15 décembre, 2023

LA COUR SUPRÊME DU CHILI CONFIRME LA CONDAMNATION DE 22 EX-MEMBRES DE LA POLICE POLITIQUE

FAMILIARES DE DETENIDOS DESAPARECIDOS Y OTRAS VÍCTIMAS DE LA DICTADURA DE AUGUSTO PINOCHET SE MANIFIESTAN FRENTE AL PALACIO DE JUSTICIA DE SANTIAGO DE CHILE, EL 28 DE MAYO DEL AÑO 2004 © VÍCTOR ROJAS / AFP/ARCHIVOS

Opération Condor La Cour suprême du Chili confirme la condamnation de 22 ex-membres de la police politique/ 
(Santiago du Chili) La Cour suprême du Chili a confirmé vendredi les condamnations de 22 anciens membres de la redoutable police politique de la dictature d’Augusto Pinochet pour l’enlèvement et l’assassinat de 12 personnes dans le cadre de l’« opération Condor ».  

Au milieu des années 1970, les dictatures militaires d’Amérique du Sud, avec le soutien tacite des États-Unis, ont collaboré pour retrouver et éliminer leurs opposants de gauche au-delà des frontières nationales, dans le cadre de l’« opération Condor ».

Ses membres étaient l’Argentine, le Chili, l’Uruguay – considérés comme les pivots – le Paraguay, la Bolivie et le Brésil.  

La plus haute juridiction chilienne a confirmé une condamnation antérieure prononcée à l’encontre de ces 22 anciens agents de la Direction nationale du renseignement (DINA), la sinistre police politique du régime Pinochet. Elle est accusée d’être responsable de la majorité des quelque 3200 morts et disparus au cours de la dictature.  

Parmi les personnes condamnées figurent les militaires à la retraite Cristoph Willike, Raul Iturriaga, Juan Morales et Pedro Espinoza, qui ont été condamnés à 40 ans de prison pour meurtre et enlèvement. Les autres ont écopé de peines allant de 3 à 36 ans pour leur participation aux mêmes crimes. La plupart d’entre eux purgent déjà des peines pour d’autres crimes commis lors de la dictature.

La décision de justice établit que c’est la dictature de Pinochet qui, « formellement le 25 novembre 1975 », lors d’une réunion au Chili, a créé « un plan de coordination d’actions et de soutien mutuel entre les dirigeants des services de renseignement de l’Argentine, de la Bolivie, du Brésil, du Paraguay, de l’Uruguay et du Chili, visant à déstabiliser les opposants aux régimes gérés par les forces armées et les forces de l’ordre ».

À Genève, Volker Türk, Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a salué la décision de la Cour suprême du Chili.  

« La cruauté calculée de ces dictatures continue d’avoir un impact profond sur les familles de ceux qui ont souffert de ces graves violations des droits de l’homme, sur les sociétés et sur l’histoire de la région », a déclaré M. Türk dans un communiqué de presse.