PHOTO GARY GO
La droite a réussi à installer dans l'opinion publique chilienne l'idée que les problèmes d'ordre et de sécurité sont de la responsabilité de l'opposition, escamotant la responsabilité du gouvernement de Sebastián Piñera, en particulier de son ministre de l'Intérieur.
PHOTO GARY GO |
L'extrême droite est perçue comme la possibilité d’un « retour à l'ordre ». D'où, en partie, l'adhésion à José Kast, qui se présente comme « le candidat de l'ordre », de personnes qui craignent pour leur sécurité.
Il ne fait aucun doute que les manifestations de la Plaza Italia et la répression violente des policiers y ont contribué, ainsi que les conflits dans l’Araucanie aujourd'hui dans un « état d'exception constitutionnel », conflits qui ont été manipulés par les entreprises forestières et les forces d'ordre. Les médias et les faiseurs d'opinion ont un rôle important dans cette sensation d’insécurité, en particulier les « unes » des journaux et les émissions de « télé-poubelle » par le traitement accordé aux faits de violence.
Bien que l'opposition ait condamné les violences et les provocations, son message est inaudible.
PHOTO GARY GO |
Les gestes du candidat Boric pour faire preuve d'empathie envers les personnes touchées, reçoivent les critiques de ceux qui « ne votent pas, mais s'organisent », des acrates créoles, sans oublier les « libertaires de gauche et de droite ».
Une partie minoritaire de l'électorat communiste n'a pas voté pour Boric pour montrer son mécontentement. Mais surtout les abstentionnistes en tout genre, ceux qui « s’en foutent royalement » (margination et/ou automargination) et font preuve d’un individualisme exacerbé, hérité de la dictature et du néolibéralisme hégémonique, les anti-politiques qui nous rappellent les « seigneurs politiques » dont parlait Pinochet, lequel a tenté « de faire du Chili un pays de propriétaires et non de prolétaires ».
PHOTO GARY GO |
Il existe une réserve importante de votes anti-Kast chez les jeunes qui ont boudé les urnes, dans la diversité sexuelle, dans les mouvements féministes et écologistes, chez les animalistes et chez les défenseurs de l'environnement. Les rares et limitées avancées « sociétales » sont menacées par l’arrivée de l'extrême droite. Le projet d'une nouvelle constitution, élaborée par la Convention constitutionnelle, l’organe détenteur du pouvoir constituant de la République du Chili, chargé de rédiger une nouvelle Constitution, est également menacé. MC.
[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
DESSIN ENEKO |