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L'HUMANITÉAu terme d’une campagne propre à exciter toutes les peurs, le candidat d’extrême droite est arrivé, dimanche, en tête du premier tour de l’élection présidentielle, devant le candidat de gauche Gabriel Boric.
Santiago du Chili, envoyée spéciale.
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Il a surgi de l’ombre voilà tout juste un mois, attirant à lui tous les micros, hantant tous les écrans, caracolant d’un coup d’un seul en tête de tous les sondages. Au terme d’une campagne rythmée par les provocations et les mensonges, axée sur l’ordre et la sécurité, propre à exciter toutes les peurs, un nostalgique de la dictature d’Augusto Pinochet est arrivé, dimanche, en tête du premier tour de l’élection présidentielle au Chili. José Antonio Kast, 55 ans, obtient 27,91 % des voix, devant le candidat de gauche Gabriel Boric (25,83 %), un ancien leader étudiant qui portait les couleurs de la coalition Apruebo Dignidad réunissant, entre autres, le Frente Amplio et le Parti communiste chilien. Fait surprenant, la troisième place revient, avec 12,80 % des suffrages, à Franco Parisi, un ultralibéral au discours antipolitique, prompt à vitupérer les élites, qui a mené campagne sur les réseaux sociaux depuis les États-Unis, sans mettre un pied au Chili en raison de ses démêlés judiciaires pour non-versement de pensions alimentaires. Celui-ci pourrait offrir à Kast, au second tour, une réserve de voix inespérée.
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Suivent au coude-à-coude la candidate de la Démocratie chrétienne soutenue par le Parti socialiste, Yasna Provoste (11,61 %) et, à droite, Sebastian Sichel (12,79 %), qui a traîné comme un boulet l’impopularité du président sortant, Sebastian Piñera, empêtré dans des scandales de corruption et d’évasion fiscale, et dont l’effondrement a contribué de façon décisive à l’ascension du candidat d’extrême droite. À rebours d’une campagne lisse et polie, pour laquelle il a joué la carte de la modération, ce dernier, dimanche soir, s’est immédiatement dit « prêt à discuter » avec Kast, en dépit de ses « différences ». « José Antonio Kast représente un esprit totalitaire et fasciste. Nous ne pouvons pas tolérer le fascisme », a au contraire mis en garde Provoste.
« Copie conforme de Bolsonaro »
LES INNOMMABLES |
À gauche, le progressiste Marco Enriquez-Ominami et le candidat d’extrême gauche Eduardo Artés totalisent 9 %. Sur le papier, les additions donnent la victoire au deuxième tour, le 19 décembre, à l’option néofasciste… « Kast est une copie conforme de Bolsonaro, un ami personnel qui partage son admiration pour Pinochet et son legs néolibéral. »