08 novembre, 2006

Daniel Ortega retrouve le fauteuil de président

AP/CRISTOBAL HERRERA Des sympathisants de Daniel Ortega fêtent sa victoire dans les rues de Managua, le 7 novembre


Daniel Ortega, candidat du Front sandiniste de libération nationale, a remporté l'élection présidentielle au Nicaragua, dès le premier tour, avec 38,07 % des voix. Eduardo Montealegre, candidat de l'Alliance Libérale nicaraguayenne, n'a recueilli que 29 % des suffrages, d'après les résultats communiqués, mardi 7 novembre, par le Conseil suprême électoral après le dépouillement des bulletins dans 91,48 % des bureaux de vote.

Pour être élu au premier tour, M. Ortega devait recueillir plus de 40 % des suffrages, ou dépasser la barre des 35 % avec une avance de plus de cinq points sur son adversaire le plus proche. La victoire au premier tour était nécessaire pour le candidat sandiniste, car il bénéficiait de la division de la droite. Au second tour, la droite l'aurait certainement emporté grâce au report des voix.

Lors d'une intervention publique, le président élu a promis de "sortir le Nicaragua de la pauvreté". "Nous sentons que les conditions sont réunies pour une nouvelle culture politique, plus forte que l'adversité et les différences, dans un esprit constructif pour le bénéfice du Nicaragua et des pauvres", a-t-il déclaré.

"LES PEUPLES SE LÈVENT À NOUVEAU"

Daniel Ortega, qui avait pris la tête de la révolution sandiniste de 1979 contre la dictature d'Anastasio Somoza et avait été défait lors de la présidentielle de 1990, retrouvera le fauteuil présidentiel le 10 janvier. Son retour a été salué par Hugo Chavez et Fidel Castro, qui voient dans son élection un renforcement du front latino-américain de résistance aux Etats-Unis. Le président vénézuélien s'est réjoui que "les peuples se lèvent à nouveau". "L'Amérique latine cesse à tout jamais d'être l'arrière-cour de l'empire nord-américain. Yankee Go Home ! Cette terre est la nôtre. C'est notre Amérique", a-t-il lancé.

Le Cubain Fidel Castro, malade depuis juillet, a adressé de vives félicitations à son vieux camarade. "Cher Daniel, cette grande victoire sandiniste remplit notre peuple de joie et discrédite en même temps le gouvernement américain terroriste et génocidaire", a dit le leader cubain dans un message lu à la télévision.

La Maison Blanche s'est dite disposée à travailler avec Daniel Ortega selon son engagement en faveur d'un "futur démocratique", après avoir menacé durant la campagne que la relation bilatérale se trouve affectée s'il était élu.