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MARTIN BERNETTI / AFP
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oici le dernier éditorial 2021 de El Siglo, le journal du Parti communiste. Tout est dit sur l’impérieuse nécessité de l’intervention active du peuple dans le processus en cours.
Traduction de Pierre Cappanera
PHOTO JAVIER TORRES / AFP |
«Le rôle du mouvement social sera fondamental dans l'année à venir.
Il doit y avoir une continuité dans la voix et le protagonisme des travailleurs, du féminisme, des jeunes et des étudiants, des sans-abris, des autochtones, de la diversité sexuelle, des mondes environnementaux et culturels, des universitaires et des professionnels, qui revendiquent leurs droits et feront partie des processus clés qui seront vécus au cours des douze prochains mois.
Les demandes du peuple sont latentes et nécessaires. Les revendications soulevées lors de la révolte sociale de 2019 sont toujours d'actualité. Des situations injustes et abusives persistent pour de larges secteurs de la population. Nous devrons continuer à nous battre pour tout cela.
Au cours de l'année 2022, le processus constituant se poursuivra et s'achèvera, aboutissant à un nouveau texte constitutionnel. Le plébiscite de sortie devra être organisé pour approuver la nouvelle constitution. Le rôle de la population dans tout cela sera décisif et encourageant.
Avec le gouvernement d'Apruebo Dignidad, un chemin de transformation va commencer, qui doit être soutenu par les forces populaires et citoyennes. Il y aura également toute une série de travaux législatifs où la priorité sera de faire avancer les changements et de consacrer les droits sociaux, et dans cette transition, le soutien des citoyens et de leurs organisations, mobilisés et actifs, sera fondamental.
La lutte pour la défense des droits de l'homme, de la vérité, de la justice et de la non-répétition sera d'une importance capitale en 2022, tant par rapport aux situations pendantes de la période dictatoriale, que par rapport à ce qui s'est passé ces dernières années, surtout à partir de 2019. Et dans ce cycle, un feu rouge doit être mis à toute action illégale des agents de l'État.
Nous ne devons pas craindre l’intervention du mouvement social. Et encore moins l'inhiber. Le rôle essentiel qu'il a joué dans les profonds changements que le pays a connus depuis la révolte des citoyens ne peut être ignoré. Nous ne pouvons pas omettre la contribution des personnes, de leurs organisations, de leurs espaces auto-gérés, de leur créativité, de leur capacité à rassembler les gens et de leur capacité à se manifester. Il est inconcevable de penser à un processus de transformations et d'avancées des droits au Chili sans prendre en compte le mouvement social, la société civile et les citoyens.
Il ne fait aucun doute que la droite, les grandes entreprises, les médias conservateurs, les associations d'entreprises, le haut commandement policier et militaire, s'acharneront sur le peuple et le mouvement social. Ils essaieront de le discréditer, de le criminaliser, mais il faudra des voix et des forces qui s'opposeront à toutes les actions contre-transformatrices et anti-populaires.
Face à ce qui se prépare, le peuple ne doit pas être passif, mais actif.
La conscience sociale, l'organisation et la mobilisation dans les 16 régions du pays doivent être un atout pour que le Chili continue d'avancer sur la voie de la justice sociale, de l'équité économique, d'une meilleure démocratie et d'une nouvelle Constitution. »