Hassler ou la ministre, secrétaire générale du gouvernement Camila Vallejo.

LA DÉPUTÉE DU PARTI COMMUNISTE (PCCH) KAROL CAROLA FUT
ÉLUE PRÉSIDENTE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS DU CHILI.
PHOTO CHAMBRE DES DÉPUTÉES ET DÉPUTÉS

Entrée au PCCH à 16 ans, Karol Cariola a commencé sa carrière politique en prenant la tête de la fédération des étudiants de l’université de Concepción, avant de devenir en 2011 secrétaire générale des Jeunesses communistes chiliennes. Réélue a trois reprises depuis 2013, elle est la députée qui a reçu le plus de votes dans le pays.


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