Siglo XXI: CHILI : LA DROITE SE RADICALISE

10 octobre, 2021

CHILI : LA DROITE SE RADICALISE

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Dans six semaines, aura lieu le 1er tour de la présidentielle. Tous les sondages donnent Gabriel Boric, le candidat de la gauche, en tête au premier tour avec environ 30 % des voix. Il serait vainqueur au second avec entre 56 et 59% des suffrages.

par Pierre Cappanera

La tendance qui se fait jour est la montée de l’extrême-droite la plus dure avec Kast qui dépasserait dorénavant le candidat officiel de la droite gouvernementale, Sichel. Kast grignote des appuis chaque semaine au sein des partis de la droite. Cette droite est ouvertement pinochétiste. Elle ne regrette rien des tortures et des exécutions. Elle justifie en permanence le coup d’État et glorifie l’action des forces armées. Son discours est insupportable à entendre. Sa montée montre que la droite a compris que Boric allait gagner et elle se prépare déjà pour la bataille d’après. Le message est clair : la droite luttera pied à pied pour défendre les privilèges de la classe dominante.

Le candidat de la droite recule de même que la candidate démocrate-chrétienne soutenue par le PS.

DESSIN LAUZAN

La gauche est menée par Gabriel Boric et regroupe principalement le Frente Amplio (FA)[Front large] d’un côté et le PC du Chili de l’autre. Mais les sujets de discordes entre le FA et le PC n’ont pas manqué depuis l’ouverture des travaux de la Constituante. Souvent les deux formations y ont voté de façon opposée. Il y a peu dans une interview le secrétaire général du PC se plaignait que le groupe désigné par Boric pour diriger sa campagne faisait peu appel au PC. Si les deux formations sont d’accord sur le programme, pour le PC, il manque un calendrier clair de son application. Le PC craint que le FA n’entame rapidement la chansonnette du « dans la mesure du possible ». Autrement dit, qu’à la première difficulté, la première offensive de la droite, le FA s’excuse de laisser tomber en disant « nous voudrions bien mais nous ne pouvons pas ».

Pendant ce temps la Convention Constituante travaille malgré tout ce qu’en dit la droite qui mène contre cette assemblée une campagne de dénigrement permanent. La Convention a terminé de voter tous les règlements, toutes les commissions, les méthodes de travail. La rédaction même de la nouvelle Constitution commencera symboliquement le 18 octobre, pour le deuxième anniversaire de l’explosion sociale de 2019, sans qui rien ne serait aujourd’hui.

Au milieu de tout ça, la Justice ouvre une enquête pénale contre Piñera suite aux révélations des Pandora Papers. Les députés eux s’apprêtent à voter sa destitution. Par contre il n’est pas sûr du tout qu’ils soient suivis par les sénateurs. Il y a toujours eu des sénateurs démocrate-chrétiens ou socialistes pour sauver la peau de la droite au Sénat. Mais les rapports de force changent. Vu que Piñera terminera de toute façon son mandat le 11 mars 2022, il n’est pas impossible que quelques socialistes ou démocrate-chrétiens ne se découvrent une âme de résistants de la 25ème heure et finissent par voter la destitution.