«Y A-T-IL QUELQUE CHOSE QU'ILS NE NOUS DISENT PAS ?» |
«DÉLITS DE CORRUPTION» / L’enquête est liée à la vente d’une compagnie minière par une entreprise détenue par les enfants de Sebastian Piñera. Le parquet chilien a annoncé, vendredi 8 octobre, l’ouverture d’une enquête contre le président, Sebastian Piñera, concernant la vente d’une compagnie minière par une entreprise détenue par ses enfants, une opération citée dans l’enquête « Pandora Papers » du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), dont Le Monde est partenaire.
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« Le procureur général (…) a décidé d’ouvrir une enquête pénale sur les faits associés à ce qui est connu sous le nom de “Pandora Papers”, liés à l’achat et à la vente de l’entreprise minière Dominga, en lien avec la famille du président Piñera », a déclaré à la presse Marta Herrera, responsable de l’unité anticorruption au sein du bureau du procureur.
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Sebastian Piñera a démenti tout conflit d’intérêt dans la vente de la compagnie minière Dominga à un ami proche. La vente a eu lieu en 2010 pendant le premier mandat du chef de l’État chilien (2010-2015), à nouveau au pouvoir depuis 2018.
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« Les faits ne sont pas nouveaux »
« Nous ne partageons pas la décision annoncée aujourd’hui par le bureau du procureur d’ouvrir une enquête sur un cas qui était déjà connu et jugé » mais « j’ai pleinement confiance que la justice, comme elle l’a déjà fait, confirmera l’absence d’irrégularités et aussi ma totale innocence », a déclaré M. Piñera en soirée dans une brève allocution.
GRAFFITI AU CHILI «PIÑERA NOUS EMMERDE DE LUNDI À DIMANCHE» |
Le président de droite, un des hommes les plus riches du Chili dont le mandat s’achève en mars 2022, avait estimé lundi que « les faits ne sont pas nouveaux », ont déjà fait en 2017 l’objet « d’une enquête approfondie du ministère public » et que c’est « une affaire close par la justice ».
« Les faits liés à la vente et à l’achat de la société minière ne sont pas expressément inclus dans la décision de non-lieu de 2017 », a toutefois précisé, vendredi, Mme Herrera.
« Le procureur général a pris cette décision considérant que ces faits pourraient constituer le moment venu des délits de corruption, avec leur corollaire en matière de dessous-de-table et d’éventuels délits d’ordre fiscal, des questions qui feront toutes l’objet d’une enquête », a ajouté Mme Herrera. Etant donné « la gravité des faits faisant l’objet de l’enquête », l’affaire sera traitée par un parquet régional, en l’occurrence celui de Valparaiso (centre), a précisé la magistrate.
Projet minier de Dominga fortement contesté
Selon les détails rapportés par Ciper et LaBot, médias chiliens intégrant le ICIJ, la famille Piñera a vendu ses parts du projet minier et portuaire Dominga en décembre 2010 à un ami du chef de l’État, pour 152 millions de dollars, une transaction en grande partie opérée aux îles Vierges britanniques (BVI).
Le paiement de la transaction en trois versements était conditionné à ce que l’endroit où le projet devait être développé ne soit pas déclaré « zone de protection environnementale » ni transformé en réserve nationale.
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ILLUSTRATION EL SR GARCIA |
D’après l’enquête, le gouvernement de Sebastian Piñera, après avoir rejeté le projet d’une autre entreprise au nom de la défense de l’environnement, n’a finalement pas protégé la zone où l’exploitation minière était prévue, si bien que le troisième paiement a bien été effectué.
Le projet minier de Dominga est fortement contesté en raison de son impact sur l’environnement.
«D'ACCUSATION CONSTITUTIONNELLE» FLYER PCCh |