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PHOTO RAUL ZAMORA / ATON La Chambre des députés du Chili a mis en accusation le président Piñera, impliqué dans les révélations des Pandora Papers pour de possibles irrégularités dans la vente d’un projet minier. Ouverte au bout d’un marathon parlementaire rocambolesque, la procédure de destitution risque toutefois de ne pas aboutir au Sénat.
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COURRIER
INTERNATIONAL
EL MERCURIO DU 09 11 2021 |
“À l’aide d’une stratégie controversée, l’opposition parvient à voter une mise en accusation constitutionnelle inédite du président de la République”, titre le quotidien chilien El Mercurio mardi 9 novembre.
La veille, le député socialiste Jaime Naranjo avait en effet parlé pendant quinze heures et lu 1 300 pages pour attendre l’arrivée de deux de ses collègues, dont les voix ont finalement permis de faire avancer ce mardi matin une procédure de destitution visant Sebastián Piñera.
PHOTO ESTEBAN FÉLIX (AP) |
Le président conservateur est mis en cause “pour de supposées irrégularités lors de la vente d’un projet minier polémique réalisée dans les îles Vierges britanniques”, un paradis fiscal, rappelle le journal espagnol El Pais. Il sera à présent jugé par le Sénat, “où l’opposition aura plus de mal à réunir les votes nécessaires” à la destitution, souligne le quotidien.
Le manchot de Humboldt et l’ami Carlos Délano
ILLUSTRATION CIPER LABOT |
Ce vaste projet minier est controversé car situé à seulement 30 kilomètres de la réserve nationale du manchot de Humboldt, où vit 80 % de la population mondiale de cette espèce protégée, explique BBC Mundo. Or en 2010, le président et homme d’affaires Piñera a vendu à son ami Carlos Délano sa part dans le projet, une partie du paiement étant conditionnée à ce que la zone ne soit pas déclarée réserve naturelle. Ce que le gouvernement de Piñera n’a effectivement pas fait.
DESSIN GUILLO |
Si cette vente était déjà connue, l’acte de la transaction est apparu dans les Pandora Papers, cette grande enquête sur la fraude et l’évasion fiscale du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). À la lumière de ce nouvel élément, le parquet chilien avait déjà ouvert une enquête contre le président.
PHOTO AGENCIAUNO |
L’opposition “a travaillé d’arrache-pied pour que l’accusation constitutionnelle […] puisse être examinée avant les élections du 21 novembre, lors desquelles une bonne partie du Congrès sera renouvelée et qui détermineront le nom du successeur” de Piñera, écrit El País.