04 novembre, 2021

IL EXISTE UN ENDROIT À CUBA OÙ LA TORTURE EST PRATIQUÉE…

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ] 

PHOTO ERIN SCHAFF
Majid Khan a récemment présenté à un jury composé de huit officiers de l'armée des États-Unis siégeant au Tribunal un témoignage glaçant sur les tortures et les abus commis à son encontre alors qu'il était détenu dans la prison illégale de la base navale de Guantanamo à la suite des attentats du 11 septembre 2001.
Un témoignage accablant sur les tortures et les abus subis par Majid Khan, détenu à la prison illégale de la base navale de Guantanamo à la suite des attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center à New York et le Pentagone à Washington, a récemment été présenté par le prisonnier devant un jury de huit officiers militaires.

Khan, qui est né en Arabie saoudite et a grandi au Pakistan, a été condamné le vendredi 29 octobre à 26 ans de prison après avoir plaidé coupable devant le tribunal militaire à Guantanamo pour son aide apportée au groupe fondamentaliste islamique Al-Qaïda.
Dans le cadre de l'accord conclu avec le tribunal, il a été autorisé à témoigner de ses expériences, si bien que Khan est le premier détenu à raconter publiquement ses tortures aux mains de la CIA après les attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis, selon le quotidien The New York Times.

Les agressions sensorielles (aveuglement, assourdissement, lumières vices imposées), la privation de sommeil, l'isolement, les postures stressantes, le visage cagoulé plongé dans des bains d'eau glacée, sont autant de « techniques » utilisées par les tortionnaires pour soutirer des informations au détenu.

« Après avoir été suspendu par des chaînes pendant deux jours, privé de sommeil et soumis à des températures glaciales, j'ai perdu le sens de la réalité. Je me souviens d'avoir eu des hallucinations, d'avoir vu une vache, un lézard géant », a déclaré Majid Khan. Dans ces circonstances, il a « avoué » à ses bourreaux tout ce qu'ils voulaient entendre afin de mettre fin son supplice.

PHOTO COMMANDEMENT
 CENTRAL AMÉRICAIN VIA AP
Récemment, Abu Zubaydah, un prisonnier soupçonné d'être l'un des « cerveaux » du 11 septembre, a soumis à la Cour suprême des États-Unis un document décrivant les tortures qu'il a subies sur un site noir (une prison clandestine), de la CIA en Pologne il y a vingt ans.

Le prisonnier raconte avoir subi 83 simulacres de noyade, des simulacres d’enterrement, et  que des «spécialistes » barbares l’ont enfermé pendant 11 jours dans un cercueil étroit.

Abu Zubaydah, Majid Khan et de nombreux autres prisonniers détenus illégalement dans les prisons secrètes de la CIA ont été soumis à des techniques d'interrogatoire dites « améliorées », pour reprendre le jargon du programme de la CIA.

RIEN DE NEUF SOUS LE SOLEIL 

DAN MITRIONE
TORTIONNAIRE DE LA CIA 
PHOTO NATIONAL
SECURITY ARCHIVE
Dès sa création en 1947, la CIA a consacré des ressources substantielles à la mise au point de techniques d'interrogatoire pour la collecte de renseignements.

En 1963, l'Agence a consigné les résultats de ses études dans un manuel secret de contre-insurrection baptisé Kubark Counterintelligence Interrogation, qui est distribué pour être utilisé dans le monde entier, notamment en Asie et en Amérique latine.

« La douleur juste, à l'endroit juste, en quantité juste, pour l'effet désiré. » L'expression appartient à Dan Mitrione, un agent du FBI qui a agi en tant que conseiller étasunien en matière de sécurité en Amérique latine sous le couvert de responsable de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).

Considéré comme l'un des maîtres de la torture, son expérience de la « dissuasion » des « adversaires » en Uruguay en 1969 a été intégrée au manuel de la CIA.
En 1983, ils ont publié un nouvel ouvrage intitulé «Manuel de formation à l'exploitation des ressources humaines », qui a été « perfectionné » en 1996.

Plusieurs corrections ont été apportées à ce manuel sur la base d'enquêtes du Congrès, des dispositions d'un cynisme extraordinaire, comme celle préconisée par Donald Rumsfeld dans un mémo où, se référant aux soi-disant « postures stressantes », réduites à quatre heures, il recommandait : « Je suis debout huit à dix heures par jour. Pourquoi les limiter à quatre heures ? »

PHOTO AMAZON
Comme l'explique Alfred McCoy dans son livre, A Question of Torture : CIA Interrogation, From the Cold War to the War on Terror (Une question de torture : l'interrogatoire de la CIA, de la guerre froide à la guerre contre le terrorisme), les techniques utilisées à Abu Ghraib, en Irak et à Guantanamo, dénoncées par Majid Khan et d'autres victimes, sont le fruit de recherches massives et secrètes de la CIA sur la coercition et la malléabilité de la conscience humaine.
Un rapport de PHR, Médecins pour les droits de l’Homme, Break Them Down : Systematic Use of Psychological Torture by US Forces, mai 2005, contient de nombreuses informations sur les techniques de torture utilisées par les forces étasuniennes à Guantanamo et dans d'autres centres de détention de l’empire.

Les méthodes de détention, d'interrogatoire, d'emprisonnement sans procès, les prisons secrètes où une personne peut disparaître pendant des années… Où est le respect des droits de l'Homme dont ces messieurs de Washington se vantent si volontiers ? Où est le respect des procédures et des normes les plus élémentaires de la mise en œuvre de la justice dont ils se proclament les gardiens ?

Le pays qui menace Cuba, le pays qui, faisant valoir la puissance de ses armes et avec son arrogance habituelle que notre Île assiégée permette, au nom de l'impunité, à ses mercenaires d'agir contre la loi et le droit de la majorité, n'a aucune autorité morale pour exiger quoi que ce soit de quiconque. Faites ce que je dis et non ce que je fais. Cette phrase semble s’appliquer parfaitement aux actions de l'empire.

SUR LE MÊME SUJET :