Dans une Amérique latine qui est aujourd'hui la cible principale des menées pro-avortement, l'abolition totale de l'avortement adoptée cette semaine (évoquée ici et ici) est ce qu'on appelle un "geste fort", voire paradoxal.
Mais il y a dans cette victoire pro-vie un autre paradoxe : le soutien qu'y a apporté un certain Daniel Ortega.
Le leader sandiniste Daniel Ortega, qui était un partisan du droit à l'avortement quand il était un jeune révolutionnaire, a dit être devenu un catholique fervent et s'oppose maintenant à l'avortement.
Le gouvernement socialiste d'Ortega dans les années 1980 entretenait une relation houleuse avec l'Eglise catholique, mais Ortega a récemment établi des relations chaleureuses avec des figures dirigeantes de l'Eglise au Nicaragua.
Le nom d'Ortega ne dira sans doute rien aux lecteurs les plus jeunes : son gouvernement, combattu par les courageux contras, était soutenu par les soviétiques et les médias français de l'ère Mitterrand.
Sans porter de jugement sur la sincérité d'Ortega, ou sur le reste de son programme politique actuel, la leçon de l'histoire est la même que pour Jane Roe et Mary Doe : les plus fervents partisans de la culture de mort aujourd'hui seront peut-être demain à nos côtés pour mener le bon combat.
Henri Védas (Via WSJ)