01 octobre, 2020

LE VÉNÉZUÉLA «DÉNONCE» LA PRÉSENCE D'UN DESTROYER AMÉRICAIN PRÈS DE SES CÔTES

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PHOTO MC2 PATRICK SEMALES
Le gouvernement vénézuélien a dénoncé jeudi 1er octobre un «acte de provocation délibéré» de la part de Washington, après qu'un navire de guerre américain a pénétré dans les eaux sous sa juridiction.

Par Le Figaro avec l'AFP

DESSIN OSVALDO GUTIERREZ GOMEZ

L'USS William P. Lawrence, un destroyer, a pénétré dans «la zone contiguë du Vénézuéla, à une distance de 16,1 milles nautiques (environ 30 km, ndlr) des côtes vénézuéliennes», a affirmé le gouvernement du président socialiste Nicolas Maduro dans un communiqué. Caracas «dénonce le projet d'intimidation» du Southern Command (Southcom), qui dirige les opérations militaires des Etats-Unis dans les Caraïbes.

«Acte délibéré de provocation»

Selon le document, l'équipage a indiqué aux autorités vénézuéliennes que le navire croisait dans la zone pour mener des «patrouilles contre le narcotrafic». «Il s'agit d'un acte délibéré de provocation», de la part des Etats-Unis, dont le président Donald Trump tente à tout prix d'évincer son homologue vénézuélien. La zone contiguë, située au-delà des eaux territoriales, s'étend jusqu'à 24 milles nautiques (environ 44 km) des côtes d'un pays donné. Selon les Nations unies, chaque pays a dans sa zone contiguë des prérogatives en matière douanière, fiscale ou migratoire.

Le Vénézuéla dénonce régulièrement la présence de navires militaires américaines dans ses eaux. En juillet, il avait ainsi évoqué un «acte de provocation» lorsque l'USS Pinckney, un destroyer, avait pénétré «de manière furtive» dans sa zone contiguë. Les États-Unis considèrent que la présence au pouvoir de Nicolas Maduro est illégitime et appellent à son renversement. Washington et près de soixante autres capitales [des pays laquais des États-Unis] reconnaissent comme président par intérim du Vénézuéla le chef de file de l'opposition, Juan Guaido.

Le successeur de Hugo Chavez et plusieurs de ses collaborateurs sont sous le coup d'inculpations de la justice américaine pour «narco-terrorisme». Washington offre une prime pouvant atteindre 15 millions de dollars pour toute information qui permettrait de l'arrêter.