17 mai, 2022

LE CHILI DÉCRÈTE LA REMILITARISATION DE LA RÉGION MAPUCHE


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PHOTO MARIO QUILODRAN / AFP
Le gouvernement du président chilien Gabriel Boric a ordonné lundi 16 mai le retour de l'armée dans la région de La Araucanía, dans le sud du pays, face à la montée de la violence liée aux revendications territoriales des Indiens Mapuche. «Nous avons décidé d'utiliser tous les outils pour assurer la sécurité», a déclaré la ministre de l'Intérieur, Izkia Siches, après avoir annoncé que l'armée serait redéployée dans le sud du pays. / [«POUR VOTRE SÉCURITÉ, VOUS N’AUREZ PLUS DE LIBERTÉ. »état d'exception...

Par Le Figaro avec l'AFP

« Protocole » DESSIN LAUZAN

le 12 octobre 2021, des militaires avaient été déplacés dans la région d'Araucanía et dans des villes de la région voisine du Biobío sur ordre du gouvernement du conservateur Sebastián Piñera. Pendant la campagne électorale, Gabriel Boric s'est engagé à retirer les militaires de la région, une mesure qu'il a mise en œuvre le 27 mars. Mais après avoir tenté en vain de faire approuver par le Congrès un déploiement «intermédiaire» de l'armée, avec une présence limitée à quelques endroits, et face à une augmentation notoire des incendies criminels, son gouvernement a dû faire marche arrière et recourir une nouvelle fois à cette mesure d'urgence pour protéger la zone.

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« POUR VOTRE SÉCURITÉ,
VOUS N’AUREZ PLUS DE LIBERTÉ. »

La ministre Izkia Siches a expliqué que, parallèlement au nouveau décret sur l'«état d'urgence», qui permet le déplacement des forces militaires, le gouvernement poursuivra sa politique de dialogue avec les communautés mapuche et une politique plus large d'achat de terres. Certaines communautés du sud du pays réclament depuis des décennies la restitution de terres qu'elles considèrent comme leur appartenant en vertu de droits ancestraux, aujourd'hui essentiellement aux mains d'entreprises forestières et d'agriculteurs. Des groupes indigènes radicaux ont revendiqué la responsabilité de certaines de ces attaques, bien que l'on signale également dans la région la présence de groupes d'autodéfense forestière, de groupes qui se consacrent au vol de bois et à la criminalité ordinaire.

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« MORDS TA LANGUE », 2011 LEON GOLUB. 


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