05 octobre, 2021

LES PANDORA PAPERS ARRIVENT AU CHILI

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Le président Piñera est accusé d’avoir réalisé la vente d’une société minière dans un paradis fiscal pour éviter l’impôt au Chili. La vente s’effectuait entre amis : l’acheteur est un fidèle de Piñera. Le paiement effectif de la vente était conditionné au fait qu’aucun obstacle juridique n’empêcherait la réalisation du projet minier dans l’archipel de Humboldt. Durant son dernier conseil des ministres, le gouvernement de Bachelet avait bien rédigé un décret pour empêcher toute exploitation minière sur les îles. Très hypocritement, il laissait au successeur de Michèle Bachelet le soin de le ratifier ! Le successeur étant Sebastian Piñera, celui-ci n’a évidemment jamais signé le fameux décret qui l'aurait empêché de vendre sa société à son ami. Quand on est juge et partie, c’est tellement plus facile… 
L'IMPEACHMENT (« MISE EN ACCUSATION »,
AU CHILI PROCÉDURE DITE
«D'ACCUSATION CONSTITUTIONNELLE»
FLYER PCCh

par Pierre Cappanera

Les députés de l’opposition sont en discussion pour formuler une « accusation constitutionnelle » contre le président. Si elle est votée, le président est destitué d’office.

L’archipel est composé de 11 îles, situées au nord du Chili. Seules trois d’entre elles forment un parc national réellement protégé.

Lire aussi : CHILI: UN PROJET MINIER CONTESTÉ FRANCHIT UNE NOUVELLE ÉTAPE ADMINISTRATIVE

LE PRÉSIDENT CHILIEN SEBASTIAN PIÑERA ET
CARLOS "CHOCLO" DÉLANO
ILLUSTRATION CIPER-LABOT

En ce qui concerne le scandale des Pandora Papers dans lequel se trouve pris le président Piñera, il est à noter que beaucoup des éléments qui choquent ne sont pas illégaux. C’est immoral, injuste socialement, anti écologique au possible… mais légal !

Vendre une société à un ami ? Légal.

Faire beaucoup d’argent en vendant cette société ? Légal.

Ne pas signer un décret protégeant une zone riche en biodiversité ? Légal.

ILLUSTRATION EL SR GARCIA

Ne pas ratifier l’Accord d’Escazu (premier traité latino-américain de défense de l’environnement) qui aurait protégé l’archipel ? Légal.

Commencer une production minière sur un site non protégé ? Légal.

Réaliser la transaction en partie au Chili, en partie à l’étranger dans un paradis fiscal ? Légal.

Bien sûr on trouvera quand même des choses illégales : conflit d’intérêts ; obstacles mis au développement d’une société concurrente… 

Mais Piñera a raison et c’est ça le problème : l’essentiel s’est passé en toute légalité. Ça s’appelle « optimisation fiscale ». Les riches profitent en toute légalité des lois qu’ils ont eux-mêmes créées pour défendre leur propre argent. D’où la nécessité de nouvelles lois s’inscrivant dans le cadre d’une nouvelle constitution.

Ceci est vrai à Santiago comme à Paris.

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